AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Une affirmation tout d'abord : « Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain » est un très bon film, léger, mélancolique, rieur, plein d'humanité. Le genre de films à vous coller le sourire pendant une semaine.
Puis un doute : une « simple » bande-son, coupée du soutien des images, sera-t-elle à même de retranscrire l'ambiance particulière du long-métrage ?
Enfin, un soulagement : oh que oui, qu'elle y arrive, cette bande originale.
Ce qui est étonnant dans ce disque, c'est que chacun de ses défauts finit par se transformer comme par enchantement en une qualité.

-Les mélodies semblent redondantes ? C'est vrai, oui. Mais cela contribue à la parfaite homogénéité de l'album, à sa cohérence. Et puis cette impression de « toujours la même chose » s'atténue largement au fur et à mesure des écoutes, bien sûr. Alors seulement vous succomberez aux mélodies du piano, du violon et de l'accordéon, qui constituent l'ossature du disque.
-Les morceaux sont trop courts ? Oui. On peut rester sur un sentiment de frustration au début. Alors qu'on commence à peine se plonger dans l'ambiance d'un morceau, le suivant arrive déjà. Mais ce disque est à considérer comme un tout, dans laquelle chaque composition semble être une petite parcelle de vie.

Alternant avec brio tristesse sincère (« Comptines d'un Autre Été », « Le Moulin », « La Dispute »...) et joie de vivre riante (« J'y Suis Jamais Allé », ou comment entrer du bon pied dans un album, l'enjoué « A Quai »...), Yann Tiersen nous gratifie d'un album plein de relief, de variations.
Et nul besoin d'être un parigot endurci, qui prend le métro tous les matins, l'air blasé, pour savourer le disque. Il s'adresse à tous.
Alors je dis tout simplement oui, oui à cet album, à sa qualité, à son ambiance automnale en clair-obscur. Bravo.