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VARIéTé-FOLK FRANçAISE  |  STUDIO

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- Style : Gregoire
- Membre : Johnny Hallyday , René Werneer , TaÏ Phong, Week-end Millionnaire
- Style + Membre : Fredericks / Goldman / Jones

GOLDMAN JEAN-JACQUES - En Passant (1997)
Par MARCO STIVELL le 22 Juin 2015          Consultée 6516 fois

Entre 1985 et 1995, la carrière de Jean-Jacques GOLDMAN prend un essor et une ampleur qui semblent ne plus vouloir s'arrêter - ce sera le cas, mais dix ans plus tard seulement ! Infatigable, l'artiste sort d'une paire d'années faste où il a donné un petit coup de pouce à Johnny HALLYDAY pour Lorada, et surtout propulsé Céline DION en tête des ventes. Ne parlons pas de KHALED et "Aïcha". Bref, loin d'être une star reléguée aux années 80, GOLDMAN parvient à s'imposer encore mieux en ce milieu d'années 90, pour un bon bout de temps encore.

La particularité de l'année 1997, c'est qu'il se produit sous son nom seul, qu'on avait presque fini par oublier (une blague signée Laurent Ruquier !) avec toutes ces collaborations. Le trio avec FREDERICKS et JONES, actif depuis 1990, est mis en suspens, on peut d'ailleurs dire définitivement. On retrouve toutefois les compères de manière beaucoup plus distante sur En passant, le nouvel album solo de GOLDMAN. Nouvel album, et nouveau succès bien entendu : les radios ont beau se renouveler incessamment, si on gratte un peu, elles grésillent encore des passages frénétiques de "On ira", "Bonne idée", "Nos mains".

Chacun de ces morceaux est marquant par sa couleur acoustique, presque folk, encore que les tubes soient aussi les moments les moins épurés de l'opus. En Passant est écrit alors que le chanteur et sa femme, mariés depuis vingt-trois ans, divorcent. Cela se transmet dans le besoin de resserrer la palette sonore en termes d'arrangements. Erick Benzi, claviériste/programmateur et percussionniste présent aux côtés de GOLDMAN depuis 1990, demeure ici son seul collaborateur permanent, pour l'ensemble des morceaux.

"Sache que je" est une chanson d'amour tout ce qu'il y a de plus désabusée : Il y a des ombres dans je t'aime, pas que de l'amour, pas que ça... / Il y a mourir dans je t'aime, il y a je ne vois plus que toi.... Autant dire que l'album ne débute pas avec une joie de vivre à toute épreuve. Pourtant, quelle profondeur, quelle beauté dans ces vers, dans l'harmonica et le chant 'blues' de GOLDMAN, dans les envolées de guitare de Patrice Tison sur fond de cordes-synthé dramatiques, de percussions massives !

L'autre pièce maîtresse, c'est "Quand tu danses", lancinante, déclaration encore plus triste (J'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus / quand tu danses, y songes-tu ?), d'une grande force. Par opposition à "Sache que je", un rien suffit d'un point de vue musical : une guitare acoustique et une nappe de claviers, à la Bruce SPRINGSTEEN. De toute évidence, l'ambiance folk fait la réussite d'En passant. Le côté 'fait maison', typique des années 90, a ses avantages et ses travers : sans même parler de la batterie programmée, il manque parfois de relief. C'est le cas de "Les murailles", jouée au clavecin et dédiée aux 'gens du Nord', puisqu'il ne s'agit pas que de textes personness et thérapeutiques sur ce disque.

Il n'y a pas que des musiques tristes non plus, le travail le plus sombre de GOLDMAN possède aussi ses moments rassembleurs, sur lesquels on peut taper des mains et chanter haut et fort en concert. La ballade "On ira" contient les formules optimistes, paroles et mélodies conviant à l'évasion et à l'amour insouciant. Porté par un riff de guitare acoustique et un tempo west-coast lumineux, "Bonne idée" libère son parfum de nostalgie adolescente qui remonte même à la fécondation naturelle (ce premier couplet !). "Nos mains" est tout simplement magistral avec ses "oh oh oh" en écho.

Parmi les perles restantes, citons le slow blues léger et séducteur de "Tout était dit", très éloigné du délicat "Natacha", dont les mots et l'orchestration 'réveillent' les origines slaves-polonaises du chanteur. Tout aussi viscéral, "Le coureur" mêle la frénésie des percussions à la densité des riffs de guitare blues-rock et aux paroles poignantes, marquées par la destinée des hommes d'Afrique et d'ailleurs qu'on a soutirés à leurs familles pour quelques dollars. Last but not least, "En passant" et son aura religieuse solennelle, suffisamment étiré pour que la guitare du maître prenne son envol dans un ciel de claviers, avec la plus grande majesté.

Malgré des choix de réalisation discutables, ce disque reste un joyau 24 carats et l'un des meilleurs d'un Jean-Jacques GOLDMAN touché par la grâce !

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   MARCO STIVELL

 
   GEGERS

 
   (2 chroniques)



- Jean-jacques Goldman (chant, guitares, harmonica)
- Erick Benzi (claviers, percussions, programmations)
- Patrice Tison (guitare électrique)
- Michael Jones (guitare électrique, choeurs)
- Gildas Arzel (guitare slide)
- Guy Delacroix (basse)
- Christophe Deschamps (batterie)
- Marc Chantereau (percussions)
- Christophe Nègre (saxophone)
- Marek Czerniawski (violon)
- Marc De Loutcheck (balalaïka)
- Oleg Kouzmitchenko (accordéon)
- Yvonne Jones (choeurs)
- Maria Popkiewicz (choeurs)
- Carole Fredericks (choeurs)


1. Sache Que Je
2. Bonne Idée
3. Tout Etait Dit
4. Quand Tu Danses
5. Le Coureur
6. Juste Quelques Hommes
7. Nos Mains
8. Natacha
9. Les Murailles
10. On Ira
11. En Passant



             



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