Dix ans après ses débuts, la formation Lifehouse est toujours très active, et sort régulièrement des albums, environ tous les deux, trois ans. C’est donc le cinquième, intitulé « Smoke and Mirrors », qui vient succéder à leurs deux précédents, ayant remportés un succès important outre-atlantique. La recette est la même et ne varie que très peu. Le groupe - qui se compose de quatre membres à partir de cet album - offre des sons pop, voir rock, agrémentés de belles ballades mélodiques. La magie est toujours au rendez-vous, et Lifehouse se permet même d’innover dans des sons parfois un peu plus expérimentaux.

Tout au long de cet opus, le groupe retrouve des racines rock alternatif. Ce dès le second titre « Nerve Damage », plus sombre que ce que le groupe a l’habitude de nous offrir. Moins efficace, « Here Tomorrow Gone today » sonne, lui, carrément électro. Ce changement peut surprendre et rebuter, mais après tout pourquoi pas. D’autant que ce n’est qu’une parenthèse dans cet album, résolument pop/rock. Outre ces deux morceaux qui sont assez différents du reste de la discographie du groupe, on reste en terrain - trop - connu. C’est peut-être le reproche que l’on peut faire au disque. Lifehouse reste dans sa petite zone de confort, malgré des bons - voir très bons - morceaux.

A commencer par le titre d’ouverture « All in », qui a tout du hit rock parfait. La voix de Jason Wade est claire et puissante, le refrain est ultra efficace, et les guitares rugissent. Le premier single « Halfway gone » est lui aussi très réussi. Bien que l’on puisse lui reprocher un son pop trop calibré. Ça fonctionne malgré tout très bien. Dans le même registre, « Falling in » fait des merveilles. Un titre parfait pour l’été, très pop et joyeux. On se laisse porter, tout simplement. Bien que similaire dans la mélodie, « Had enough » est également un beau titre pop, particulièrement entêtant.

Se rappelant de ses origines rock, le groupe compose des morceaux nettement plus énergiques, tel que le morceau éponyme, au refrain ultra-efficace. S’il fait parti des bonus de l’édition Deluxe, « Crash and burn » fonctionne également très bien. C’est gentiment rock, juste ce qu’il faut. Nettement moins réussi, « In your skin » sonne comme une redite des précédents morceaux. Ça s’écoute, mais ce n'est pas aussi efficace.

Comme chaque album de Lifehouse, il y a un nombre important de ballades. On le sait, le groupe y tient beaucoup, et il est d’ailleurs surtout connu pour ses mélodies mélancoliques. « From where you are » ouvre le bal, même si ce n’est pas vraiment la meilleure. Elle n’a pas de réel intérêt, bien que les paroles fortes ne peuvent que nous toucher. A noter que cette chanson a été utilisé dans un spot TV sur l’alcool au volant. « By your side » est également un petit slow sympa, mais sans plus. Il faut par contre jeter une oreille attentive vers « It is what it is », une ballade parfaite avec un bon texte, de belles envolées, de l’émotion. Bref, du Lifehouse pur jus.

Mais c’est surtout en fin d’albums que se trouvent les plus belles perles. Injustement reléguée en simple bonus « All that i’m asking for » est l’un des chansons les plus fortes du groupe. Jason Wade est vocalement à son meilleur niveau, et les violons font magnifiquement leur effet. Sublime. Enfin le groupe offre une reprise de leur hit « Everything » en version live. Une chanson toujours aussi vibrante, toujours très importante pour le groupe comme pour les fans.

Avec ce "Smoke & Mirrors", Lifehouse offre un album solide, bien construit et efficace, mais sans surprises. Le groupe reste dans sa zone de confort, offrant exactement ce que l'on attend. Il faudrait se bousculer un peu pour le prochain album, au risque de s'endormir complètement face à un groupe qui malgré la routine est toujours aussi touchant.