Trois ans après « Alméria » - au succès plus que mitigé -, le groupe a subi une petite remise en question. Une séparation de plusieurs mois, pendant laquelle Jason Wade a même envisagé de se lancer dans une carrière solo, une idée rapidement avortée malgré son potentiel. L’aventure Lifehouse aurait pu s’arrêter là. C’est contre toute attente que le groupe effectue un retour remarqué avec « Out of the wasteland », un album qui sonne comme un retour aux sources. Un disque sans label, en indépendant, et sans pression aucune. Le groupe semble épanoui de nouveau, alternant les morceaux rocks et mélodieux. Un retour authentique.

Le premier morceau - et single - annonce la couleur. « Hurricane » est un titre très énergique, rock et fédérateur. Les nostalgiques des premiers albums seront forcément ravis. Le texte est sans équivoque. Le groupe va de l’avant et tourne la page sur les dernières années difficiles. Très efficace. Tout autant que « One for the pain », hit potentiel au refrain particulièrement entêtant, avec une montée en puissance très plaisante. Avec « Flight », le groupe revient à ce qu’il sait faire de mieux. Un slow doux et puissant, très acoustique. Le texte est émouvant et l’interprétation de Jason Wade est à nouveau parfaite, avec des envolées touchantes. L’une des meilleures ballades de Lifehouse depuis pas mal d’années, qui deviendra sans doute un nouvel indispensable du trio. « Runaways » rappelle certaines chansons du dernier album, mais en mieux. Pas mémorable, mais très sympathique. Avec ce disque, le groupe s’éloigne de la pop formatée, renouant avec le pop/rock ayant fait son succès.

Dans le même esprit, « Firing Squad » est l’un des meilleurs titres. Doux sur les couplets, plus énergique lors des refrains. Retour aux fondamentaux. Joli coup. Petit moment d’accalmie avec « Wish », sublime ballade acoustique, dans laquelle on peut apprécier la voix pure de Jason Wade, sans artifices. Un morceau assez magique. Avec « Stardust », le charismatique leader laisse la place au bassiste, Bryce Soderberg qui interprète à la perfection ce très bon titre rock. Belle surprise. Quand à « Alien », elle n’est pas désagréable, mais sonne comme déjà-vu pour ceux connaissant bien le répertoire du groupe. Un petit morceau pop enjoué, mais pas de quoi taper du pied.

Autre petit coup de mou avec « Central park », vaguement sympathique, mais en-dessous de la première partie du disque. On renoue avec le bien meilleur grâce à « Hurt this way », davantage fédérateur, à la fraîcheur bienvenue. L’album s’achève avec deux ballades rondement bien menées, pas les meilleures pistes, mais une jolie fermeture à cet album de la renaissance. On y préférera quand même le bonus « You are not alone », qui aurait surement mérité de figurer sur la version normale de l’album. Mais ça, c’est un problème assez récurrent chez le groupe, les bonus étant souvent des petites perles.

Avec ce septième opus, Lifehouse signe un retour salvateur. L'ensemble est cohérent, abordant tous les styles de prédilection du groupe. Désormais indépendante, la formation est libre de ses mouvements, et ça sa ressent musicalement. Un disque authentique qui signe sans doute un nouveau départ pour un groupe qui n'a pas encore tout dit.