On va pas se la péter Hitchcock pendant des plombes les gars, vous imaginez bien qu'on arrive au bout de la très courte carrière des RUNAWAYS. Car ouais, rien ne va plus chez les nanas. Vicky Blue ne tient pas dans l'ambiance difficile du groupe, et se casse peu avant la mise en boite du disque, laissant à Lita le soin de s'occuper des lignes de basse. Joan sent que le vent tourne et que la fin approche, le producteur Alcock tente de la virer du processus d'enregistrement mais c'est mal connaître notre brunette que de croire qu'elle s'est laissée faire. Ce dernier opus va toutefois pâtir d'une ambiance de merde, comme il se doit !

Du coup, si vous aimez les reprises, vous allez être servis. En vrac comme ça, on débute par la surprenante "Eight days a week" des BEATLES. On aurait pu penser que Joan ne serait guère à l'aise la dessus ? Point du tout, elle y va comme à sa première surprise-party : en vainqueur, je vous conseille donc spécialement cette jolie tentative de rendre hommage aux scarabées. Vous serez beaucoup moins surpris de retrouver ici un des titres majeurs des louftingues de SLADE, en effet "Mama Weer all crazee now" dépote à donf, on est en plein dans le playground des gamines, du glam rock burné de chez burné, bien fun et super dynamique. Reprise un poil moins connue des masses :"Black leather" est un titre des SEX PISTOLS qui permet à Joan d'imposer à nouveau sa griffe de rockeuse sans compromission, c'est sympa. "Saturday night special" est un titre écrit par Earl SLICK pour nos demoiselles et il dépote sévère.

Joan est donc à la compo sur seulement deux chansons, c'est très peu et révélateur du fait que la brunette coquine sait qu'on y est presque. "Takeover" n'est d'ailleurs pas une franche réussite, je ne vous en voudrais donc pas si vous la trouvez naze... "My buddy and me" est beaucoup plus dans le fond de commerce de Joanie, morceau cool mais pas non plus essentiel.

Du coup, la grande rivale Lita FORD est à la baguette sur deux titres : "Little lost girls" à l'atmosphère assez purplelienne, le Hammond donne à la chose une identité hard rock de belle facture, Joan la chante avec talent. Mais la petite surprise est de retrouver Lita au chant sur "I'm a million", riff metal entêtant et fait pour le headbangin, jolis soli mais le chant reste pour le moment un peu brouillon, la blondinette doit prendre confiance en elle ! Enfin, la batteuse Sandy West est au chant sur "Right now". Preuve supplémentaire s'il en fallait du manque d'équilibre de cet opus, fait de bric et de broc. Le titre pêche un peu par naïveté, mais l'ambiance festive invite au sourire.

Quelques mois aprés la sortie de leur 4eme bébé, Lita et Joan décident de dissoudre le groupe, la brunette souhaite investir des territoires punky et la blonde veut des sons plus metal. Les deux feront la carrière que l'on sait, chapeau à toutes les deux, chacune dans son style. En tout cas, une petite discographie bien bandante que celle des Fugitives. Je vous invite chaleureusement à la découvrir, tout en admirant la moue coquine de Joan, les tenues sexy de Cherie et les courbes célestes de Lita !