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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  STUDIO

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1995 La Valse Des Monstres
1997 Rue Des Cascades
1998 Le Phare
2019 All

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2001 1 Le Fabuleux Destin D'Amélie...

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- Style : Roger Eno

Yann TIERSEN - Rue Des Cascades (1997)
Par MARCO STIVELL le 26 Novembre 2014          Consultée 3143 fois

Rue des Cascades est le deuxième album de Yann TIERSEN, mais son premier à être véritablement pensé comme un tout original, alors que La Valse des Monstres compilait ses musiques pour des pièces de théâtre.

Le jeune artiste se révèle très prolifique durant cette seconde moitié des années 90, avant l'énorme succès d'Amélie Poulain. Il est néanmoins regrettable que ces premières œuvres soient aujourd'hui connues et mentionnées par les plus passionnés seulement, tant elles témoignent de ce talent inestimable issu de Bretagne et se situant hors des clichés.

Rue des Cascades est une œuvre autant aboutie que personnelle. Elle contient déjà en filigrane tous les thèmes chers à TIERSEN, en particulier l'enfance et la France dans le passé (bas Moyen-Âge, baroque, Paris au début du XXème siècle). Ils sont développés grâce à une musique instrumentale de qualité, qui repose sur des airs simples conjugués à un certain raffinement.

En exergue, plaçons d'abord le morceau-titre (utilisé ensuite dans le film La Vie Rêvée des Anges), proprement époustouflant de beauté et de maîtrise, avec cette partie de clavecin conduisant la voix angélique de Claire Pichet. Avant que n'entrent l'accordéon cher à TIERSEN et le reste de l'instrumentation, on peut ainsi avoir un semblant de réponse à la manière dont pourrait sonner un retour du trip-hop à un style acoustique et dépouillé, histoire de faire un parallèle avec l'univers musical des années 90. On retrouve cette sensation sur les "La Fenêtre" et les "Prières", non-chantés cette fois et favorables aux percussions.

Le protagoniste tient déjà tous les instruments, à l'exception d'un couple de morceaux où interviennent un violoncelle et la voix de Claire Pichet. Une performance à laquelle vient s'ajouter le côté tâtonnant de l'ensemble, morceaux majoritairement courts et tous revêtus d'un habit différent, selon le désir du compositeur. Une exception à cette règle de concision et de légèreté : "La Vie Quotidienne", long de sept minutes trente, qui commence au violon et se poursuit par une partie onirique et triste, inattendue mais splendide.

Une liberté que l'on apprécie fortement, comme l'aspect artisanal. "J'y suis jamais allé" peut se targuer de figurer parmi les airs les plus célèbres de TIERSEN, mais on se laisse volontiers bercer par des perles comme "C'était Ici", "La Fenêtre" et "Déjà loin", où les cordes s'envolent littéralement sur un tempo valsé et se superposent en recréant une atmosphère nostalgique, souvent inspirée par l'Europe de l'Est.

L'artiste propose une musique simplement belle, loin des canons commerciaux, même si, comme la suite le prouvera, celle-ci avait tout pour faire parler d'elle. Il suffit d'écouter "Naomi" pour s'en convaincre. Le duo chant-violon y est très émouvant. TIERSEN propose bien sûr des morceaux au piano solo dont il a le secret, à commencer par "Toujours Là" et les "Comptines d'été" reposant sur un schéma de thème et variation.

L'un des moments forts de l'album se situe en son milieu. Introduit par un solo de violon et fermé par "Naomi", il y a une sorte de triptyque (volontaire ou non) complété par ce morceau, "La Muette". TIERSEN nous y fait part d'une trouvaille magnifique avec cette mélodie de piano dont le premier accord (à 0,47) est une tierce majeure à trois octaves d'intervalle. Autrement dit, il joue sur les graves et les aigües simultanément et crée ainsi une sensation d'espace réellement exquise.

La musique de TIERSEN respire et, bien que légère, demeure émouvante, même dans ses moments les plus élaborés et graves ("La Vie Quotidienne"). Un autre adjectif pourrait être 'colorée', tant le voyage se révèle diversifié dans une touchante simplicité. Un très bel album que ce Rue des Cascades pour un début de carrière.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Yann Tiersen (tous les instruments)
- Claire Pichet (voix)
- François-xavier Schweyer (violoncelle)


1. J'y Suis Jamais Allé
2. Rue Des Cascades
3. Pas Si Simple
4. Comptine D'été N° 2
5. Comptine D'été N° 3
6. Déjà Loin
7. La Chambre
8. Mouvement Introductif
9. La Muette
10. Naomi
11. Soir De Fête
12. Le Vieux En Veut Encore
13. Toujours Là
14. C'était Ici
15. Prière N° 2
16. Comptine D'été N° 1
17. La Fenêtre
18. Prière N° 3
19. La Pièce Vide
20. La Vie Quotidienne



             



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