Recherche avancée       Liste groupes



      
POP-ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : Goldman Jean-jacques
- Style + Membre : Week-end Millionnaire

TAÏ PHONG - Windows (1976)
Par MARCO STIVELL le 23 Octobre 2017          Consultée 3118 fois

Le deuxième album de TAÏ PHONG en 1976, Windows, s'avère aussi trompeur que le premier, si l'on s'attendait à une démonstration éclatante de rock progressif. C'est le syndrome "premier album de KING CRIMSON", cette envie d'en mettre plein la vue dès le premier titre, pour ensuite calmer le jeu et de façon très nette, mais ça reste très bien fait, alors !

Produit par Jean Mareska, ce second enregistrement exemplaire de chansons écrites par des Français en anglais et autre que la variété pure et simple de ces années 70, est introduit par "When It's the Season". Jean-Jacques Goldman, passionné de blues pour rappel, est une nouvelle fois entièrement à l'origine d'un morceau introductif au début très dynamique et faisant appel à la virtuosité des musiciens sur un tempo rapide et une construction exigeante, pour l'auditeur également.

On trouve les riffs de guitares électriques en descente, les tourbillons de synthétiseur, la voix et les paroles héroïques tandis que la guitare acoustique, la basse et la batterie tissent des rythmiques empruntées au jazz-rock. "When It's the Season" évolue ensuite vers des parties plus calmes dont un piano-voix qui sied fort bien à notre anglophone en herbe.

Goldman écrit ce morceau donc, et Jean-Alain Gardet se réserve "Circle", la quatrième piste. Tout le reste est partagé entre les deux frères Sinh et Mai d'un point de vue conception, avec une présence de Sinh plus forte : il compose seul le pavé de "The Gulf of Knowledge", dix minutes au compteur. Sur ce titre, on entend au début des ambiances de musique extrême-orientale, chose rare même chez TAÏ PHONG, pour un résultat très intéressant, avant une section de vocalises qui ne l'est pas moins. Très contemplative, cette fresque enchaîne les moments de bravoure.

Khanh Mai fournit le single de Windows, le mieux taillé pour rivaliser avec le succès de "Sister Jane" - ce qui ne se produit pas au final -, quitte à en reprendre tous les éléments : mélodie langoureuse et "bleue", progression harmonique en crescendo et cohésion du groupe renforcée de manière explicite sur le final avec les chœurs. La voix de Goldman, grave au début, s'envole vers des cimes que lui-même n'atteint pas sans heurts. Seule marque d'originalité, les ruptures du refrain "Love is gone...", vraiment jolies d'ailleurs avec une touche d'accordéon.

Les titres suivants sont des ballades, toujours en suivant le schéma du premier KING CRIMSON, plus ou moins alambiquées. On retrouve un peu de vigueur bien menée par Stéphan Caussarieu à la fin de "St John's Avenue", titre hanté par les voix de tête, même répétitives dans leur simplicité, comme des incantations.

Le charme principal de ce disque est son climat, plus prononcé que sur le premier et que l'on reconnaît surtout dans l'utilisation des claviers par Taï Sinh et Jean-Alain Gardet. Une texture de mousson ou un ciel de journée/soirée venteuse et pluvieuse, même si le niveau plus qu'honorable du groupe et de Windows ne permet pas d'atteindre celui de Wind and Wuthering par GENESIS, quelques mois plus tard.

En tout cas, l'Elka Rhapsody ou l'ARP String Ensemble s'ajoutent à la palette de sons pour un résultat très caractéristique de ces années bénies, tandis que sur "Circle", Gardet n'hésite pas à sortir de ses nappes vaporeuses et propose des arrangements plus tranchants. À côté, les guitares de Khanh Mai s'entremêlent toujours fort bien avec celles de Goldman, jusqu'à ce que celui-ci s'échappe pour ses solos. La Rickenbaker de Taï Sinh et la batterie font le reste, tout ce qui a marqué un an plus tôt et que l'on peut retrouver avec plaisir.

"Last Chance", très folk, plus proche de CROSBY, STILLS & NASH aussi bien que l'accent très français de Goldman sur "St John's Avenue" viennent compléter la liste de ces éléments. Ledit chanteur, ainsi que Jean-Alain Gardet, décident de quitter le groupe peu de temps après car la scène leur manque, et chez TAÏ PHONG, ce n'est pas une priorité.

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par MARCO STIVELL :


Franck CARDUCCI
The Answer (2020)
Prog, mais pas que




RENAISSANCE
Ashes Are Burning (1973)
Bienvenue dans le mythe du folk-rock progressif


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Khanh Mai : Guitares, Choeurs
- Taï Sinh : Basse, Guitares Acoustiques,
- Jean-jacques Goldman (chant, guitares)
- Stéphan Caussarieu (batterie, percussions)
- Jean-alain Gardet (claviers)


1. When It's The Season
2. Games
3. St John's Avenue
4. Circle
5. Last Chance
6. The Gulf Of Knowledge



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod