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FUNKADELIC - Standing On The Verge Of Getting It On (1974)
Par TOMTOM le 21 Mai 2014          Consultée 3475 fois

1974, c’est un peu l’année charnière pour Funkadelic. De la fin des années 1960 jusqu'à l'album Maggot Brain, le groupe avait eu une première vie faite de jams insensées, de drogues funky, de costumes psychédéliques et d'ultra-violence guitaristique. Tout ça vole en éclat en 1972 (America Eats Its Young, l'album aux quarante musiciens, aux compositions éparpillées, inutile d'y revenir). 1973, George CLINTON essaye de remettre sur pied son groupe de dingues et lisse le ton avec le poli Cosmic Slop. A moitié raté : le fantastique single "Cosmic Slop" n'entre même pas dans les charts.

Heureusement, CLINTON n'est vraiment pas le genre de mec à abandonner en route. 1974, il sort même de son afro une idée tordue mais géniale : créer un nouveau groupe (ou relancer un ancien, c’est selon). Le concept : les mêmes musiciens d’élite que Funkadelic mais une orientation plus funk classique, plus dansante et moins hardo-psyché. Dans l'équipe, la géniale section cuivre de James Brown, les J.B.´s. Pas con, CLINTON ira piquer le nom de son ancienne formation, à un "s" près, pour baptiser son nouveau joujou : Parliament.

Il ne le sait pas encore (quoique), mais George CLINTON venait probablement de trouver la formule ultime. A partir de 1974, il n’a plus sous ses ordres un groupe (ou même deux), mais un équipage, le « Parliafunkadelicment Thang ». Funkadelic ou Parliament, l’approche de la musique a beau être différente (guitare VS cuivres), les deux entités sont unies sous une même bannière : proposer l’expérience funk totale. Et pour que la mayonnaise prenne, il manque encore un ingrédient : une mythologie. Pour Parliament, ça sera le "P-Funk", le Mothership Connection, ces choses. Dans le cas de Funkadelic, tout sera définitivement fixé avec Standing On The Verge Of Getting It On.

Visez un peu cette pochette intérieure, ces collages déments, ces dessins fantastiques signés Pedro BELL (déjà responsable du magnifique artwork de Cosmic Slop)... Sans oublier ces portraits fabuleux. Pour la première fois, tous les protagonistes de Funkadelic sont clairement identifiés : les anciens Parliaments aux harmonies vocales, Gary SHIDER à la guitare, Bernie WORRELL au space clavier, Eddie HAZEL, Boogie MOSSON à la basse... et ce dingue de CLINTON avec son sourire de fou au milieu... Toute la clique est là. Sans rire, ce disque est fondamentale pour l'identité Funkadelic, tant l'imagerie déployée ici restera collée au groupe jusqu'à son explosion au tournant des années 1980 : esthétique cyber-trash, délires scabreux (Calvin SIMON représenté la tête sortant d'un vagin), auto-célébration et sermons allumés en notes de pochettes (une constante depuis America Eats Its Young), tels sont les quatre variables inviolables de l'imaginaire Funkadelic.

En fait, il existe une cinquième variable, sûrement la plus importante : la guitare. Ça ne vous aura pas échappé, en cette glorieuse année 1974, après deux ans de piges, Eddie HAZEL est de retour (il co-signe tous les titres de l'album) avec son style bad-ass inimitable quoiqu’un peu apaisé : fini les références maladives à HENDRIX et la violence de Maggot Brain, place à un jeu plus fluide, à un son (un peu) moins brutal, plus rond, définitivement passé des torrents hards aux rivages funk.

Avec Gary SHIDER et Ron BYKOWSKI, HAZEL va animer sur Standing On The Verge un trio qui va littéralement foutre le feu à l'album : gros riffs, wha-wha, solos en folie... "Wet epic debauchery" comme disent les notes de pochettes. Le meilleur exemple de cette formule ravageuse reste la chanson-titre de l’album, heavy funk complètement barré (cette intro scato que la décence m'empêche de retranscrire ici...), véritable tour de force servi par un groupe au sommet de son art. Dans la même veine, "Red Hot Mama" ouvrait déjà l'album dans un déluge de six-cordes et de basse en fonte. Tout au long de la chanson, les solos balancés ici font partie des meilleurs jamais exécutés par Funkadelic, toutes époques confondues.

Les fans de cette débauche sonique pourront aussi se délecter des parties de guitare de "Alice In My Fantaisies", plus hard que funk pour le coup, mais un peu moins réussie à mon sens. Et quitte à parler des points faibles de l'album, autant évoquer tout de suite "Jimmy's Got A Little Bit Of Bitch In Him", une chanson aux paroles hilarantes mais au contenu musical un peu limité...

Pour les trois titres qui restent, on a affaire à du plus calme. "Sexy Ways", toute en légèreté lascive, paraît échappée des sessions de Cosmic Slop. Le troisième titre du disque, "I'll Stay", est une magnifique reprise d'un vieux titre des Parliaments : ligne de basse entêtante, guitare traînante, clavier tout en finesse... C'est beau, et c'est magnifiquement chanté.

Et puis il reste ce superbe "Good Thoughts, Bad Thoughts", sorte de "Maggot Brain 2" enchanteur où HAZEL enfile les notes comme des perles. Quarante ans après, il serait temps qu'on s'en rende compte : ce mec mérite de figurer au panthéon des plus grands gratteux de tous les temps.

Au final, le seul défaut de Standing On The Verge Of Getting It On est qu'il est trop court : si CLINTON avait enlevé ses monologues idiots (1 minute 22 au début de "Red Hot Mama"...), s'il avait un peu moins mal branlé les deux titres cités plus hauts, cet album aurait pu être élevé au rang de classique. Mais qu'importe : propulsé par sa chanson-titre et son funk dense et rentre-dedans, Standing On The Verge fera bien meilleur carrière dans les charts que Cosmic Slop. 1974, le « Parliafunkadelicment Thang » a pris son ticket pour la gloire.

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   TOMTOM

 
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- Bernie Worrell (clavier)
- Eddie Hazel (guitare, chant)
- Garry Shider (guitare, chant)
- George Clinton (chant production)
- Calvin Simon (chant)
- Fuzzy Haskins (chant)
- Grady Thomas (chant)
- Ray Davis (chant)
- Boogie Mosson (basse)
- Tiki Fulwood (percussions)
- Ron Bykowski (guitare)
- Gary Bronson (batterie)


1. Red Hot Mama
2. Alice In My Fantasies
3. I'll Stay
4. Sexy Ways
5. Standing On The Verge Of Getting It On
6. Jimmy's Got A Little Bit Of Bitch In Him
7. Good Thoughts, Bad Thoughts



             



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