Il y a parfois des fulgurances esthétiques qui incombent à la pensée de s'exprimer.

Ce dernier album des Guns N' Roses n'est l'oeuvre que d'un seul homme certes têtu, excentrique, excessif mais profondément talentueux et inspiré.
Ici, Axel Rose est l'unique maître à bord, celui qui subsiste encore et toujours malgré l'usure des âges par la force de son orgueil et qui tente de survivre dans l'unique dessein de livre son dernier souffle tragique. Il faut l'entendre s'époumoner lors des dernières minutes de There Was a Time pour réaliser à quel point Axel est prêt à mourir sur les soubresauts de sa propre musique et encore...
Après le flamboyant chorus de Buckeathead qui parvient en un peu plus d'une minute à saisir l'essence même du rock Axel est encore là, hargneux, hagard, comme ressuscité.
Presque une décennie plus tard, ce n'est toujours pas aujourd'hui qu'on parviendra à avoir la peau de celui qui s'amuse à aller chanter en live pour AC/DC. Excentrique on vous dit.

De fait, plus on écoute Chinese Democracy, plus on réalise que ce disque est le chant du cygne raté d'Axel. A chaque morceau c'est une ligne vocale nasillarde, un refrain romantique suranné – Street of Dreams -ou encore un chorus de guitare extraordinaire de sensibilité – This I Love – qui viennent rappeler que cette inénarrable tête à claques rouquine n'est pas décidée à rendre les armes.
Aussi pour garantir sa survivance, Axel à t-il pris soin de s'entourer d'une équipe de guitaristes au feeling ravageur : Buckethead, Robin Finck, Richard Fortus, DJ Ashba pour les lives... Une équipe de véritables mercenaires, sulfureux, crades et magnifiques qui parviennent à sublimer la voix du chanteur en tissant leurs toiles dans les moindres recoins de l'album, tout simplement jouissif.
Et puis il y a Better et ses couplets ravageurs, If The World et sa superbe ambiance acoustique...

Il faut écouter ce disque, c'est un impératif catégorique.