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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style : King Crimson, Magma, Henry Cow
- Membre : Peter Hammill , The Tangent , Peter Hammill Et Gary Lucas

VAN DER GRAAF GENERATOR - Do Not Disturb (2016)
Par TARTE le 21 Octobre 2017          Consultée 1932 fois

« Nous avons réalisé que, même si nous sommes en bonne santé pour le moment, nous avons tous plus de 70 ans maintenant. […] Je ne dis pas que c’est le dernier album que nous ferons, mais cette idée a été présente dès le début de son écriture, ce qui n’a pas été le cas de ses prédécesseurs. » Peter Hammill, Septembre 2016.

Depuis le retour de VdGG dans les années 2000, Peter Hammill et sa bande ont adopté une allure lente, laissant du temps à la gestation de leurs nouvelles compositions. Ainsi, il n’est pas rare de voir s’écouler plusieurs années entre chaque album. Le générateur, tournant au ralenti, semblait tout de même avoir encore de l’énergie à revendre, nous livrant pêle-mêle des revisites de son âge d’or, des expérimentations nouvelles, une certaine continuité et, au final, une implacable régularité. Nous sommes en Septembre 2016 et VAN DER GRAAF GENERATOR signe son 13e album à la fois sous forme de rétrospective, mais aussi de testament.

Le groupe renoue avec les formats 6-7 minutes quasiment abandonnés sur A Grounding In Numbers, la petite Alt a sans doute eu du bon pour recharger les batteries ; de plus, Hugh Banton introduit un accordéon à la musique du Générateur, ce qui ne fera – toujours – pas oublier le saxophone de David Jackson aux puristes, mais qui apportera une touche de renouveau à l’ensemble, saluons le geste. Les morceaux se veulent plus labyrinthiques, mieux développés, c’est une bonne nouvelle. En revanche, la musique semble être plus spatialisée et atmosphérique : ce n’est – peut-être – pas vraiment une bonne nouvelle.

On connaît VdGG pour sa musique puissante et radicalement affirmée ; un Rock Progressif ayant un pied dans le Jazz, l’autre dans le Punk ; un tumulte sonore inarrêtable. Ici, et comme dans ses derniers disques, la musique est parfaitement contrôlée, le chaos maîtrisé, la folie domptée, le propos changé. Quelques titres offrent alors un esprit plus paisible, cultivant atmosphères anxiogènes (« Shikata Ga Nai »), rythmes binaires (« Forever Falling ») ou jazz cotonneux (« Brought to Book »). Mais le groupe ne s’en repose pas pour autant sur ses lauriers, car il subsiste toujours quelque part dans sa musique un esprit de rupture, rabattant les cartes et changeant les règles. Ainsi Do Not Disturb n’est pas dénué de surprises car jouant avec les conventions (le refrain trébuchant de « (Oh No! I Must Have Said) Yes »). Le disque offre de surcroit des passages véritablement prenants, renouant avec la magie de sa période 75-76 (« Aloft », « Room 1210 ») et s’avère même démonstratif (le déluge technique de « Almost the Words »). Malgré la qualité certaine des compositions, il subsiste néanmoins une impression de redite, comme si l’album ne présentait rien de nouveau et pour finir, nous pourrons noter un manque d’énergie plutôt problématique, probablement dû à l’âge avancé des trois musiciens, mais très certainement causé par une production trop ronde. Même dans ses passages les plus hargneux, Do Not Disturb… ne dérange pas.

Mais ne nous limitons pas à l’écume des choses. L’une des raisons pour lesquelles Peter Hammill a reformé le groupe en 2005 est née d’une prise de conscience : ce dernier ne voyant ses compagnons du Générateur qu’au moment des obsèques de leurs anciens amis communs. Ils ont ainsi décidé de jouer à nouveau ensemble, l’histoire a fait le reste. Ces moments passés ont fait renaître les souvenirs de leur histoire commune, Do Not Disturb en sera leur nostalgie. Le groupe voyageant d’un concert à un autre en « Alfa Berlina », pendant leur tournée en Italie en 1972, les moments précieux d’intimité que seule une chambre d’hôtel pouvait offrir (« Room 1210 »), des clins d’œil aux productions pré-VdGG de Hammill au sein de K Group (« Forever Falling ») on pourrait continuer...

Enfin, il y a ce morceau de clôture, « Go ». Presque écrit comme un cantique funèbre, solennel. Finir une telle carrière, conclure une telle histoire ne pouvait pas se faire à la légère. La musique devait traverser sa propre genèse, se transfigurer au travers de ce qu’elle fut, à chaque instant. Evoquant les tâtonnements d’Aerosol Grey Machine, la théâtralité de Pawn Hearts, l’outrageuse violence de Godbluff, le renouveau de The Quiet Zone, l’histoire du groupe, ses moments de quiétude, de créativité débridée, de peur et d’incertitude aussi.

Do Not Disturb n’est peut-être qu’un album parmi d’autres, avec ses qualités, ses failles. Mais pris dans un tout, il en devient une pièce bien plus importante.

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   TARTE

 
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- Peter Hammill (chant, guitare, piano)
- Hugh Banton (orgue, claviers, basse, accordéon, glockenspiel)
- Guy Evans (batterie, percussions)


1. Aloft
2. Alfa Berlina
3. Room 1210
4. Forever Falling
5. Shikata Ga Nai
6. (oh No! I Must Have Said) Yes
7. Brought To Book
8. Almost The Words
9. Go



             



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