ALAN PARSONS PROJECT a déjà deux albums à son actif quand il sort Pyramid en 1978, et c’est tout bonnement un album somptueux. Avec un thème général qui tourne autour du mysticisme, Parsons et Eric Woolfson créent une galette de rock-progressif déroutante et inventive.
Pyramid est comparable à un trésor enterré et oublié d'Egypte. L’homme à la recherche de la vie éternelle semble être au cœur de titres tels "The Eagle Will Rise Again", "One More River", "Can't Take It With You" ou "In The Lap of The Gods". Vous avez également l’autre facette d’Alan Parsons, délivrée avec "Voyager", "What Goes Up...", "Pyramania" et "Hyper-Gamma-Spaces", le côté plus 'classique' du groupe anglais.
"Voyager" est un titre assez space avec toutes sortes de bruits et d’effets spéciaux, et cela jusqu'à l’intronisation de la guitare et de la batterie. Le titre suivant "What Goes Up" et son couplet ultra épuré est enchaîné directement à "Voyager" sans aucune coupure. "The Eagle Will Rise Again" est basé sur la mélodie et sur ses arpèges au clavecin. La lead voice est reposante et les chœurs ici sont très importants, remarquablement interprétés et inspirés tout au long du titre.
"One More River" est un morceau un peu plus rock où la guitare se veut assez répétitive, mais la mélodie en fait suffisamment pour rendre ce titre attractif et ensorcelant. Son solo de saxo vient bien à propos pour repartir de plus belle sur le refrain. "Can't Take It With You" et son intro au whistle (sorte de son ressemblant à un sifflement humain) est très pop dans son couplet, alors que le refrain joué très space. Le solo de guitare à 2 mn 57 n’est pas sans rappeler le style de David Gilmour, et on pourrait facilement dire que ce passage est interprété par les auteurs de Wish You Were Here et Dark Side of the Moon. En tout cas, un bien beau morceau de bravoure que ce solo.

Ecoutez l’intro de "In The Lap of The Gods" et vous m’en direz des nouvelles. Sa flûte orientale et sa cloche qui sonne sans discontinuer (cela donnera beaucoup d’idées à d’autres groupes). L’intro, basée sur le début de "Voyager", fait un peu penser à une marche russe avec sa balalaïka. Une fois encore, ce titre se rapproche inévitablement de ce que peut produire Le FLOYD à la même période. C'est, n’ayons pas peur des mots, un pur joyau instrumental. La cassure musicale est radicale à 3 mn 20, tout le groupe se déchaîne et l’orchestre philarmonique est debout, toutes voiles dehors ! Une anthologie. Assurément, un des meilleurs titres de l'album.
"Pyramania" avec ses couplet pop et refrain entraînant est plus classique dans sa conception, son introduction dégageant également un parfum oriental. L’instrumental "Hyper-Gamma-Spaces" servira de modèle à bien d’autres morceaux d’Alan Parsons, sans pour autant tomber dans la facilité ni le plagiat simple. Avec ce son spécial de claviers qu’Alans Parsons développera tout au long de sa carrière. Quant à la sublime ballade "Shadow of A Lonely Man", joyau superbement interprété à l’intro magnifique, elle clôture de fort belle manière cet album.
Somme toute, une des principales forces de cet opus réside à n’en pas douter dans les orchestrations imposantes et incomparables d'Andrew Powell, dont la majorité des titres sont flanqués. Les chœurs, magistralement dirigés par Bob Howes, sont souvent aussi très présents dans les titres. Ils font même parfois office de claviers et sont très peaufinés.

Un album de très bonne facture et d’une forte intensité. ALAN PARSONS PROJECT en signera d’autres tout aussi géniaux, mais celui-là fera date dans l’histoire du groupe.