Deux ans d'attente pour voir surgir un nouvel album ? Aucun doute, le groupe toulousain est reparti pour de bon. Dix nouvelles compositions (seulement ? Soit !) pour vous faire danser, taper du pied, et réfléchir !

La qualité des deux singles « Les Petits Pas » et « L'Accent tué » nous avait mis plutôt en confiance quant à la suite de l'album. « Les Petits Pas » se veut très entraînant, surtout en concert où il fait mouche à tous les coups. Mais sous ses airs de chansonnette festive, le morceau propose aussi, comme toujours, une interprétation plus profonde.
En réalité, chaque titre est intelligemment écrit et contient son lot de jeux de mots, de rimes et de boutades. Citons le morceau d'ouverture « Est-ce que les CV anonymes tueront le mal à la racine ? », sans oublier le titre même de l'album ! Non vraiment, de ce côté, les Toulousains restent fidèles à eux-mêmes.

Mais la musique dans tout ça ? On retient les deux singles, ainsi que « Essai », funk/rock puissant mais pas non plus transcendant, « Les Chibanis » aux influences arabisantes sympathiques et « Les Morfales », meilleur morceau de l'opus (« Si y'a pas de pain on mange pas ! »). Ne passons pas non plus à côté de « Fatou » et son accordéon rebondissant !
Mais ça s'arrête là. Contrairement à l'album Second Tour, certaines instrumentations de ce dernier opus semblent bien peu travaillées. Ou peut-être manquent-elles simplement de spontanéité ! Rappelons que Second Tour est l'album que les Toulousains ont le plus rapidement écrit. Cela explique peut-être ses nombreuses qualités.
Quoi qu'il en soit, pour revenir à Comme des Cherokees, certains refrains sont presque agaçants (« Le Panneau »), d'autres manquent cruellement d'inspiration (« A Suivre »). Le pire morceau reste « Appel d'air », avec des mélodies dignes des chansons françaises les plus stéréotypées et une construction couplet/refrain plate comme la Beauce.
De plus, la touche funk apportée par Yarol Poupaud ne fonctionne qu'à de rares occasions... Retour aux sources ? Peut-être, mais pour un résultat en demi-teinte.

Bien entendu, les paroles et la musique forment un tout, mais si l’arrangement et les mélodies ne suivent pas, les chances que l'on s'attarde sur les lyrics sont moindres. Comme des Cherokees reste un bon album mais on s'en souviendra surtout pour ses textes.