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1992 Use Your Illusion 1 Worl...
  Use Your Illusion 2 Worl...
1993 The Spaghetti Inciden...
1998 Welcome To The Videos
1999 Live Era 87-93
2004 Greatest Hits
2008 Chinese Democracy
 

- Style : Aerosmith, Jetboy, L.a. Guns, MÖtley CrÜe, Ace Frehley , Led Zeppelin, Ac/dc, Queen
- Membre : Primus, Thin Lizzy, Sixx : A.m., Jane's Addiction
- Style + Membre : The Dead Daisies , Slash

GUNS N' ROSES - Appetite For Destruction (1987)
Par LONG JOHN SILVER le 16 Mai 2021          Consultée 3614 fois

« Celzéceux qui idéalisent les années 80, mettant en avant leur fraîcheur et le goût du fun, sont (celzé) ceux qui ne les ont pas vécues. Sur le plan social, économique et politique, c’est le discours TINA* qui emporte le morceau, le président US est un (ex) comédien de série B, l’ultralibéralisme décomplexé commence à submerger la planète, ses effets dévastateurs n’étant jamais remis en question depuis. Il circule plus de Coke à Wall Street que dans les entrepôts de Tony Montana. Sur le plan musical, MTV nous inonde de clips vaporeux, les boites à rythme en carton sont légion, les caisses claires sonnent comme des marteaux pilons et les synthés sont à vomir. Ce petit microcosme bien peigné se veut bien propre sur lui mais vit avec une paille dans le nez, effet Montana oblige. Pourtant en 1987 un groupe se propulse au premier rang, il est formé de jeunes délinquants qui écument Los Angeles, quatre ricains et un Anglais, qui n’ont rien à battre de tout ce qui précède, ce ne sont pas des idéalistes, ils sont sales et pas gentils pour deux ronds. Malgré cela, ils réussissent à pondre le MEILLEUR premier album de rock ever. Étonnant non ?

Lahong Tseuhon Silvering (sage démocrate chinois, in WTF, an de grâce 2032)

An de grâce 2021 au QG de Forces Parallèles, déplacé quelque part sur une île sise au milieu de l’Atlantique nord, cela pour d’obscures raisons d’optimisation fiscale. Le Big Boss est remonté comme un coucou, même si un mauvais rhume (très à la mode en ce moment) fait qu’il renifle souvent. Et pour les médisants qui attribueraient ledit reniflement à l’influence de Montana, je signale juste que le Boss consomme son Coca zéro sans utiliser de paille.

- Bon, j’ai un souci avec le dossier GN’R qui n’avance pas.
- Ah ?
- Oui, tu ne n’en mets pas une dedans depuis des lustres or voilà que l’inénarrable Nosferatu m’envoie cet article sur Appetite For Destruction, et outre le fait qu’il sorte de son domaine de prédilection, je ne peux pas prendre le risque de publier ce papier sans avoir préalablement mis en avant ton expertise sur ce chantier. Mettre 2 au skeud en Kro principale, c’est niet ! En plus y’a "Patience" dedans.
- Bah, il a dû confondre cet album avec Le Chanteur de Mexico le keupon ! Et "Patience" c’est dans Lies.
- Est-ce que je te traite de marin d’eau douce, moi ! Au boulot, je te paie pas à rien branler moi !
- Moi, moi, moi… Et mon augmentation ? Hein ? Bon, ok, on verra ça en 2032.

Par où commencer ? Il y a tellement de choses à dire à propos d’Appetite For Destruction, premier album des GUNS N’ ROSES, publié en 1987, qui s’est écoulé depuis à plus de 30 millions de copies. Le groupe Angeleno est signé un an plus tôt chez Geffen, suivant les recommandations de Tom Zutaut auquel on doit déjà la découverte de MÖTLEY CRÜE. Les cinq énergumènes qui composent le gang (Axl, Slash, Izzy, Duff et Steven, ça ne s’invente pas) vivent plus ou moins les uns sur les autres, dans un lieu non pourvu d’eau courante, où ils répètent, où ils échangent aussi bien drogues, alcool, riffs et petites amies. Recueillis un moment par leur première manageuse, ils ne trouvent rien de mieux à faire que de dévaster son appartement. Aucun n’est capable de conserver un job plus de quelques jours, notamment Axl bien trop caractériel. Tous commettent de nombreux larcins. Steven Adler est décrit par Slash, lequel vole tout ce qu’il peut, comme courant derrière sa queue (qu’il aurait de cheval), Izzy Stradlin deale et Duff McKagan a fui Seattle, bientôt capitale du grunge, pour ne pas sombrer dans l’héroïne. De charmants garçons, qui ne s’entendent pas plus que ça mais ont fini par s’accepter après des essais initiaux infructueux et surtout après qu’un certain Tracii Guns, guitariste lead de son état, a préféré quitter (avec son batteur) sans préavis un groupe auquel il a laissé son nom, il fonde alors les L.A. GUNS. Ce dernier événement contribuant à rappeler Slash et Steven alors qu’il est question d’aller jouer à Seattle, far from L.A. Le périple est une galère sans nom mais renforce la cohésion des cinq. Une fois signés, les gars commettent un E.P (Live ?!*@Like a Suicide) puis sont laissés au frigo par Geffen, nantis d’une confortable avance que chacun ne va pas tarder à dilapider dans force drogues. Le choix du producteur va s’avérer épineux : Bob Ezrin est pressenti, Tom Werman (CHEAP TRICK, MÖTLEY CRÜE) trouve le groupe trop bruyant (!!!???) Paul Stanley et Robert Mutt Lange sont écartés par les intéressés et c’est finalement Mike Clink (TRIUMPH) qui est choisi. Précision : les Guns ne veulent pas sonner comme KISS ou DEF LEPPARD, de plus ils détestent le Hair Metal. Pourtant, toute référence à MÖTLEY CRÜE n’est pas à écarter. L’enregistrement d'Appetite for Destruction s’étale sur plusieurs mois. Les Basic tracks sont montées à partir de collages de prises live, et s’il faut moins d’une semaine à Steven Adler pour mettre en boîte ses parties de batterie, alors qu'Izzy et Duff sont d'emblée impeccables et que Slash -assez nerveux- a déjà plus de mal, Axl Rose va mettre des plombes à parfaire ses contributions, enregistrant son chant ligne par ligne.

Comme évoqué plus haut, on retrouve l’énergie punkoïde du tout premier MÖTLEY CRÜE et plus généralement son appétence pour le Glam, mais -tout de même- davantage le groove licencieux d’AEROSMITH dans le cocktail toxique livré ici. Mais aussi le côté plombé ainsi que les morceaux à tiroir chers à LED ZEPPELIN, des éructations de voix proches de celles d’AC/DC, le tout enjolivé par le jeu en lead hard vintage de Slash, grand fan de Michael SCHENKER. Oui, mais avec une patte qui ne doit qu’au seul mérite des membres du groupe. Car si le disque ne sonne en rien comme du DOKKEN, du RATT, du QUIET RIOT, du (gloups !) BON JOVI ou (horreur !) du POISON et qu’il rappelle furieusement les highlights 70’s, il ringardise rapidement ses concurrents précités par une forme de spontanéité jamais démentie depuis, assortie d'un sentiment d'urgence absolue. Appetite For Destruction, c’est du p****n de rock vintage indémodable. Axl Rose écrit des textes crus en se basant sur son quotidien et ses connaissances. "Welcome To The Jungle" évoque son arrivée à L.A et les impressions qu’il retire de la ville, "My Michelle" traite des névroses d’une nana qui gravite autour du groupe, "Nightrain" évoque une boisson alcoolisée que les gars trouvent chez un vendeur de spiritueux ouvert toute la nuit, "Mr Brownstone" un dealer, l’hymne "Paradise City" le retour en van au bercail après un concert et "Sweet Child o’ Mine" sa relation avec Erin Everly, fille de Don**. C’est Slash qui a composé le thème qui sert de fil rouge à cette dernière. Il s’agit d’un exercice qu’il jouait afin de se délier les doigts et qu’Izzy puis Axl ont souhaité exploiter, or Slash n’aime pas plus que ça cette chanson qui deviendra pourtant un méga hit. De plus, il doit enregistrer à l’aveuglette le thème en intro car aucun repère ne lui permet de se caler sur le moment où le reste du groupe entre dans la chanson. Au moment de boucler le mixage de "Rocket Queen", Axl estime qu’il manque quelque chose à sa version définitive et décide de butiner en studio la petite amie de Steven Adler (absent lors de la session), connue pour être démonstrative pendant ses orgasmes. La fille accepte avec l’aide de quelques rasades d’alcool fort et l’affaire est bouclée. On entend d’authentiques râles féminins sur le pont du morceau. Tous ces titres sont devenus des classiques, "You’re Crazy" y compris et même des moments mineurs comme "Out Ta Get Me", "Think About You" et "Anything Goes", peu voire plus guère joués sur scène, enfoncent n’importe quelle compo sortie des amplis des (au hasard) L.A. GUNS.

Cependant, et alors que Appetite For Destruction est aujourd'hui considéré de façon indiscutable comme une réussite majeure au succès stratosphérique, l’album se vend mal à sa sortie. Sa pochette originale, un tableau qui représente un robot qui vient de violer une nana et est en passe de se faire défoncer par un autre monstre mécanique, choque beaucoup trop. Cette œuvre (signée Robert Williams) qui donne son titre au skeud sera vite remplacée par une illustration qui reproduit un tatouage qu'Axl porte sur un de ses bras. De plus, la prude MTV trouve que le groupe est bien trop explicite et sale pour sa chaste audience. Or, de fait le combo, non promu par la sacro sainte (nitouche) chaîne, semble condamné. David Geffen obtient que la chaîne diffuse au moins une fois le clip de "Welcome To The Jungle", ce qu’elle accepte finalement de faire mais en pleine nuit car après ce sera rideau et nos exquis jeunes hommes seront contraints de trouver un vrai travail. Et rira bien qui rira le dernier. Résultat des courses: le standard explose sous les demandes de rediffusion, aussi MTV de s’asseoir sur ses belles convictions car la machine à cash vaut bien mieux que toute la (pseudo) morale du monde. La caravane des GUNS devient dans la foulée (à moins que ce ne soit dans la folie) la bande la plus dangereuse du rock'n'roll, celle dont les excès tutoieront bientôt ceux qu’on doit aux MÖTLEY CRÜE, AEROSMITH et autre LED ZEPPELIN. Le nouvel étalon (or puis multi-platiné) du rock est en route ; d'ailleurs il connait l’adresse de ta frangine. Celle de ta copine itou.

*TINA (there is no alternative), slogan et punchline ultime lancée par Margaret Thatcher (grande humaniste) afin de justifier ses choix économiques dont les retombées ne cessent (justement) de retomber de nos jours.
**Don Everly est avec Phil (son frère), le fondateur des EVERLY BROTHERS.

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   LONG JOHN SILVER

 
   NOSFERATU

 
   (2 chroniques)



- Axl Rose (chant, percus, synthé)
- Slash (guitare, chœurs)
- Izzy Stradlin (guitare, chœurs)
- Duff Mckagan (basse, chœurs)
- Steven Adler (batterie)


1. Welcome To The Jungle
2. It's So Easy
3. Nightrain
4. Out To Get Me
5. Mr. Brownstone
6. Paradise City
7. My Michelle
8. Think About You
9. Sweet Child O' Mine
10. You're Crazy
11. Anything Goes
12. Rocket Queen



             



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