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TAÏ PHONG - Sun (2000)
Par MARCO STIVELL le 24 Août 2018          Consultée 1769 fois

TAÏ PHONG est un peu comme le phénix, il renaît de ses cendres, et chaque fois lorsqu'on s'y attend le moins. Les années passent, la formation de Khanh Maï évolue sans changer réellement, surtout quand on sait, en ce début d'années 2000, que Stéphan Caussarieu est toujours présent. Taï Sinh et Jean-Alain Gardet ne sont jamais revenus, Michael Jones et Jean-Jacques Goldman ont vogué vers d'autres cieux, Goldman surtout. Il a aidé à la réalisation d'un single en 1987, appelé "I'm Your Son", mais l'album prévu alors n'a pas vu le jour (suite dans la prochaine chronique). Le succès phénoménal (euphémisme) de Goldman en solo a aidé TAÏ PHONG dans sa durée de vie à travers les années 80 : la compilation de ses premiers 45 tours à lui avec trois morceaux du groupe publiée par Warner en 1984 et en CD plus tard, réédition des albums du groupe en CD également.

Cependant, après des années 90 silencieuses, c'est avec Sun que TAÏ PHONG se démarque enfin totalement de la carrière de son ancien chanteur-guitariste. Caussarieu y assure le chant avec Hervé Acosta, artiste espagnol dont la voix ressemble, au risque de s'y méprendre, à celle de... Jean-Jacques Goldman, celui des années 70, haut perchée. C'est à la fois amusant et bluffant, on ne croirait pas que vingt ans séparent ce disque de son prédécesseur, Last Flight (1979). La basse est jouée par Manu Ducloux, accompagnateur de Xavier Deluc à la fin des années 80. Les claviers sont gérés par Angelo Zurzolo, musicien pour Karim Kacel en 1995 et qui jouera ensuite pour Enzo Enzo. Aux guitares, Khanh Maï est bien soutenu par François Ovide, proche du chanteur Renaud, qui décèdera hélas deux ans plus tard.

Sun débute avec "Rainy Night in Saigon (Part 1 & 2)", permettant à Maï de réaffirmer l'influence asiatique du sud-est à la fois naturelle et assumée, grâce à des samples au clavier qui masquent un thème glorieux en rythme ternaire. D'emblée, la voix d'Hervé Acosta, si proche de celle de "celui qu'il remplace", au pied levé d'ailleurs et en évitant les excès, porte la musique, rejointe par des choeurs d'enfants dans un ensemble qui sonne bien frais et sympathique, pour un domaine pop-progressive accessible. Le morceau joue sur deux tableaux : un orage gronde soudainement, éteignant la lumière et l'ambiance devient brumeuse, slow/douce, non moins épique toutefois, en particulier lors du solo de François Ovide à la fin, superbe.

L'autre morceau en deux parties, "Now I Know", est chanté par Stéphan Caussarieu, dont je préfère le timbre qui a quelque chose de David Paton, bassiste-chanteur très prisé dans le courant musical auquel TAÏ PHONG se trouve rattaché. Ce titre-là sonne clairement comme du CAMEL époque Harbour of Tears (milieu des années 90), l'une des formations dont Paton a fait partie. Avec un brin de saxophone en plus, des cordes-synthés et un nouveau rythme ternaire séduisant auquel le piano apporte un soutien sans faille, c'est une réussite qui nous fait clairement apprécier cette nouvelle fournée appelée Sun.

Tout n'est pas à l'avenant ceci dit : la version "r'n'b" de "Sister Jane", tube qui a apporté une célébrité éphémère à Maï et Caussarieu, version non dénuée de qualité certes, me paraît un exercice un brin facile, à l'époque surtout, et ne se distingue que pour deux éléments : la voix féminine (Claire Seinguerlet) et le très joli solo de Khanh Maï à la fin. Le disque s'égare parfois un peu à vouloir en faire trop dans certains arrangements, comme les choeurs soul-gospel du slow "Lisa" (ces guitares jumelles, par contre !), ou "Lady Love", susceptible d'être comparé à "Sister Jane" avec l'écho sur la voix d'Acosta et les cordes assénées au moment des refrains.

En revanche, "Last Friends" est remarquable d'élégance et de simplicité, piano-cordes, chants et choeurs splendides. La chanson-titre voit Caussarieu rejoint par les choeurs féminins de Mlle Seinguerlet dans une atmosphère qui hérite davantage du son new-wave que les autres titres, un emballage qu'un monsieur appelé Laurent VOULZY ne saurait renier. Le pop-reggae "Everything's Wrong", au ton SUPERTRAMP jusque dans le sax, est un des meilleurs morceaux de TAÏ PHONG, vraiment très beau, détendu. Tout cela avant que le céleste et nocturne "Fly Away" nous replonge dans les forêts sonores des premiers albums. S'il manque de convaincre sur toute la longueur, Sun est un effort prometteur et, mieux qu'un passage à l'an 2000, c'est une renaissance.

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   MARCO STIVELL

 
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- Khanh Maï (guitares, choeurs)
- Stéphan Caussarieu (batterie, chant, piano, claviers)
- Hervé Acosta (chant)
- Manu Ducloux (basse)
- François Ovide (guitares)
- Angelo Zurzolo (piano, claviers, synthétiseurs)
- Claire Seinguerlet (choeurs)


1. Rainy Night In Saigon (part 1 & 2)
2. Everything's Wrong
3. Lisa
4. Know I Know (part 1 & 2)
5. Lady Love
6. Last Friend
7. Sister Jane (definitive Version)
8. Sun
9. Fly Away



             



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