Un nouvel horizon. Plus de dix ans après ses débuts, Lifehouse tente de se réinventer et de proposer un son nouveau, et donc de sortir de sa petite zone de confort. Il est vrai que malgré des albums de toujours bonne qualité, le groupe a très rarement cherché à surprendre et à aller plus loin. C'est ce qu’il tente de faire avec ce sixième opus, différent et pourtant dans la continuité des deux précédents. « Alméria » est un album qui groove, aux sons assez roots tout en maintenant un esprit rock. A l’image de la pochette de l’album, le disque sonne western et cette ambiance très américaine old school se ressent sur tout l’ensemble, avec ses bons et ses mauvais côtés.

Aussi à l’image du titre d’ouverture, l’entêtant « Gotta be tonight ». C’est un morceau très réussi, qui sonne différemment de tout ce que le groupe a pu sortir depuis dix ans. La voix rauque de Jason Wade s’adapte parfaitement à ce type de morceau. Premier single issu du disque, « Between the raindrops » propose - et pour la première fois de l’histoire du groupe - un featuring avec la chanteuse Natasha Bedingfield. C’est réussi, assez pop et très mélodieux. Même constat pour le deuxième extrait « Nobody listen », bien plus énergique, rappelant d’anciens morceaux de la formation.

« Moveonday » est assez différent. Le groupe innove et offre de nouvelles sonorités, tout à fait dans le thème western revendiqué par le disque. Pas le meilleur morceau, mais pas mauvais pour autant. Même constat pour « Slow motion », sympa au demeurant, mais pas ce que l’on peut attendre de mieux chez Lifehouse. Ces deux morceaux ont le mérite de sonner assez country, et si on aime le genre, pourquoi pas. C’est avec « Only you’re the one » que l’on retrouve du Lifehouse pur jus. Pas révolutionnaire, mais efficace. Une ballade bien écrite, au refrain énergique. On retrouve nos repères.

La country pop est encore au rendez-vous avec « Where I come from », un titre frais et entêtant. On a l’impression d’être autour du feu, seulement accompagné d’une guitare. Très sympa. Mais ce n’est rien face au meilleur morceau du disque, « Right back home », cette fois en featuring avec Peter Frampton et Charles Jones. Un titre juste fabuleux où les voix s’unissent à la perfection. « Barricade » est une petite ballade fort sympathique, mais assez quelconque lorsque l'on connait le groupe depuis ses débuts. Cette dernière fait d’ailleurs pâle figure face à l’émouvant « Aftermath ». Le chant de Jason Wade est passionné, alors qu'il était un peu en retrait sur l'ensemble de l'opus. Enfin, le dernier titre du disque est aussi l'un des meilleurs. "Always somewhere close" semble tout droit sorti des premiers albums du groupe tant on y retrouve leur univers de base. Une vraie réussite dans le genre.

Le sixième album de Lifehouse a le mérite d'amener le groupe vers de nouvelles contrées. Ce n'est pas toujours extrêmement solide, mais ils sortent de leur zone de confort en variant leur univers. Quelques perles à dénicher ça et là, même si l'absence de réels tubes se fait furieusement ressentir.