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NINE INCH NAILS - Add Violence (2017)
Par JASPER LEE POP le 14 Septembre 2017          Consultée 2132 fois

Ça y est, sa Majesté Reznor s'est expliquée. Comme son titre le suggérait, Not The Actual Events sorti fin 2016 n'était pas en soi le véritable événement. Le EP n'était que le premier volet d'une trilogie formant un nouveau concept. Add Violence est la seconde pierre de l'édifice avant la sortie d'un troisième EP d'ici la fin de l'année (mais ne s'agit-il pas là encore d'une fausse piste puisque l'un des compteurs au dos de la pochette indique une fin d'événement pour 2022?). Le maestro commente qu'il a beau adorer le format long des albums classiques qui permet de développer un univers, le format des EP offre la possibilité de frapper plus ponctuellement et de rassasier ses fans. Traduction : le chef Reznor a tellement de poêles sur le feu qu'il n'a pas le temps de se concentrer sur un album entier.

« Less Than » débute par une petite mélodie au synthé jouée nonchalamment d'une main, la tête baissée en faisant la gueule et habillé en noir forcément. L'hommage à DEPECHE MODE est évident et le côté vintage assumé avec un beat 100% synthétique gorgé de réverb d'une autre époque. Intrigant. Une basse vrombissante vient se greffer et un deuxième clavier (à moins que ce ne soit une guitare?) commence à lâcher quelques timides gerbes saturées en fin de couplet. Intéressant. On se lève timidement du canapé, ça monte en puissance sur le deuxième couplet et Bim, la guitare déchire l'espace sur un refrain libérateur qui vous explose à la face. Exaltant. La table basse a valsé et votre salon s'est transformé en dance-floor survolté. Lâchez-vous, ça fait du bien. La compo n'est pas des plus originales et fait clairement penser à « The Hand That Feeds » et « Came Back Haunted » mais elle est sexy en diable. Et puis danser sur du NIN, on ne pensait plus cela possible à l'écoute du EP précédent.

Mais il s'agirait de ne pas s'emballer, le soulagement sera de courte durée et le dance-floor va rapidement se vider. Les trois compos qui suivent ne sont pas du même tonneau. Le moment est venu de rappeler que l'entité NIN est à présent bicéphale puisque Trent Reznor a officiellement adoubé Atticus Ross, son partenaire d'écriture de bandes originales de films. Et ça s'entend. Plus qu'un morceau, « The Lovers » est une ambiance typique de la musique des trois derniers David Fincher sur laquelle Reznor pose sa voix. Même chose pour l'éthérée et courte « This Isn't The Place » avec une voix à fleur de peau qui pourra rappeler les plages de Still. L'abrasive « Not Anymore » nous ramènerait presque à des rivages NINiens connus avec une batterie monumentale si elle ne s'arrêtait pas avant d'avoir vraiment commencé. Attention, ces compos ne sont pas mauvaises du tout et s'apprivoisent seulement au bout d'une poignée d'écoutes au contraire de leurs consœurs du EP précédent, mais elles restent anecdotiques tout au plus.

Le EP se termine par « The Background World », une curiosité de 11 minutes et 44 secondes. Une durée anormalement longue chez NIN, me direz-vous ? Le morceau (très chouette avec une ligne de basse langoureuse qui n'est pas sans rappeler « Closer ») dure en réalité quatre minutes au terme desquelles une boucle déclenchée par un hoquet tourne sur elle-même pendant les huit minutes restantes. Faisant écho à « Copy of a » sur Hesitation Marks, chaque boucle est un peu plus dégradée que la précédente à la façon d'une photocopie de photocopie toujours plus sale et les dernières minutes sont un véritable calvaire auditif. Chacun y va de son interprétation dans la NINosphère et certains ont même poussé le vice jusqu'à compter les boucles. Il y en aurait cinquante-deux et Reznor a 52 ans. On s'en fout, l'intéressant, c'est l'effet troublant que ça produit. J'étais au courant du truc avant d'écouter le morceau et soupçonnais une astuce hype pour faire le buzz. Après la première écoute, je me suis juré que je n'irais plus jamais une deuxième fois à terme. Chose que j'ai pourtant refaite systématiquement depuis, comme hypnotisé. Troublant.

Au final, Add Violence se révèle attachant même s'il ne convainc pas totalement. Il s'apprécie d'autant mieux que Not The Actual Events décevait, ce qui n'est pas le compliment le plus flatteur. Si Reznor et Ross avaient dans l'idée de rassembler les trois EP de leur trilogie pour ne faire qu'un album, il faudrait que le troisième soit d'un niveau autrement plus élevé. En attendant et avant de remettre la table basse en place dans le salon, je vais me repasser « Less Than » une dernière fois.

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   JASPER LEE POP

 
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- Trent Reznor
- Atticus Ross


1. Less Than
2. The Lovers
3. This Isn't The Place
4. Not Anymore
5. The Background World



             



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