Les disques se suivent pour Lifehouse, mais ne se ressemblent pas. Après deux albums assez moyens dans l’ensemble, le groupe, révélé en 2000, fait un retour aux sources salvateur avec ce quatrième opus. C’est le retour des guitares après la pop légère - et fade - de leur disque éponyme. Produit par Jude Cole, on ne peut pas dire que ce disque soit très rock, car on reste dans la pop efficace. Mais c’est énergique, bien écrit, très mélodique et rempli de hits potentiels. Ce serait bien hypocrite de cracher dessus. « Who we Are » n’est pas le plus gros succès de Lifehouse, mais c’est l’un de leurs albums les plus efficaces, peu de pistes sont à jeter dans l’ensemble.

L’album commence avec « Disarray », un titre explosif qui fait rugir les guitares comme au bon vieux temps. Clairement, ce type de morceau m’avait manqué sur le précédent album. C’est bien de voir le trio à nouveau se faire plaisir sur des titres purement pop/rock. L’album se poursuit avec deux morceaux qui deviendront des singles. Le sympa « First Time » qui n’est pas extraordinaire - il faut bien l’avouer - mais qui reste efficace et qui est clairement le titre le plus radio friendly. Il en faut bien. Autres single, « Whatever it Takes », jolie ballade mélodique qui est également particulièrement sympa à l’écoute. Il lui manque malgré tout un petit quelque chose, peut-être davantage de puissance sur le refrain. Néanmoins, en live, ça doit faire son effet

L’album offre d’autres morceaux énergiques, tel que le morceau éponyme. Un titre excellent, fédérateur au refrain incroyablement addictif. « Bridges » où l’on ressent plus que jamais les guitares est aussi une bonne chanson, efficace, même si ce n’est pas la meilleure. On notera avant toute chose « The Joke », une chanson très rock et même assez surprenante pour un groupe qui est plutôt calme normalement. Ca rugit, ça explose lors du refrain et la voix de Jason Wade s’enraille pour un résultat du plus bel effet. Le texte poignant - abordant le thème du suicide - est aussi à souligner.

Comme d’habitude, le reste enchaine avec des mid-tempos, souvent assez sympas, et des ballades dans la plus pure tradition. « Easer to Be » est un titre très aérien, que l’on peut facilement écouter en voiture face au soleil. On voyage. Rudement efficace ! « Make me Over » m’accroche moins, mais elle s’écoute facilement, bien que trop basique et déjà-entendue. C’est un peu la même chose pour « Mesmerized », assez quelconque, mais ça passe.

Et il y a bien sûr, des ballades. La grande spécialité du groupe. Au nombre de trois, Lifehouse ne s’est pas foutu de nous, puisqu’elles sont de grande qualité. Tout d’abord « Broken », vite devenue l’un des titres emblématiques du groupe. La mélodie est en tous points parfaite tout comme l’interprétation. Et le texte, véritable plaidoyer envers le don d’organe, est indéniablement émouvant. Une réussite parfaite. En comparaison, « Learn you Inside out » peut paraître un peu faible. Mais c’est une bien jolie chanson, assez tendre et mignonne. Et enfin, l’album se termine en beauté avec « Storm ». C’est en réalité une ancienne chanson que le groupe chante depuis de nombreuses années lors de ses concerts. La réorchestration est parfaite, et le résultat infiniment émouvant, avec tout ce début en acapella. La voix de Jason Wade fait à nouveau des miracles avec ce titre de conclusion juste sublime.

En conclusion, il n’y a pas grand chose à reprocher à ce quatrième album. Lifehouse gère son virage pop afin d’en tirer le meilleur. Des titres efficaces, très mélodieux agrémentés de textes souvent émouvants. Mis à part deux, trois titres légèrement anecdotiques, on obtient le meilleur album du groupe depuis leur premier disque en 2000.