Le chant des baleines, le larsen des guitares, la sirène hurlante, la montée en puissance, le roulement de caisse claire de Kramer, le cri signature scaté de Tyler (Yakkakakakkakaaahh!!!!!!!!!). « Heart’s Done Time » déboule et le son est énormissime. La prod de Done with Mirrors signée Ted Templeman fait pâle figure de démo quatre pistes à côté de la cathédrale sonore érigée par le canadien Bruce Fairbairm auréolé du carton Slippery When Wet (Jon BON JOVI avait remarqué son boulot chez les compatriotes de HONEYMOON SUITE et sur le Without Love, petite pépite de pop metal de BLACK’N BLUE).

Déringardisés suite à leur participation à la reprise de « Walk This Way » par RUN DMC, Tyler, Perry et consorts tentent une nouvelle fois le come-back et c’est un carton plein. John Kalodner (alias John Kalodner), le directeur artistique de chez Geffen est dans la place et il rameute des poids lourds de l’écriture (Desmond Child, Jim Vallance et Holly Knight) pour épauler nos anciens drogués plus tout à fait capables de pondre une ritournelle mémorable.

L’album sacrément roublard est ras la gueule de singles et je l’ai adoré à sa sortie. Je jubilais qu’un de mes deux groupes favoris étant gamin récupère sa couronne parmi tous les chevelus du moment qui leur devaient tant (à commencer par les Gunners) mais aujourd’hui je ne peux plus l’écouter sans faire la grimace. J’entends une production mécanique trop lustrée. J’entends un groupe exécutant avec énormément de talent et de plaisir une musique qui n’est pas vraiment la sienne. J’entends avec « Angel » le modèle des futures guimauves insupportables qu’ils nous refourgueront en trois exemplaires sur les albums ultérieurs et qui rappelleront à quel point « Seasons of Wither » était belle. J’entends la naissance du AEROSMITH 2.0 et j’ai hâte de réécouter les fausses notes du Live!Bootleg. J’entends déjà presque les cris des passagers des wagonnets dévalant les rails du roller coaster chez MickeyLand.

Note à sa sortie : 5/5
Note aujourd’hui : 3,5/5