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- Membre : Porcupine Tree, David Sylvian

JAPAN - Tin Drum (1981)
Par ARP2600 le 29 Avril 2014          Consultée 2999 fois

Dernier acte de la solide discographie de JAPAN, Tin Drum est également le plus étonnant, à bien des égards. La musique qu'on y trouve est à la fois pop et étrange, et il est encore plus curieux que cet album marque le vrai début de leur succès commercial, qui s'étendra en 82 et au live Oil on Canvas, avant la dissolution du groupe.

Le premier élément important est le départ (ou l'éviction) du guitariste Rob Dean. D'une part, cela annonce le début de la fin, d'autre part cela marque un éloignement du rock, même si ses lignes se faisaient déjà discrètes sur Gentlemen Take Polaroids. Il n'y a pas de remplaçant, Tin Drum a été réalisé à 4, et est logiquement très électronique. Même la percussion est cette fois en grande partie électronique et Mick Karn n'utilise pas sa basse sur toutes les plages.

Il serait cependant dommage de classer ceci dans la simple synthpop. Il s'agirait d'art rock, ou plutôt d'art pop, proposant des mélodies à la fois simples et peu conventionnelles, un son peu choquant mais inhabituel, avec une thématique plus asiatique que jamais. Plus précisément, on voyage ici vers la Chine plutôt que le Japon. Ainsi les photos de Mao sur la pochette et les titres faisant référence à la Chine et à la ville de Canton. Si on devait faire un rapprochement avec d'autres artistes, on penserait à ENO, David BYRNE (avec TALKING HEADS ou en binôme), ou encore à Peter GABRIEL et son quatrième album en particulier.

Et donc, cela a marché... quatre singles ont été extraits de Tin Drum, qui a atteint une belle 12e place des charts anglais et a bien marché dans plusieurs autres pays européens. Ils restaient d'autre part fort populaires au Japon. Le single «Ghosts», qui est tout de même une de leurs plus belles chansons, a quant à lui atteint la 5e place britannique et... c'est décidément étonnant, car il est vraiment fantomatique, lent et presque déstructuré par moments, ne se concentrant que dans les magnifiques refrains, le tout avec un chant grave rappelant Brian FERRY. Un sommet d'art musical dans le contexte populaire, ayant atteint ce succès sans aucune concession.

Les paroles sont moins présentes que jamais. Comme sur Gentlemen Take Polaroids et déjà Quiet Life, elles semblent être un prétexte. Ici, les quelques lignes se déploient avec lenteur ou en se fondant aux textures rythmiques qui sont l'attrait principal de l'album. Une des plages les plus réussies est même l'instrumental «Canton», délicieusement chinois, avec des sons électroniques bluffants pour 1981... David Sylvian et le claviériste Richard Barbieri se montrent les égaux de JARRE et VANGELIS sur ce titre. «Sons of Pioneers» est un autre très beau morceau d'ambiance où le chant est beau mais accessoire.

Le principal bémol est à mon sens «Visions of China», ce mélange de swing et de son orientalisant n'est pas du meilleur goût. Ce n'est pas la catastrophe mais il valait mieux qu'elle soit au cœur de l'album. Le début et la fin sont deux singles de bien meilleur niveau, «The Art of Parties» et «Cantonese Boy», à la fois séduisantes et accessibles et facilitant l'écoute de l'album. Enfin, «Still life in mobile homes» est celle qui ressemble le plus au passé du groupe, elle est agréable mais se tire en longueur, tandis que «Talking Drum» est la plus technologique et pourrait carrément être rapprochée de Computer World de KRAFTWERK.

On pourrait encore dire que la structure de l'album est un peu difficile à comprendre, même s'il est évident qu'il s'agit d'un corps de travail. Une œuvre très intéressante donc, très originale bien qu'imparfaite. Dommage que le groupe se soit éteint à ce moment-là, les travaux de David SYLVIAN auraient peut-être eu plus de retentissement sous le nom de JAPAN, mais bon, on ne refait pas l'histoire, et c'est donc une affaire sentimentale entre Sylvian et Karn qui a précipité la fin en décembre 1982, avant qu'ils aient pu sortir un sixième album. La césure de 1981 dans la new wave n'est pas due à une cause profonde, il est simplement curieux que plusieurs groupes des origines se soient arrêtés là pour des raisons humaines plus qu'artistiques. Pour finir, signalons que les quatre musiciens (sans Rob Dean donc) ont publié un dernier album ensemble en 1991, mais sous le nom RAIN TREE CROW, qui, pour faire simple, sera chroniqué sur FP au sein de la discographie de JAPAN.

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   ARP2600

 
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- Richard Barbieri (claviers, bandes)
- Steve Jansen (batterie, percussions)
- Mick Karn (basse, instruments à vent)
- David Sylvian (chant, claviers, guitare, bandes)
- Yuka Fujii (chant)
- Simon House (violon)


1. The Art Of Parties
2. Talking Drum
3. Ghosts
4. Canton
5. Still Life In Mobile Homes
6. Visions Of China
7. Sons Of Pioneers
8. Cantonese Boy



             



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