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- Membre : Michael Schenker , Shane Gaalaas , Asia Featuring John Payne, Deep Purple, Hiromi, Eloy, Phantom V, Rock Wolves, Ted Nugent, The Seeing Tree , Savoy Brown, Rainbow, Paul Raymond Project , Ozzy Osbourne , Kottak, House Of Leaf, Wolfpakk, Mad Max
- Style + Membre : Herman Rarebell , Scorpions, Joe Lynn Turner , Ufo, House Of X, Black Sabbath, Robin Mcauley
 

 Michael Schenker Himself (1868)

MSG - Spirit On A Mission (2015)
Par GEGERS le 16 Mars 2015          Consultée 4259 fois

[Note : bien que paru sous le nom Michael Schenker' Temple of Rock, nous avons préféré associer cet album au MSG pour des raisons de continuité et de lisibilité discographique.]

Ecoutez l'interview de Michael Schenker pour Crazyscorps et Forces Parallèles : http://www.youtube.com/watch?v=xKrP4VO7vX0 (pensez à activer l'affichage des sous-titres)

A désormais 60 ans, Michael Schenker le sait : le temps lui est compté. Plus le temps d'ingurgiter des litres d'alcool, plus le temps de se coller des saloperies dans le nez. Depuis la fin des années 2000, le Mad Axeman est habité par une frénésie créatrice qui ressemble fort à celle du début des années 80, qui le vit publier quatre albums du MSG en autant d'années. Ce passage du temps, cruel, a vu le virtuose germain perdre nombre de ses comparses musiciens ces dernières années. L'approche, inéluctable, de la fin donne des ailes à Michael Schenker, bien décidé à célébrer son hard rock "artisanal" tant qu'il peut encore le faire. Mais pas tout seul, entre potes. Sur ce troisième album studio estampillé du sceau "Temple of Rock", le nom de Michael Schenker se fait plus petit, comme pour prouver qu'il s'agit là véritablement de l'oeuvre d'un groupe. Si cet "esprit en mission", nom de ce nouvel album, désigne bien le petit frère Schenker, désireux de propager la bonne parole tant que des oreilles seront enclines à l'écouter, cet album est bien l'oeuvre d'un groupe. Si les deux Scorpions Herman Rarebell et Francis Buchholz se sont "contentés" d'enregistrer leurs parties de batterie et de basse en exécutants, le volubile Doogie White et le fidèle lieutenant Wayne Findlay ont tout deux largement contribué à la création de cet album qui, tout autant que son prédécesseur Bridge The Gap, est frappé du sceau de la virtuosité et de l'énergie.

Le propos est direct, sans fioritures. Si quelques claviers discrets viennent gonfler de temps en temps les arrangements ("Vigilante Man"), l'essentiel repose sur une section rythmique survitaminée et des guitares mordantes qui font de ce Spirit On a Mission un album enragé. A 65 ans, Herman Rarebell martèle ses fûts avec la rage et l'énergie d'un jeune premier, et la puissance de sa frappe métronomique a de quoi donner des frissons à tout aspirant batteur ("Rock city"). Le toujours théâtral Doogie White contribue à structurer et à donner vie à ces titres qui, sans son talent, pourraient parfois sonner comme un "simple" collage de riffs et de mélodies, défaut que l'on pouvait retrouver sur certains titres de Bridge The Gap ("Because you lied"). Il est évident que le chanteur écossais occupe désormais une place importante à côté de Michael Schenker. Qu'ils soient directs et tubesques, ou plus sombres et alambiqués, les 12 titres de ce troisième album du Temple of Rock se font résolument modernes et marquants.

L'énergie pure ne serait rien sans la pertinence des mélodies. Plus encore que sur le précédent opus, Michael Schenker et ses acolytes nous proposent des titres qui conjuguent ces deux éléments avec brio. Ceux-ci peuvent avoir une saveur actuelle, à l'image du mid-tempo mordant "Communion" qui rappelle l'époque "The Unforgiven" (1999), tandis que d'autres se posent en référence directe à "l'âge d'or" des années 80. Quelques exemples ? "Bulletproof", sa splendide intro tribale (quel travail d'Herman Rarebell de nouveau) et son riff qui peut évoquer le classique "Into The Arena". Ou encore "Good times", dont le refrain immédiat et marquant évoque cette époque faste du hard rock que Doogie White chante avec une nostalgie certaine dans les paroles du morceau. L'album alterne ainsi tempi medium et ultra-rapides, ambiances sombres ou plus enjouées, avec une envie et un talent qui ne peut que provoquer l'adhésion. Plus encore que sur Bridge The Gap, Michael Schenker et son groupe sont affûtés et proposent des titres qui ne souffrent d'aucune réserve. Ultra-énergique, avec son solo virtuose en deux temps, "Live and let live" est le premier témoignage de ces musiciens au sommet de leur art, qui radicalisent leur propos à l'âge où certains auraient plutôt tendance à lever le pied (suivez mon regard en direction du célèbre groupe de l'autre frère Schenker...). En milieu d'album, les torturés "Saviour machine" et "Something of the night" viennent apporter un supplément de lourdeur à l'ensemble, bien que le premier, doté d'un break aérien (évocateur des ambiances des albums UFO du début des années 2000) soit plus complexe et difficile d'accès qu'il n'y paraît. Evidemment, il y a des solos partout. En débuts et fins de morceaux, ou en longs breaks virtuoses. Affinant de nouvelles techniques, dont celle du howler sur "Something of the night" (déjà utilisée sur le morceau "Miss Claustrophobia" de l'album de 2011), Michael ne sacrifie pas l'impact des morceaux au profit de la démonstration technique, et propose des solos agréables à écouter et à redécouvrir à chaque nouvelle écoute.

Sans fausse note, l'album s'achève, si vous avez eu la sagesse de vous procurer son édition japonaise, par le morceau acoustique "Yin & Yang", tendre ballade aux allures de bilan, chantée par le maestro lui-même avec une fragilité bouleversante. Ce titre constitue le bonus parfait et montre une facette touchante d'un artiste peu épargné par les aléas de l'existence. Et au final, on ressort de l'écoute de ce "Spirit on a Mission" avec la satisfaction d'avoir posé ses oreilles sur un grand album, témoignage d'un artiste qui n'a décidément pas encore tout dit. Si l'Histoire est déjà écrite, et empêchera ce nouvel opus de s'imposer au même niveau que ses glorieux prédécesseurs des années 80, il constitue un témoignage extrêmement réussi de la part d'une fine équipe de vieux briscards encore pleins de vie. Quel pied !

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   GEGERS

 
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- Michael Schenker (guitare)
- Doogie White (chant)
- Wayne Findlay (guitare 7 cordes, claviers)
- Francis Buchholz (basse)
- Herman Rarebell (batterie)


1. Live And Let Live
2. Communion
3. Vigilante Man
4. Rock City
5. Saviour Machine
6. Something Of The Night
7. All Our Yesterdays
8. Bulletproof
9. Let The Devil Scream
10. Good Times
11. Restless Heart
12. Wicked
13. Yin & Yang (bonus)



             



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