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FUNKADELIC - Funkadelic (1970)
Par TOMTOM le 1er Mars 2014          Consultée 3688 fois

« Maman, c’est quoi Funkadelic ? » Ecoute bien mon petit, c’est un peu compliqué. Au commencement, il y avait George Clinton. Né pendant la guerre, un peu chtarbé sur les bords, l’affreux jojo avait parcouru les sixties à la tête d’un groupe de doo-woop nommé The Parliaments (insérer ici un clin d’œil très appuyé), formé dès 1955. Composé d’une belle brochette de chanteurs soul un peu fous (Calvin Simon, Grady Thomas, Clarence « Fuzzy » Haskins et Ray Davis), l’équipe fait son bonhomme de chemin et place quelques titres dans les charts.

Patatras, en 1968, Clinton se brouille avec sa maison de disques. Celle-ci dégaine un ultimatum vicelard mais qui changera à jamais le visage de la musique black : les Parliaments, sous contrat, ne pourront plus tourner ni enregistrer aucun disque ailleurs que sur ladite maison de disques. Fuck off jusqu’au bout de l’afro, Clinton sort l’idée ultime : faire du backing band qui accompagnait les Parliaments, LE groupe. Dont acte : Tiki Fullwood (batterie), Billy Nelson (basse), Tawl Ross (guitare) et Eddie Hazel (guitare solo), tous notoirement défoncés au LSD, sont propulsés sur le devant de la scène. Un relookage psyché intégral (chapeau, lunettes, capes, etc.) plus tard, la formation ne tarde pas à se trouver un nouveau nom : Funkadelic, le groupe de déglingos ultime.

Question décibels, le groupe adopte une posture tout aussi visionnaire. Piochant pêle-mêle dans le rythm ‘n blues sudiste, dans le son poisseux de la Nouvelle-Orléans, dans la funk acide de Sly Stone, dans l’hystérie urbaine de James Brown et dans les expérimentations soniques de Jimi Hendrix, les Funkadelic ont ça de différent avec (au hasard) les Temptations qu’ils pratiquent la philosophie du « toujours plus » : plus drogués, plus déjantés, plus distordus, plus pornos, plus vicieux, plus malsains et (amen) plus de guitares. Au bout de quelques morceaux enregistrés sur Westbound en 69 (ici en version bonus), un constat s’impose : les mecs venaient de trouver la formule miracle. Plus jamais ils ne donneront de limites à leur délire.

Le contraire eut étonné, le premier album est accouché dans la douleur. Supportant mal un George Clinton qui n’est pas du genre mec stable, la totalité de la section rythmique se fait la malle. En catastrophe, le leader fait appel à toute une batterie de mercenaires timbrés pour finir l’album (dont Mickey Atkins puis Bernie Worell aux claviers, des noms qui ne tarderont pas à définitivement rejoindre les crédits des prochains albums), avant que les brebis égarées ne reviennent finalement au bercail.

Au final, ce cocktail bordélique accouche d’une véritable perle. Samplé à foison, porté de bout en bout par la guitare incroyable de Eddie Hazell et par les chants successifs des anciens Parliaments, Funkaedlic (l’album) enchaîne les jams, certes encore très roots (comparés aux envolées psychés de Free Your Mind… et les bastonnades hard de Maggot Brain), mais déjà intégralement démentiels. En particulier sortent de la bataille « I Bet You » et son riff sanguinolent (une envie de meurtre toutes les cinq notes, à des années lumières de la version guimauve des Jackson 5) ainsi que le dantesque « I Got A Thing, You Got A Thing, Everybody's Got A Thing », single évident et chanson quasi archétypale du genre Funkadelic : chœurs planants façon sermons, guitare wah-wah sous excitants, explosion rythmique forgée de mains de maître par le duo Fullwood/Nelson et paroles capables de rallier les freaks de toutes les nations : « You don’t drink what i drink, you don’t smoke what i smoke, you don’t think like i think, you don’t joke like i joke ».

A part « I Got A Thing… » (dont le solo est assuré par Ray Monette, guitariste de Rare Earth), Funkadelic n’aligne ici que de longues prouesses dépassant les 6 minutes. Qu’elles soient rapides ou, au contraire, ralenties au maximum (le lysergique « Music For My Mother »), toutes sont excellentes, s’écoutent comme on fume une clope avec un café : avec la délectation la plus intense qui soit. Le dialogue basse/claviers à la fin de « Good Old Music » est tout simplement ahurissant. Jamais on ne s’ennuie, que ce soit tout au long du blues nerveux « Qualify And Satisfy » ou du barré et clairement acide titre d’ouverture. Et le plus fou, c’est les mecs l’avait prédit dès « Mommy, What's A Funkadelic? »: « I Am Funkadelic/ Dedicated to the feeling of good/ And baby, I’m good at being good. » Limite modeste pour un groupe qui sera excellent pendant ses deux prochains albums.

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   TOMTOM

 
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- George Clinton (chant)
- Eddie Hazel (guitare solo, chant)
- Lucius 'tawl' Ross (guitare rythmique, chant)
- Ramon 'tiki' Fulwood (batterie)
- Billy 'bass' Nelson (basse)
- Mickey Atkins (claviers)
- Bernie Worrell (claviers)
- Clarence 'fuzzy' Haskins (chant)
- Calvin Simon (chant)
- Ray Davis Et Grady Thomas (chant)


1. Mommy, What's A Funkadelic?
2. I Bet You
3. Music For My Mother
4. I Got A Thing, You Got A Thing, Everybody's Got A
5. Good Old Music
6. Qualify And Satisfy
7. What Is Soul



             



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