Chuck est l'album qui à fait taire tous les détracteurs de Sum 41.
Ces derniers n'ont d'ailleurs même pas osé poser une oreille sur ce disque préférant rester assis dans leur coin sur le confortable fauteuil du dogmatisme et des idées reçues, mais qui peut bien leur en vouloir ?

En effet, difficile de s'attendre à un tel ouragan après avoir écouter les deux premières galettes insipides du groupe, et c'est ce qui rend ce troisième album si génial et si ravageur.
Ce qui est admirable, c'est que le groupe n'est pas en quête d'une quelconque reconnaissance et ne cherche pas à prouver quoique ce soit aux condescendants adeptes d'un rock sophistiqué qui ne jurent que par Led Zeppelin ou Pink Floyd.
Les Sum 41 ne jouent même plus pour leurs propres plaisir et si Chuck existe, ce n'est que pour révéler au monde la quintessence d'un genre méprisé et galvaudé, le Punk-Rock. Car par-delà l'ambition et la recherche de légitimité de ces quatre loosers en pantacourt et chaussettes rayées, c'est bien d'abnégation pour la musique dont il s'agit ici.
Le chant est rauque, les guitares sont saturées, la batterie explose, la basse se fait à peine entendre, l'album sonne agressif comme du métal mais conserve la fraîcheur des refrains entêtants et mélodiques propres au punk.

Si tous les morceaux sont d'indéniables réussites, les trois qui ouvrent le bal sont d'une efficacité redoutable et puis il y a « Open your eyes », paroxysme de l'album, la déflagration rock par excellence.
À noter cette polyphonie déchaînée utilisée à merveille lorsque les refrains sont assénés à la fin de quelques morceaux.... Tout est maîtrisé de bout en bout.

Inutile de crier au scandale à l'écoute d'Underclass Hero trois ans plus tard car si le coup de force de ce troisième album fut imprévisible, la déliquescence du groupe elle, était attendue. Essoufflé et amputé d'un membre, Whibley a cru naïvement pouvoir tenir la distance. L'essentiel est d'avoir essayé...

Chaque genre à son chef-d’œuvre, Chuck honore le sien.