Jusqu’à présent, Lifehouse était un groupe de rock alternatif, mêlant à merveille des titres plein d’énergie et les ballades mélodieuses. Oui, mais voilà, leur deuxième album a déçu certains fans et n’a pour ainsi pas fait d'étincelles sur le marché américain. Les trois garçons ont alors deux solutions pour renouer avec le succès : surprendre avec quelque chose de neuf ou proposer une musique facile dans l’espoir d’obtenir un hit. Malheureusement, c’est la deuxième option qui est choisie. Ce troisième disque éponyme n’est pas désagréable, on retrouve les qualités du groupe, mais il est trop facile. Trop pop, trop commercial. Trop vide en fait, et surtout sans la moindre ambition.

Malgré tout, Lifehouse a réussi son petit tour. L’album a cartonné, surtout grâce au premier single qui demeure le plus gros tube du groupe. Il faut reconnaître que « You and Me » est la ballade parfaite, sublimée par cette belle déclaration d’amour, interprétée à la perfection par Jason Wade, qui comme toujours excelle à la fois dans ses textes et dans ses interprétations. Pas de déception de ce côté. Le deuxième titre à être exploiter est « Blind », très convaincant dans sa mélodie plus rock, là encore c’est un succès.

Malheureusement, en dehors de ces deux singles forts, on s’endort rapidement, car tout se ressemble un peu. C’est terminé - ou presque - les titres énergiques, le groupe se concentre sur les ballades romantiques pour se mettre le public féminin dans la poche. Bon, c’est parfois réussi comme avec « All in All » qui pourrait passer dans n’importe quelle série TV pour teenager, ou encore avec « Into the sun », mais c’est trop peu. Et quand ça redevient rock, c’est trop gentil, trop policé. J’en conviendrai, « Undone » et « Days go by » sont bonnes, mais c’est de la pop très formatée. Lifehouse rentre dans la moule et c’est dommage, car le potentiel est bien présent.

Outre ces sursauts, le reste surnage et sombre vite dans l’ennui. « Comme back down » qui ouvre pourtant l’album n’a rien de très original, quand à « Better luck next tome », elle manque de puissance malgré une bonne mélodie. La dernière partie du disque est, quand à elle, assez désastreuse, car totalement inintéressante d’un point de vue musical. Tout se ressemble tragiquement. A sauver, « Chapter one », assez sympathique finalement, et le dernier titre « Today » qui libère enfin les guitares. Enfin, légèrement hein, c’est pas fou non plu.

Sans être totalement mauvais, ce troisième opus de Lifehouse est loin de briller. Contrairement à son prédécesseur, très expérimental, celui-ci est pop, résolument facile et sans la moindre prise de risque. Et pourtant, ce disque reste le plus gros succès du groupe, comme quoi le marketing ça fonctionne. On sauvera les deux hits du disque, les textes toujours bons et l'interprétation toujours bonne de Jason Wade, même si moins intense. En attendant un sursaut -espérons-le - pour le prochain album du trio.