The 2nd Law est un album qui appelle à l'énervement. En effet, un important battage médiatique a fait du nouvel album de MUSE le disque de l'année 2012, ou du moins l'album que tout amateur de musique se doit d'aimer, pour ne pas passer pour un ignare ou pour éviter une réflexion du style « t'es bête, parce que t'as raté quelque chose ». Mais après écoute, une question se pose : doit-on vraiment se ruer sur The 2nd Law ?

Une écoute superficielle concentrée sur les trois premiers morceaux pousse à répondre par l'affirmative, surtout "Panic Station", un titre assez dynamique et où la basse fait un travail admirable, et puis "Madness", avec ses sonorités électro, n'est pas mauvais pour un sou, il faut juste noter qu'il tire un peu en longueur, mais ça passe encore. Évidemment, qui dit MUSE qui grandiloquence du propos, ce que le groupe s'empresse de nous rappeler dès le morceau d'ouverture, à savoir "Supremacy" qui tape dans le superficiel, mais étrangement, ça passe pour le coup.

En revanche, il est plus difficile d'être aussi indulgent envers les morceaux qui suivent. Ainsi, si "Follow Me" montre que le dubstep peut habilement se combiner à la pop, les autres morceaux jouent la carte de la surenchère et de l'émotion calculée, ce qui n'est pas sans décevoir. Au mieux, cela donne "Explorers", morceau néanmoins trop classique pour convaincre, et au pire l'auditeur se trouve avec "Survival", sorte de version musicale d'un blockbuster hollywoodien poussif et convenu. Mais le pire est quand même atteint avec les deux derniers morceaux, notamment avec "Unsustainable" qui est la synthèse même des défauts des autres morceaux, c'est vraiment affreux.

The 2nd Law, donc, ne mérite pas le buzz dont il est sujet, la faute à un album clairement médiocre. Toutefois, seules deux-trois bonnes idées parcourent l'album, ce qui fait quand même tiquer et laisse pensif quant à la possibilité d'avoir un meilleur album.