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SUPERTRAMP - Crisis ? What Crisis ? (1975)
Par ELLIOTT le 22 Décembre 2007          Consultée 15908 fois

Ambiance de rue, coups de klaxons et autres bruits de circulation en guise d’intro. Les dernières notes de piano de "Crime of the century" à peine estompées, voilà que SUPERTRAMP redescend sur terre. Délaissant son chef-d’œuvre qui s’en va désormais tourner en boucle dans les nuées grâce à cet harmonica qui relie la fin du titre éponyme à "School" et réciproquement, Roger Hodgson et Rick Davies peuvent mesurer le chemin parcouru depuis leurs timides débuts.

Après deux échecs cuisants, commercialement parlant, ils ont tenté une opération de dernière chance qui s’est avérée gagnante. En réunissant le bon line-up, en choisissant le bon producteur (Ken Scott) et en offrant la plus belle des matières premières avec ces huit pépites, SUPERTRAMP s’est enfin fait un nom. Désormais, il va falloir montrer que les efforts consentis depuis 1970 n’ont pas été vains. L’exercice est périlleux et le batteur Bob Siebenberg confiera même à l’époque avoir craint la perspective de n’être qu’un de ces groupes avec un seul album à succès.
C’était sans compter le talent des deux leaders et encore plus leur ténacité. Profitant de l’engouement suscité, ils accouchent, à l’automne 1975, d’un disque qu’ils ont peaufiné, pour la majeure partie, sous le soleil de Los Angeles (d’où la photo au verso de la pochette). Le groupe est alors confiné dans un doux cocon, loin d’une Angleterre dont la situation économique est en train de se dégrader. Il y a une crise, mais quelle crise ? Dans l’esprit de Rick Davies, l’idée fait mouche. Ils tiennent là le titre de ce quatrième album. Un titre pince-sans-rire, bien plus inspiré et incisif que ce "Second offence" auquel ils avaient, entre autres, pensé.

Crisis ? What crisis ? tient une place unique dans la discographie de SUPERTRAMP. D’abord parce que pour la première fois, il n’y a pas de changement de personnel entre deux albums. Ensuite, parce qu’il n’incarne pas une rupture musicale par rapport à son prédécesseur. De là à parler de suite logique, il n’y a qu’un pas qu’un mensuel hexagonal franchira, à l’époque, en écrivant que les meilleurs morceaux de "Crisis" valaient les moins bons de "Crime". Même si cette seule affirmation suffirait à en faire un excellent disque, on est pourtant loin de la vérité. Si désormais la formule à base de pop mélodique teintée de blues et de prog ne changera plus, Davies et Hodgson réussissent néanmoins l’exploit de ne pas tomber dans la copie conforme. D’aucuns penseront à juste titre que "Lady" est le fils légitime de "Dreamer" mais pour le reste, le quintette s’oriente vers un répertoire moins torturé. La présence plus fréquente de guitare acoustique apporte même une pointe de légèreté, voire de variété par rapport à l’exercice précédent ("Easy does it", "Sister moonshine" et le céleste "The meaning").

A l’image du tandem Lennon-McCartney, la paire fondatrice signe en commun des morceaux que chacun a écrit de son côté. C’était déjà le cas de "Crime of the Century", à l’exception de "School". Le processus reste, ici, le même. Conséquence : une compétition, pour l’heure, des plus saines s’instaure. Chacune des têtes pensantes occupe sa partie de terrain, l’exploitant au mieux, tout en se mettant au service de l’autre. La réussite du SUPERTRAMP de la deuxième moitié des années 70 tient en ce simple équilibre des compromis et cela donne, sur la présente galette, des compos de haute volée comme ce magistral "Another man’s woman". Davies incorpore des ingrédients rythm’n’blues (qu’il affectionne particulièrement) à une pop classieuse et délivre ce qui reste, sans doute, l’un des meilleurs morceaux du groupe toutes périodes confondues. Hodgson n’est pas en reste. Plus à l’aise dans la conception de mini-symphonies (comme le montre "Fool’s Overture" et, plus largement, une partie de sa carrière solo), il signe ce chef-d’œuvre de pureté qu’est "Two of Us" et un "Soapbox Opera" divin.
Le processus créatif n’a pas été des plus faciles. Un bon nombre de pauses (c’est pendant l’une d’entre elles qu’a notamment été composé "Ain’t Nobody But Me") ont été nécessaires. Mais jamais la complémentarité entre les deux hommes n’a eu autant d’impact que sur Crisis ? What crisis ?. Jamais, elle n’est apparue aussi éclatante (le somptueux et mélancolique "Just a Normal Day" en est la preuve en musique). Les racines et le séraphin. Une dichotomie qui prendra tout son sens après 1983.

A l’image du personnage de la pochette (imaginée par Rick Davies), SUPERTRAMP semble s’installer confortablement et durablement. Partout autour, la grisaille menace, le grondement couve. Bientôt, les punks débarqueront, mettront un coup de pied dans la fourmilière. Mais les cinq acolytes n’en ont que faire. La route vers la chaise longue a été sinueuse et ils comptent bien en profiter. Cette crise n’est définitivement pas la leur.

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   ELLIOTT

 
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   (2 chroniques)



- Roger Hodgson : Chant, Guitares, Clavier
- Rick Davies : Chant, Claviers
- Dougie Thomson : Basse
- John A. Helliwell : Instruments à Vent,
- Bob Siebenberg : Batterie, Percussions


1. Easy Does It
2. Sister Moonshine
3. Ain't Nobody But Me
4. A Soapbox Opera
5. Another Man's Woman
6. Lady
7. Poor Boy
8. Just A Normal Day
9. The Meaning
10. Two Of Us



             



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