En 2014, les archives de CABARET VOLTAIRE sont une nouvelle fois ouvertes par Mute. Ca ne fera jamais que la 4e ou 5e fois en trois ans, et encore, je ne compte pas toutes celles sorties depuis la fin du groupe, et même avant. Cependant, ce qui attire l'attention chez la compilation #7885 Electropunk to Technopop, c'est le fait qu'en août 2014, à un festival berlinois, CABARET VOLTAIRE s'est reformé. Enfin, reformé, c'est un grand mot, vu qu'il s'agit du projet de Richard H. Kirk, seul membre du groupe. Mais quoi qu'il en soit, et en supposant qu'il y ait une suite à ses aventures, #7885 Electropunk to Technopop gagne en pertinence, étant donné qu'il peut servir de piqûre de rappel aux uns et de guide concis pour les autres.

Mais autant le dire tout de suite : si vous êtes un fan de CABARET VOLTAIRE, ou du moins connaissez son oeuvre, alors passez votre chemin. Rien ici n'est inconnu ou inédit, et sera facilement retrouvable au sein de votre discographie. #7885 n'a en vérité rien d'une vraie archive, ce n'est q'un assemblage de tubes et de morceaux évidents/célèbres. Aucun regret à avoir, si ce n'est peut-être une pochette qui en jette un max.

Ceci étant réglé, il est temps de se pencher sur ceux qui connaîtraient peu ou prou les Cabs. #7885 possède une tracklist intéressante, dans le sens où elle est chronologique et couvre bien la période indiquée, du moins de loin. Dans le détail, on s'apercevra que la période 1983-1985 est tout de même surreprésentée, car totalisant la moitié du CD. Certes, c'est là que se trouvent les morceaux les plus catchy, les plus susceptibles d'aguicher une oreille moyenne, mais il y avait déjà #8385 Collected Works 1983 - 1985 pour cela, à la rigueur. M'enfin, on ne va pas cracher dans une soupe remplie de bonnes pièces ("Just Fascination", "Sensoria", "Warm"). De plus pour les premières années, on notera les inévitables "Do the Mussolini" et "Nag Nag Nag" (dont je n'ai pas toujours compris le caractère incontournable), dans un mix rénové plutôt intéressant. En revanche, un voile pudique est jeté sur The Voice of America et Red Mecca. Un voile plutôt troué, puisqu'ils sont tout de même représentés par un morceau chacun, ce qui est étrange pour les deux premiers opus ayant atteint la tête des charts indie en Angleterre.

Outre quelques manques (Blue Heat, Yashar), #7885 n'est donc qu'à moitié pertinent. En 80 minutes, il y avait moyen de sortir un balayage plus intéressant et réfléchi. Cependant, son titre n'est pas mensonger, et le disque montre bien le chemin parcouru par CABARET VOLTAIRE dès lors qu'il a signé chez Rough Trade Records. En résumé, une compile bien mais pas top.