Ce premier opus de Blackfield mérite une oreille attentive : on tient là une véritable perle de Pop raffinée. Le mélange des univers de ses deux créateurs a donné là un album simple et court, mais hétérogène dans la forme comme dans le fond, et surtout remarquablement inspiré.

A ce titre, on ne peut qu'être sensible aux bijoux de luxe que sont "Blackfield", à la mélodique éternelle et profonde, "Lullaby" dont la beauté pure saura charmer n'importe qui, ou "Hello" et sa trame on-ne-peut-plus séduisante. L'ensemble, terriblement accrocheur, peut donner aux premiers abords, de par l'aisance flagrante de composition, un sentiment de "facilité". Et pourtant l'oeuvre est très loin d'être superficielle : beaucoup d'émotion se dégage de cette galette qui sait se montrer particulièrement poignante (notamment sur "Pain", absolument sublime). Les deux hommes enchaînent tout simplement les merveilles, de l'inoubliable et bipolaire "Open Mind" à "Hello", que Wilson embellit d'un solo remarquable.

Les atmosphères sont également très travaillées, et ce sur tout les titres, en témoignent par exemple l'ambiance intimiste réussie de "Glow" ou l'envol rêveur qu'installent "Scars" ou "Cloudy Now". Une certaine mélancolie émane de cette oeuvre, plus sombre qu'il n'y paraît.

"Summer" ou "The Hole In Me" sont en dessous du lot, mais dans l'ensemble cette galette magnifique est à consommer sans modération.

Un très solide 4/5.

Morceaux favoris : "Open Mind", "Blackfield", "Pain", "Hello".