Vous connaissez les fourmis, je présume ?

Oui, ces charmants insectes qui vivent en société, une organisation sociale pyramidale les rapprochant finalement diablement de nous et qui se plaisent à larguer de l’acide formique un peu partout. Est-ce que vous saviez que ces minuscules invertébrés ont inspiré du fait de leur comportement des algorithmes de résolution de problèmes plus ou moins complexes, comme la recherche de chemin le plus court ? À vos craies…

Soient un nid et une source de nourriture quelconque. Une fourmi dite éclaireuse parcourt l’environnement autour de ce nid à la recherche de vivres. Si elle en découvre, elle revient au bercail en laissant une piste de phéromone derrière elle. Cette substance étant attractive, les insectes à proximité vont avoir tendance à suivre cette piste. Puis elles vont elles-mêmes renforcer ce chemin en revenant au nid. Si plusieurs chemins sont disponibles, le plus court sera fatalement parcouru par plus de fourmis au détriment des autres qui seront peu à peu délaissés. À terme, les fourmis ont donc déterminé le chemin le plus rapide.

Cette métaheuristique fut initialement proposée par Marco Dorigo pour la recherche de chemins optimaux dans un graphe lors d’une soirée scientifique au cours des années 1990 dont le cadre était une petite ville d’Autechre nommée Gantz Graf. On raconte qu’un terrible orage balaya la région cette nuit d’été et qu’aucun humain à la ronde, qu’il soit convive temporaire ou local de l’étape, ne put dormir sereinement, prisonnier d’effroyables visions cauchemardesques qui s’avéreront inexplicablement identiques pour chacun d’entre eux.

Trente ans plus tard, nul chercheur n’a encore pu éclaircir ce phénomène, demeurant tout aussi mystérieux que cette tempête ayant mis en échec les météorologues.