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FÉROCES - Donna (2017)
Par WATCHMAN le 27 Janvier 2017          Consultée 1472 fois

Vous vous souvenez de Féroces ? Ce trio qui délivre un post rock enivrant sur fond de dialogues de films issus de la Nouvelle Vague et que j’avais eu l’immense plaisir de vous faire découvrir. Eh bien ils refont parler d’eux en ce glacial mois de janvier, et ce moins d’un an après la parution de leur premier et excellent EP, Juliette. Toujours branché septième art, c’est cette fois avec une thématique centrée sur la série Twin Peaks, créée par David Lynch et Mark Frost, que Jérôme Josselin et ses acolytes reviennent aux affaires après avoir été sollicité par le webzine Indie Rock Mag, qui souhaitait sortir une compilation afin de commémorer les 25 ans de la série culte.

À peine le temps de jeter un coup d’œil à la tracklist que déjà le premier grincement de dents se fait sentir. Seulement trois titres, dont deux sont des remix. Diantre ! Moi qui ne trouve que peu d’intérêt d’ordinaire à ce type d’exercice musical et qui (connaissant le potentiel de composition des cocos) pensais me gaver d’une nouvelle bonne demi-heure de leur musique si atypique part déjà avec un fort à-priori. Il faut dire que j’attendais énormément de cette formation, tant leur premier opus avait flatté mes petites esgourdes. Fort heureusement, ma curiosité a fini par l’emporter et c’est avec un enthousiasme non feint que j’ai entamé l’écoute de ce Donna. Encore un prénom féminin comme titre d’œuvre, c’est apparemment une constance avec Féroces.

Dès les premières secondes de la piste d’ouverture, on retrouve les éléments qui ont fait le succès de leur précédente livraison mais avec un petit quelque chose en plus. Si la batterie est toujours aussi précise et la basse délicieusement bourdonnante, la guitare, elle, délivre des notes plus légères et vaporeuses qu’à l’accoutumée. On se situe un peu entre le The Cure de la période Disintegration et Cocteau Twins. En l’écoutant, j’ai directement pensé à la chanson Plainsong, l’amplitude phénoménale des synthés en moins. Un premier titre magnifique, où vient se greffer la voix de Donna Hayward, l’une des deux héroïnes de la série Twin Peaks, aux côtés de Laura Palmer, dont les propos tout empreints de candeur juvénile face à la réalité froide et complexe du monde adulte sert de fil conducteur à ce disque. Le seul défaut de cette piste, c’est qu’elle est beaucoup trop courte, tant son ambiance onirique nous transporte vers là où sommeillent nos éternelles âmes d’enfants. On en redemande…

Avec la piste suivante nous avons affaire au premier des deux remix du titre Donna. Celui-ci n’est pas l’œuvre du groupe mais celle de Sorg, un ami du trio. Le résultat a un rendu clairement plus expérimental et n’est pas sans m’évoquer les travaux de Kraftwerk ainsi que des premiers opus de Klaus Schulze. Je ne suis pas convaincu plus que ça par ce titre, où je ne retrouve absolument pas l’atmosphère développée sur la piste précédente. Le second remix est lui à mettre à l’actif de Sébastien Descamps, bassiste/claviériste du groupe mais aussi et surtout le véritable sorcier du son de Féroces. On est ici dans une électro plus moderne, plus mélodique, qui permet de mettre davantage en valeur les samples des dialogues. Moins bidouillée que ce que nous proposait Sorg, le tempo encore un tantinet ralenti la rend plus proche, et donc plus cohérente et en phase avec le titre originel. J’adhère d’ailleurs beaucoup plus à cette version.

En clair, il n’est nullement nécessaire d’être un adepte ou encore un spécialiste de l’œuvre de David Lynch pour apprécier le son développé par ces trois musiciens cinéphiles. Je laisse d’ailleurs le mot de la fin au maître cinéaste qui affirmait, en 2007 : « On n’est pas obligé de comprendre pour aimer. Ce qu’il faut, c’est rêver. » Et pour ça, on peut faire confiance à Féroces qui, avec ce second EP, confirme les bons espoirs placés en lui et prouve à tous que sa créativité ne connaît pas de limites.

Note réelle : 3,5/5

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   WATCHMAN

 
  N/A



- François Schauber (batterie)
- Sébastien Descamps (basse/claviers)
- Jérôme Josselin (guitare)


1. Donna
2. Donna (sorg Remix)
3. Donna (stellr Remix)



             



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