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1987 Appetite For Destruct...
1988 Gn'r Lies
1991 Use Your Illusion I
  Use Your Illusion Ii
1992 Use Your Illusion 1 Worl...
  Use Your Illusion 2 Worl...
1993 The Spaghetti Inciden...
1998 Welcome To The Videos
1999 Live Era 87-93
2004 Greatest Hits
2008 Chinese Democracy
 

- Style : Aerosmith, L.a. Guns, MÖtley CrÜe, Ace Frehley , Jetboy, Led Zeppelin, Ac/dc, Queen
- Membre : Primus, Thin Lizzy, Sixx : A.m., Jane's Addiction
- Style + Membre : The Dead Daisies

GUNS N' ROSES - Chinese Democracy (2008)
Par LONG JOHN SILVER le 9 Mars 2015          Consultée 5256 fois

« Commanderie de Forces Parallèles, il est environ 23h33, le local vient d’ouvrir et c’est un rédac’ chef tout sourire qui vient directement à ma rencontre.
- Aaah, putain… « Patience » ! Qu’est-ce que j’ai pu emballer là-dessus… la fois où cette petite allumeuse brune qui me tournait autour m'a suivi quand je suis sorti m'en griller une... Rien qu’en survolant ta chronique sur le Live des Guns à Vegas, j’en ai eu les larmes aux yeux.
- C’est ça, et moi c’est Izzy Stradlin.
- Bon, allons droit au but (1) : 12 500 vues en même pas trois jours (idem) c’est du tout bon pour les investisseurs. Le hasard du calendrier me les fait rencontrer ici demain. Justement. Les Guns sont pour toi, alors c’est comme d’hab’ : le plus, le mieux et surtout j’ai besoin de la feuille de match avant la causerie de demain prévue à 14 H 00... Oui… c’est tôt.
- Et les passionnantes premières sessions des YARDBIRDS en studio ? Celles sur lesquelles j’ai alerté mes meilleurs indics ?
- C’est sympa, mais comme papier c’est surtout pratique pour emballer les fish'n'chips… Ecoute, là j’ai rendez-vous avec le responsable nouvellement auto-désigné pour la rubrique musique électronique Ouzbèque. Et après je réponds au courrier du coeur. J’ai pas trop le temps de m’occuper de ces oiseaux là, on verra ça plus tard. »
- A Noël 2032 ? »

Mission acceptée.
Mais à rebours. Pas à reculons ! Non, à rebours. Histoire de la lui faire à l’envers, comme ça s’il veut absolument entendre parler de son attrape-minettes, il faudra en accumuler des cartouches (de brunes) de cette satanée patience. Et ça peut aussi faire tousser.
« Chinese Democracy » jusque dans l’entreprise.
Mais retour sur faits avant traduction en procès, pour haute trahison, d’Axl William Rose, seul vrai responsable de tout ça. Face à une haute autorité aussi hétéroclite qu’indéfinie. Présidée cette année par un juge… Ouzbèque !

Tournée U.Y.I* :
Izzy est au bord du burn out. Il veut décrocher. Il finit par se casser.
On a intégré Matt et Gilby mais ils sont en réalité employés par les autres. Comme Dizzy.
Ils sont présents sur scène et sur les photos de groupe mais ils n’ont aucune voix au chapitre.
Les soirs de concert, Slash et Duff picolent en coulisses en attendant qu’Axl daigne se sentir en jambes. Comme il est plutôt caractériel, des fois ça tourne (très) mal. La popularité du groupe est immense mais les incidents à répétition font vaciller l’enseigne. C’est comme ça que Slash et Duff, dont les modes de vie peinent les argentiers, en viennent à signer des papiers qui feront qu’Axl sera le SEUL dépositaire autorisé pour l’appellation. Un éclair de lucidité ? Ca se joue sur des détails, c’est le haut niveau, faut rester concentré.
Slash puis Duff et Matt se cassent à leur tour. Bye Gilby aussi.
Et Dizzy est resté pour la caution.

Dix sept ans après les U.Y.I on a le résultat. L’a pris tooooouuuuut son temps l’père Axl. Et même beaucoup plus, vu qu’il a explosé le budget et qu’il a été établi au cours des interrogatoires que son éditeur détient désormais le record pour une masse de pognon investi dans UN disque.
Mine de rien les charges s’accumulent.

Les séances s’étalent sur des années, avec peu ou prou les mêmes musiciens, ceux qu’on voit en tournée. On joue désormais avec trois flingues à six cordes en attaque et deux claviers en soutien.
On recrute des invités prestigieux, dont Brian May, joker de luxe, qui ne tarit pas d’éloges à propos de ce qu’il a entendu. Du coup on le cite comme témoin de la défense : « Axl Rose est un des derniers génie du monde de la musique ».
Quelques années après, celui-ci apprend que sa contribution n’a pas été sélectionnée et s’en retrouve fort marri. Finalement on ne l’appellera pas à la barre, ses déclas dans la presse suffiront.
L’arlésienne se poursuit jusqu’à ce qu’un marchand de soda se décide à offrir à boire à toute sa clientèle si un nouvel album de GN’R venait à paraître avant le 31 décembre 2008 minuit, fin de la saison.
Le forfait s’accomplira, dans les bacs, le 22 novembre. Sans aucune promo. Mais suivi par une interminable tournée, laquelle ne passera pas en Chine populaire puisque, dixit les autorités : «  Ce disque fait partie d’un stratagème de l’Occident pour dominer le monde en utilisant la démocratie comme subterfuge ».
Le procureur de base (2) opine du chef, l’avocat de quart encaisse (3) et le prof de philo debout (dans le public) songe à un sujet de devoir sur table ayant pour thème : « La démocratie comme instrument du subterfuge chez Marx /vous avez quatre heures… et moi de même ».
Et le troufion de garde, nerveux et inexpérimenté, attend qu’on lui parle du disque. Que ça joue quoi.
Le malotru.

L’audience peut commencer.
Axl Rose a plein de choses à dire. Mais il ne s’exprimera pas au delà du terrain de ce (double) disque. Bien entendu il aime : les Stones, Aerosmith, Dylan, Rose Tattoo et les Hanoï Rocks mais il adule pas mal Queen, Elton, Dylan (4) et Alice aussi… et les Who et Pink Floyd… Plus récemment, entre lui et NINE INCH NAILS ça a fait tilt. MASSIVE ATTACK n’est pas non plus pour lui déplaire. Ce type est un musicologue passionné, doublé d’un « control freak » absolu.
La pression est énorme. La tension monte d’un cran.
Et là le riff démentiel de « Chinese Democracy » traverse un ruissellement de sons synthétiques initiant par son emphase un album grandiose, sombre et venimeux d’un bout à l’autre. Y’en a plein qui vont DETESTER !!!
Par principe, déjà.
Pourtant, avec le recul, les U.Y.I I&II avaient déjà ouvert la voie à tout ce bazar.
C’est oublier que déjà à l’époque, certains rechignaient : « ouaaiis, tu vois, c’est quand même plus trop ça, quoiii… fais tourner au lieu de t’endormir dessus, on perd parce que tu joues perso."
A ceux là, s’ils n’ont pas fait évoluer leurs choix tactiques, je leur donne rendez-vous quand je serai sur le point d’achever la saga des Guns, vers 2032 donc…
Aux autres, je dis bienvenue dans la démesure et laissez le charme toxique de l’œuvre opérer outre les préjugés de tout ordre, religieux ou non, musical ou pas. Le père Slash ne joue aucune note ici.
Ceux qui lui succèdent s’en tirent magnifiquement.
Et puis au delà les habillages tous somptueux, qu’ils soient indus (« Shackler’s Revenge »), pop (« Street Of Dreams » au piano Queenesque, « Catcher In The Rye »), trip hop (« Madagascar » quand MLK rêve), rock (« I.R.S »), il y a ces chansons dans la voix d’un polymorphe charismatique. Il faut être de très mauvaise foi pour ne pas reconnaître qu’il chante comme jamais sur cet opus.

La luxuriance ambiante laissant plus qu’avant découvrir un envers teinté de pessimisme romantique. La morsure glaciale du vent d'hiver qui balaie les pelouses habite celui qui laisse s’exprimer ses musiciens au prétoire pendant les déplacements.
Et ça donne des ballades somptueuses (non vous ne rêvez pas, suffisait juste de « patienter ») comme « Sorry » au final très rock et surtout « This I Love », du Elton sous toxiques, qui devient la plus belle chanson d’Axl Rose toutes périodes confondues. Distinction suprême qui doit beaucoup au solo de guitare de Robin Finck par ailleurs. Si quelqu’un pense à organiser un jour une votation pour désigner le plus grand solo des Guns, je vote pour celui-là.
Les passages pop sont également parfaits, servis par des mélodies et une interprétation qui ne cesse de surprendre, les rendant irrésistibles.
Et on n’oublie pas de rentrer dans le chou non plus, réputation oblige (Chinese Democracy », « Riad n’ The Bedouins ») ou alors on varie les plaisirs (« I.R.S »).
Mais c’est l’évocateur « Prostitute » qui allume la mèche finale. Pas le morceau le plus immédiat de l’album. Il faut du temps pour l’apprécier. Comme ce disque labyrinthique qui se laisse parcourir et re-parcourir avec un plaisir qui ne se dément jamais.

- Un plaisir coupable donc !
- Si ça peut vous soulager monsieur le procureur… la culpabilité n’est pas le point fort des pirates. Pour moi y'a pas faute.
Une heure quinze plus tard, le juge Ouzbèque à l’air bien embêté. Il regarde compulsivement son smartphone puis demande la suspension sine die de la partie et se retire. On apprendra après, qu’en sa qualité de président exécutif du comité des fêtes de la garde présidentielle de son pays, sa présence était devenue indispensable auprès de son patron en vacances sur la côte d’Azur. Ce dernier, désireux d’offrir une belle fête d’anniversaire à sa fille de 18 ans, lui aurait demandé de mettre ses réseaux mouvements afin d’y faire jouer un groupe célèbre américain de passage en tournée dans les stades du secteur. On ignore encore ce qui advint par la suite. Profitant opportunément du moment de flottement occasionné par ce mouvement inopiné, la défense coulisse vers le boitier relié au terminal du ministère concerné et presse la touche 5 étoiles.
Derechef le tribunal ordonne la relaxe du prévenu. Avec les félicitations du jury.
Pas de réactions hostiles émanant d'un public venu en nombre dans la salle, les grincheux sont tous partis vers 2032. Sans avoir entendu ni vu jouer le (plus tout à fait) nouvel équipage.
« LES » salles - elles - seront le plus souvent pleines pour accueillir encore le cirque GN’R condamné - lui - à une interminable transhumance.

« Je revois mes notes à l’issue de la séance. j't ai scrupuleusement inscrit les noms et qualités des parties opposées (5). Ca devrait coller pour demain. Mais me reviennent les dernières paroles du Boss : « surtout, pas trop longue ta Kro, pas plus de deux pages, hein… »
En format A3, ça sera dans les clous. Il risque de tousser, c’est sûr. »

* albums Use Your Illusion I&II parus en 1991 (ndlr)
1 - Bonne mère !
2 - Le même qu’au procès de Robert Plant et on le salue
3 - Ce qui n’est pas du gâteau
4 - Raison de plus votre honneur !
5 - Inscrits en annexe, partie droite de ton écran

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   LONG JOHN SILVER

 
   PLAUDE

 
   (2 chroniques)



- Axl Rose (accusé de mégalomanie)
- Dizzy Reed (caution historique)
- Robin Finck (solo de la muerte kitu)
- Martin Luther King (i have a dream)
- Izzy Stradlin (parti loin)
- Steven Adler (en détox)
- Brian May (finalement rien)
- Gilby Clarke (rien)
- Matt Sorum (de rien)
- Duff Mckagan (de rien du tout)
- Slash (même pas ça)


1. Chinese Democracy
2. Shackler's Revenge
3. Better
4. Street Of Dreams
5. If The World
6. There Was A Time
7. Catcher In The Rye
8. Scraped
9. Riad N' The Bedouins
10. Sorry
11. I.r.s
12. Madagascar
13. This I Love
14. Prostitute



             



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