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HARD ROCK  |  STUDIO

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1973 Aerosmith
1974 Get Your Wings
1975 Toys In The Attic
1976 Rocks
1977 Draw The Line
1978 Live Bootleg
1979 Night In The Ruts
1980 Greatest Hits
1982 Rock In A Hard Place
1985 Done With Mirrors
1986 Classics Live !
1987 Permanent Vacation
  Classics Live Ii
1988 Gems
1989 Pump
1993 Get A Grip
1994 Big Ones
1997 Nine Lives
1998 A Little South Of Sanity
2001 Just Push Play
2004 Honkin' On Bobo
  You Gotta Move
2005 Rockin' The Joint
2006 Devil's Got A New Disgui...
2012 Music From Another Di...
2015 Aerosmith Rocks Doningto...
 

- Style : Alice Cooper, Thundermother, Ted Nugent, MÖtley CrÜe, The Black Crowes , The Dead Daisies , Ace Frehley , Guns N' Roses
- Membre : Steven Tyler , Whitford/st. Holmes
 

 Site Officiel (1209)

AEROSMITH - Permanent Vacation (1987)
Par LONG JOHN SILVER le 22 Juillet 2016          Consultée 3772 fois

Le miracle s’est produit, on ne sait ni caisse ni comment, mais voilà, il s’est produit. L’incroyable renaissance d’AEROSMITH a pris effet aux beaux jours de 1987, à la stupéfaction générale, deux ans après la publication d’un électro-encéphalogramme confirmant l’arasement artistique, les errances de la bande. Doit-on l'imputer aux retours de Perry et Whitford aux guitares ? On en devine les raisons dès lors que dans le groupe on se parle par l’entremise de son représentant. Ce ne sont ni la nostalgie ni l’esprit de camaraderie qui ont fait rentrer nos lascars au bercail, ça non. En revanche, tout n’est pas uniquement business chez ces grands garçons : le jeune homme, l’enfant qui a succombé à l’amour de la musique réside avec ses rêves en chacun d’eux. Une chose aurait pu cependant nous mettre la puce à l’oreille. Trois fois rien qui se résume en un single, celui de la reprise de "Walk This Way" en 1986 par RUN DMC. Avec la participation active du duo infernal Tyler/Perry. Et le succès planétaire qui s’ensuivit.

Pour commencer, l’impensable arrive : les cinq partent TOUS en détox et réapparaissent ensemble au studio, sobres. Alors que le pronostic vital du groupe et de ses membres n’était plus réversible, les dieux du rock ont soufflé sur les associés toxicos, leur permettant de recouvrir très vite une forme ahurissante. Il était plus que temps, GUNS N’ ROSES pointe son Appetite For Destruction pile poil au même moment. Le masterpiece du quintet angelino mettra du temps avant de cartonner, c’est certain. Néanmoins, en voilà qui vont puiser sans vergogne (et avec quel incroyable talent !) chez les Dupont volants pour inaugurer leur règne. AEROSMITH prend tout son monde par surprise en sortant un disque flamboyant, enivrant et limpide, serti de compos de haute tenue comme aux plus belles heures de Toys In The Attic et Rocks. N’oublions pas que la science du riff coule dans les veines de ces zigs. Alors certes, Permanent Vacation n’est pas absolument abouti, pas autant que ses prédécesseurs qui avaient – en plus - l’avantage d’être courts et incisifs. Permanent Vacation aurait gagné à être amputé de deux ou trois morceaux. Toys… sonnait très hard-rock vintage, Rocks plutôt cradingue, parfois proto-punk, Permanent Vacation – produit par Bruce Fairbain* - rappelle davantage Night In The Ruts pour sa clarté. On note que les crédits annoncent la collaboration de requins des hit parades comme Jim Vallance ou Desmond Child. Le son est très propre, un peu trop, c’est là un moindre défaut, largement balayé par la portée roborative du contenu général. Et puis, avouons-le aussi : ce titre, cette pochette où flamboie le rouge sang sur fond anthracite, le lettrage jaune pétant sur le logo, ça fait rêver.

Pourtant ce ne sont pas les deux premières pistes de l’opus qui conduisent l’auditeur à un enthousiasme démesuré. Il s’agit de deux bons titres : "Heart’s Done Time" débutant l’album de façon percutante comme à l’accoutumée, son intro a donné l’occasion à l’ami Tyler de faire joujou avec un séquenceur. "Magic Touch" a de quoi laisser perplexe en revanche. Pour un peu, on penserait qu’il s’agit d’un morceau de RAINBOW période Joe Lynn Turner, c’est du hard F.M joué par un groupe de rock’n’roll pur jus. Cependant, malgré le fait que viennent de s’enquiller deux aimables fillers, on sent que tout le monde est en pleine forme. Les choses sérieuses commencent avec "Rag Doll", impossible de ne pas taper du pied sur ce titre au swing irrésistible. Et avec d’authentiques cuivres, s’il vous plaît ! La suite ne débande quasiment jamais, la pêchue "Simoriah" ne passera sans doute pas à la postérité, mais est tout à fait présentable. Autre filler, "Girl Keeps Coming Apart", un titre soul, n’est pas si loin des sommets. "I’m Down", la reprise des BEATLES, est tellement bien envoyée qu’on succombe aussitôt. En revanche, la ballade "Angel" avec ses violons foireux, est sacrément lourdingue. Reconnaissons que jusque là Tyler avait davantage excellé dans l’art de la composition des ballades. Ici, il se complaît dans la facilité plus que dans la simplicité. Par malheur, elle fera un malheur dans les charts, participant activement au redressement de la balance commerciale du groupe. Par bonheur, nous ne sommes pas (encore) à l’époque où le groupe se sent obligé de bourrer ses disques de ballades. Surtout que deux autres titres du disque se font largement remarquer au point de devenir des piliers des set-lists, contrairement à "Angel" qui sera supplantée par "Cryin’", sortie d’un moule identique, quelques années plus tard en 1993, mais déjà plus convaincante.

Et comme il n’y a pas QUE "Rag Doll" dans l’existence, une grosse poignée de chansons achève d’emporter l’adhésion. Car tout ce qui reste est – quasi - indispensable. On ne présente plus "Dude Look Like A Lady" (encore un super solo de Perry), l’autre énorme tube au swing cuivré de l’opus**, ni cette faculté que possède Tyler à embobiner tout le monde avec son bagout. Il y a également "Permanent vacation" (cosignée par Whitford), le titre phare qui baigne dans les marimbas. Tout le monde s’y voit en chemise Hawaïenne sur le port de St-Tropez à brailler comme des ahuris en bermuda tellement c’est entraînant. "St. John" et "Hangman Jury" sont deux blues groovy aux guitares abrasives et aux mélodies immédiates, mélange de puissance et d’accroche où s’entrelacent les six cordes à la mode Perry/Whitford. L’album entier est un modèle d’alchimie guitaristique. "The Movie" qui clôt le disque est un instrumental – signé par les cinq - qui dénote dans la carrière du groupe. Un cas unique. Outre le fait qu’on n’entende pas la voix de Tyler, ce titre est bigrement bien fichu, à la fois lourd et mélancolique en guise de générique d’un album enlevé et maîtrisé. Une belle conclusion.

L’objet s’écoule rapidement à cinq millions d’exemplaires, c’est un carton formidable qui amorce un retour vers des cimes qu’on eût plus imaginé atteignables. Que ce soit d’un point de vue commercial mais aussi et surtout artistique. Le retour au top d’AEROSMITH inscrit définitivement le groupe dans la légende, alors qu’il est manifestement en pleine bourre. Bien plus en forme que DEEP PURPLE au même moment. Alléluia ! Le miracle des loups s’est déroulé (presque) sous nos yeux, les Dupont volants sont immortels, loués soient leurs riffs inoxydables. Une note maximale bourrée de partis-pris mais totalement assumée. Ce disque fait du bien : vive les vacances !

* Producteur mainstream décédé en 1999, responsable de l’horreur multi-platinée Slippery When Wet de BON JOVI dès 1986 mais aussi de la renaissance d’AC/DC en 1990, avec The Razor’s Edge
** l’autre étant "Rag Doll"

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   LONG JOHN SILVER

 
   JASPER LEE POP

 
   (2 chroniques)



- Steven Tyler (chant, harmonica, piano)
- Joe Perry (guitare, choeurs)
- Brad Whitford (guitare)
- Tom Hamilton (basse)
- Joey Kramer (batterie)
- +
- Jim Valance (claviers sur 3,4)
- Ian Putz (sax bariton sur 3,5,8)
- Tom Keenlyside (sax tenor sur 3,5,8 clarinette sur 8)
- Bob Rogers (trombone sur 3,5,8)
- Henry Christian (trompette sur 3,5,8)
- Bruce Fairbain (trompette sur 3,5,8 violoncelle sur 12)
- Drew Arnott (mellotron sur 9,12)
- Morgan Rael (marimbas sur 10)
- Scott Fairbain (violoncelle sur 12)
- Christine Arnott (voix sur 12)


1. Heart's Done Time
2. Magic Touch
3. Rag Doll
4. Simoriah
5. Dude (look Like A Lady)
6. St. John
7. Hangman Jury
8. Girl Keep Coming Apart
9. Angel
10. Permanent Vacation
11. I'm Down
12. The Movie



             



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