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ROCK PROGRESSIF  |  COMPILATION

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- Style + Membre : Alan Parsons

The Alan PARSONS PROJECT - The Essential Alan Parsons Project (2011)
Par AIGLE BLANC le 22 Avril 2020          Consultée 2125 fois

A Forces Parallèles, nous appréhendons les compilations avec force réserve et réticence, cela va de soi, et guère n'est nécessaire de rappeler le caractère bassement lucratif de ce genre d'éditions conçues dans la majorité des cas sans la moindre once de cohérence ni de personnalité.

Alors pourquoi traiter ici d'une compilation parmi la pléthore polluant la discographie du groupe d'Eric Woolfson et d'Alan Parsons ? Il s'agit en fait de rendre justice aux passionnés anonymes qui officient au sein de The Essential, du nom de cette collection débutée en 2001 et comportant déjà à son actif ribambelle d'artistes ou de groupes parmi lesquels Elvis PRESLEY, Carole KING, Miles DAVIS, Bob DYLAN, THE CLASH, Leonard COHEN, Neil DIAMOND, JOURNEY, Willie NELSON, Kris KRISTOFFERSON, Bruce SPRINGSTEEN, SIMON & GARFUNKEL, TOTO, Michael JACKSON, Johnny CASH, Duke ELLINGTON, Roy ORBISON, Nina SIMONE, Cesaria EVORA, Joe SATRIANI etc. La longueur abusive de cette énumération, loin de venir à bout de ladite collection, ne sert en réalité qu'à montrer l'éclectisme et l'ambition d'une démarche se voulant encyclopédique. Ne sont-ce pas en l'occurrence deux des ambitions déclarées de votre webzine préféré ?
De mauvaises langues pourraient reprocher à cette collection le caractère conventionnel des artistes honorés. Certes, ce sont tous des pointures de la musique populaire du 20ème siècle, couvrant les genres majeurs que sont le jazz, la folk, la country, le rock et la pop. Les concepteurs de The Essential ne s'aventurent pas en effet dans les territoires les plus obscurs de la musique.
Pourtant, cette collection n'est pas exempte d'atouts propres à convaincre le plus puriste des mélomanes : le premier d'entre eux consistant à adopter comme principe immuable le format double CD ou vinyles, ce qui autorise à honorer pas moins d'une quarantaine de titres par artiste, synthèse suffisante pour couvrir des carrières s'étalant parfois sur trois ou quatre décennies. Un égal souci semble de même animer chaque numéro quant à la couverture exhaustive des albums, aucun d'entre eux n'étant arbitrairement exclu sous le prétexte de son éventuel insuccès commercial ou artistique. Plus intéressant encore, le programme de chaque rétrospective donne lieu au strict suivi chronologique des albums, les chansons obéissant par ricochet à cette loi qui permet d'apprécier l'évolution de l'artiste au fil de sa discographie.

ALAN PARSONS PROJECT est un groupe qui se prête d'autant mieux à ce genre de rétrospective qu'aucun de ses albums, même s'ils valent tous le détour, ne peut être considéré comme un pur chef-d'œuvre. En effet, les dix enregistrements studio de sa carrière souffrent tous du caractère par trop disparate des styles qu'aborde le duo Eric Woolfson (principal auteur-compositeur et producteur exécutif) / Alan Parsons (producteur, ingénieur du son et occasionnellement en renfort aux claviers additionnels). En effet, leur musique est constamment écartelée entre (1) la veine pop-folk d'Eric Woolfson, qui livre souvent de fort belles miniatures aux mélodies imparables, sur des arrangements climatiques de toute beauté ; (2) sa prédilection d'autre part pour le symphonisme du rock progressif cher à PINK FLOYD voire YES, qui fournit à chaque album au moins un titre pop-rock aux structures élaborées, la plupart du temps magnifié par les orchestrations d'Andrew Powell flirtant plus volontiers avec la musique contemporaine; et enfin (3) la veine instrumentale que semble affectionner Alan Parsons, alimentée aux deux sources que sont le mouvement Krautrock d'un côté et la pop électronique de l'autre, domaine dans lequel le groupe excelle au point de réussir la quasi totalité de ses instrumentaux, à raison d'un ou deux, voire trois, morceaux par galette.
A juste titre, cette compilation traverse les trois visages précités de la musique d'ALAN PARSONS PROJECT.

La veine pop instrumentale aux atours électroniques est représentée par le superbe et futuriste "I Robot" qui synthétise les ingrédients d'une formule qui sera reconduite d'album en album : des nappes de synthé qu'enrichissent des chœurs tout droit sortis des travaux expérimentaux de LIGETI, une guitare en guise d'assise rythmique agrémentée d'un effet caractéristique de delay, et enfin le fameux cembalum (l'instrument principal du thème d'Amicalement Vôtre de John BARRY). Quant à l'excellent "In the Lap of the Gods", avec sa ligne de clavier effilé initiale, ses chœurs allant crescendo, ses coulées de violons et ses accords de piano ponctués de trompettes emphatiques, il rappelle l'attrait bien connu à cette époque pour la musique orientalisante, Kate BUSH nous en ayant donné un autre bel exemple à travers "Egypt". Suit mon instrumental préféré : "Lucifer" est un titre que ses arrangements rendent particulièrement agréable : sa boîte à rythme intelligemment dosée, son cembalum aux accents barriesques prononcés, ses chœurs satanistes, tout concourt à sa réussite due à l'équilibre précieux de ses textures. Le médiéval "The Ace of Swords" n'a rien à lui envier en termes d'arrangements et d'inspiration. Bien que trop diffusé à la radio, "Sirius" demeure un incontournable d'A. P. P. La guitare de Ian Bairnson s'y voit de nouveau enrichie d'un effet de delay irrésistible auquel le titre doit certainement son succès. Autre grand succès du groupe, "Mammagamma" surprend par son allure électronique, ritournelle efficace et addictive dont la programmation de chaque piste sonore atténue le caractère par ailleurs répétitif.

La veine progressive se voit judicieusement représentée par la suite "The Turn of a Friendly Card" qui couvre originellement toute la face B du vinyle éponyme, soit une quinzaine de minutes, apothéose du groupe, quoique cette suite soit plus un enchaînement de titres indépendants intelligemment accolés les uns aux autres qu'une œuvre progressive comme "Close to the Edge". Tout l'art du binôme Woolfson/Parsons y brille de ses mille feux, depuis la chanson pop aux arrangements sophistiqués "Snake Eyes", la ballade aux merveilleuses harmonies vocales "Nothing Left to Lose" qui vaut aussi pour son pont central où Ian Bairnson à la guitare s'en donne à cœur joie, l'instrumental médiéval "The Ace of Swords", sans oublier les merveilleux mouvements d'ouverture et de clôture qui donnent leur titre à la suite et à l'album de 1980. Quant à la belle ballade "Silence and I", elle ne doit sa couleur progressive qu'à son pont symphonique délicieusement emphatique. La rétrospective a le bon goût aussi de ne pas négliger la chanson progressive "La Sagrada Familia" (en hommage à la cathédrale d'Antonio Gaudi), pièce montée de choix, injustement mésestimée, où se mêlent l'ancien et le moderne, orchestre-chœurs et batterie-guitare électrique, dans une construction labyrinthique audacieuse et inspirée.
Quel plaisir et quelle émotion de retrouver la superbe ballade progressive "Ammonia Avenue" !

La particularité d'ALAN PARSONS PROJECT est d'être avant tout le projet d'un auteur-compositeur et d'un ingénieur du son, le chant d'ordinaire dévolu à un leader charismatique étant relégué ici au rang d'instruments. Le groupe ne se focalise donc pas sur un chanteur, mais recourt à plusieurs vocalistes parmi lesquels Eric Woolfson, Chris Rainbow, Lenny Zakatek, Elmer Gantry, Colin Blunstone, David Paton, Arthur Brown, Dave Townsend. On regrette que le tandem ait eu si rarement recours à des chanteuses, la seule exception étant l'album Eve (1979) où officia la belle voix de Lesley Duncan le temps d'une sublime ballade héritée du grand Burt BACHARACH malheureusement restée sans suite. La géométrie variable des chanteurs d'un album à l'autre atténue malheureusement le sentiment d'unité et de cohérence du groupe, du moins donne l'impression, même fausse, d'un manque de personnalité.
Il n'empêche que cette compilation a le mérite d'offrir un bon condensé de l'œuvre du groupe, suffisant dans toute bonne discothèque.

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   AIGLE BLANC

 
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- Alan Parsons (claviers additionnels, programmation du fairlight)
- Eric Woolfson (chant, claviers)
- Andrew Powell (orchestrateur et direction orchestrale)
- Ian Bairnson (guitares acoustique et électrique)
- Stuart Elliot (batterie et percussions)
- David Paton (basse)
- John Leach (cymbalum,kantele)
- Mel Collins (saxophone)
- David Paton (chant)
- Chris Rainbow (chant)
- Lenny Zakatek (chant)
- Elmer Gantry (chant)
- Colin Blunstone (chant)
- John Miles (chant 'la sagrada familia')
- Geoff Barradale (chant 'standing on higher ground')
- The English Chorale (chœur)


- Cd 1
- tales Of Mystery And Imagination (1976)
1. The Raven
2. (the System Of) Dr Tarr And Professor Fether
3. To One In Paradise
- i Robot (1977)
4. I Robot (instrumental)
5. I Wouldn't Want To Be Like You
6. Some Other Time
7. Day After Day (the Show Must Go On)
- pyramid (1978)
8. What Goes Up
9. The Eagle Will Rise Again
10. In The Lap Of The Gods (instrumental)
- eve (1979)
11. Lucifer (instrumental)
12. Damned If I Do
- the Turn Of A Friendly Card (1980)
13. Games People Play
14. Time
15. The Turn Of A Friendly Card (suite)
16. I-the Turn Of A Friendly Card (part One)
17. Ii-snake Eyes
18. Iii-the Ace Of Swords (instrumental)
19. Iv-nothing Left To Lose
20. V-the Turn Of A Friendly Card (part Two)
- Cd 2
- eye In The Sky (1982)
21. Sirius (instrumental)
22. Eye In The Sky
23. Silence And I
24. Old And Wise
25. Mammagamma (instrumental)
- ammonia Avenue (1983)
26. Prime Time
27. Ammonia Avenue
28. Don't Answer Me
- vulture Culture (1984)
29. Let's Talk About Me
30. Days Are Numbers (the Traveller)
31. No Answers Only Questions
- stereotomy (1985)
32. Stereotomy
33. Limelight
- gaudi (1987)
34. La Sagrada Familia
35. Standing On Higher Ground



             



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