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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1993 1 Debut
1995 Post
1997 Homogenic
2001 Vespertine
2004 Medùlla
2007 Volta
2011 Biophilia
2015 Vulnicura
2022 Fossora
 

- Style : Bat For Lashes, Emiliana Torrini
- Style + Membre : The Sugarcubes

BJÖRK - Vulnicura (2015)
Par KID66 le 29 Mai 2015          Consultée 2741 fois

Entre expérimentations maladroites (Medullà), manque d’ambition (Volta) ou au contraire aspirations démesurées (Biophilia), voilà maintenant dix ans que BJÖRK ère comme une âme en peine et ne fait plus l’unanimité.

Basé sur sa rupture avec l’artiste américain Matthew Barney (avec lequel la chanteuse est restée 13 ans), BJÖRK a conçu son neuvième album dans une optique strictement opposée à celle de son prédécesseur : l’Islandaise opère ici un repli sur elle-même, un retour aux sources, et accouche – de son propre aveu – de façon subite et douloureuse d’une œuvre extrêmement personnelle (les textes en témoigneront) et intimiste, où les thématiques abordées sont universelles et accessibles. L’artiste parle d’amour, de chagrin, des sentiments de trahison et de désespoir… Un terrain visité et revisité par les arts, mais jusque-là laissé de côté par BJÖRK. Connaissant la Reine des glaces, il y avait d’ores et déjà peu de doute sur le caractère peu conventionnel de l’interprétation du sujet.

La pochette est étonnamment explicite : la chanteuse fait face à son public, la poitrine déchirée en son centre, et laisse aisément deviner que son cœur vient d’être volé. La suite n’est que pure interprétation mais j’imagine que la posture figée de BJÖRK, bras ouverts comme vulnérable, entourée d’une lumière si claire, représente le caractère soudain et inattendu de sa séparation. Le cœur violemment arraché le temps d’un clignement d’œil, la chanteuse livre ses entrailles à ses auditeurs

L’islandaise a construit Vulnicura comme une frise : pour résumer, les trois premiers titres survolent sa relation (de façon parfois indiscrète, dans les paroles inappropriées de « History Of Touches »), les trois suivants représentent le désespoir lié à sa fin et les derniers sont le fruit d’une réflexion plus générale sur la question, et affichent une volonté d’aller de l’avant. Cette chronologie est reprise dans le titre de l’album, qui est en fait un néologisme composé des mots ‘blessure’ puis ‘cure’.

Pour mieux mettre en avant son authenticité et sa spontanéité, la carte jouée sur ce disque semble être celle de la sobriété. Le « son BJÖRK » est toujours dense, mais moins surchargé. Et pour cause, les cordes dominent nettement l’ensemble, avec souvent les quelques beats traditionnels. La recherche sonore est donc moindre, mais on appréciera l’absence de fioritures.
Sans doute dans la même optique, l’artiste se veut moins démonstrative dans son chant, elle qui partait souvent de grandes envolées vocales. Mais la voix de BJÖRK évoluant depuis toujours dans un registre assez étriqué, on pourra reprocher une certaine pauvreté dans les arrangements vocaux, sa voix étant très souvent « nue » (hormis le contrechant de « Lionsong » ou encore l’écho de « Family »).

Le point d’orgue de Vulnicura (et également l’entrée dans sa substantifique moelle) est à mon sens « Black Lake », habile mélange d’une sensibilité nouvelle et d’une instrumentation classieuse, chacun sachant mettre l’autre en valeur. Cette impressionnante fresque, au désespoir palpable, est une réussite incontestable.

La démarche opérée par la chanteuse ne remplit cependant pas tous ses objectifs. BJÖRK a rendu sur ce disque sa musique plus humaine, mais n’a pas complètement réprimé son habituelle tendance à l’abstraction sonore. Une nouvelle fois, les titres s’étirent à 6, 7, 8 minutes souvent sans réel point d’accroche, telles des fresques intenses mais décolorées, avec une voix parfois posée de façon maladroite, rendant peu aisé l’exercice qui consiste à se laisser porter par une musique se voulant pourtant très humaine, portée par une thématique universelle et accessible à tous. Ainsi, en dépit de leur dimension universelle, seul un public restreint pourra réellement s’identifier aux sentiments évoqués par ce disque, qui manque encore un peu d’humilité. Les expériences musicales que recèle Vulnicura sont de plus assez inégales...

A l’inverse, le tiercé introductif séduit d’emblée, mais il s’agit de la partie la plus conventionnelle et donc la moins intéressante, ne représentant en rien la trame développée par l’Islandaise. « Stonemilker » par exemple est tout à fait lisible, et même très plaisante, mais c’est sans surprise qu’on y reconnaitra « Joga », l’un des titres phares d’Homogenic.

Si le bilan de ce neuvième chapitre reste en demi-teinte, il surpasse tout de même aisément ses prédécesseurs et demande du temps pour être apprivoisé. Si Biophilia paraissait terriblement prétentieux, calculé et vide, celui-ci respire la passion à plein nez. Vulnicura représente finalement très bien la dualité entre la spontanéité de la femme émotionnelle et la profondeur de l’artiste créative.

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   KID66

 
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1. Stonemilker
2. Lionsong
3. History Of Touches
4. Black Lake
5. Family
6. Notget
7. Atom Dance
8. Mouth Mantra
9. Quicksand



             



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