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- Membre : Goldman Jean-jacques
- Style + Membre : Week-end Millionnaire

TAÏ PHONG - Last Flight (1979)
Par MARCO STIVELL le 25 Novembre 2017          Consultée 2200 fois

Maladroit est le mot qui, de prime abord, pourrait convenir au troisième album de TAÏ PHONG, Last Flight, paru en 1979 et dernier avant longtemps. Pourtant, on se plait à réécouter ce disque encore et encore, on arrive à se dire qu'il est rempli de bonnes idées, un ensemble qui demeure juste un peu moins bon que les deux albums précédents.

Le groupe est en plein mouvement depuis trois ans. Jean-Jacques Goldman souhaite ne plus faire de tournées - une décision qui tiendra jusqu'en 1984 -. Pourtant, il revient donner un bon coup de main pour ce troisième disque. Jean-Alain Gardet et surtout Taï Sinh, l'un des frères fondateurs, sont partis pour de bon. Gardet est remplacé par Pascal Wuthrich (futur musicien de Mennad).

En lieu et place du bassiste-guitariste Taï Sinh, TAÏ PHONG engage Michael Jones, un Gallois fils d'ancien soldat britannique et d'une mère Normande, unis par le débarquement de juin 44, et qui s'est établi dans le nord-ouest dix ans plus tôt comme musicien professionnel. Après 6 années au sein de Travert & Cie, Jones est membre de Week-End Millionnaire, un groupe toulousain au nom très inspiré par Genesis ("The Cinema Show") mais dont la musique rend plutôt hommage aux Eagles, à Poco et d'autres groupes de soft-pop américaine alors en vogue.

Ces couleurs sont très importantes pour définir le son du troisième disque, moins nébuleux que les précédents, plus lumineux au contraire. Khanh Mai n'empêche pas ses compagnons d'oeuvrer en ce sens, et il se réserve tout de même une bonne part du lion avec "Last Flight", une longue ballade sophistiquée de neuf minutes et quelques. Celle-ci est, de toute évidence, plus nostalgique que le reste, avec des chants d'enfants imités par Mai et Goldman, qui font presque froid dans le dos tant l'effet est réussi et... insistant !

Rien à voir avec le début du disque, plein de chaleur côtière sur "End of an End", son intro acoustique aux harmonies vocales qui évoquent America ou les Eagles, ses décollages rock progressif à la Boston. Comme d'habitude, Jean-Jacques Goldman s'est réservé l'ouverture et même une envolée vocale qui peut dérouter légèrement. On apprécie le tout néanmoins, les claviers très fin d'années 70, le ton crépusculaire...

On les retrouve sur l'autre morceau de bravoure (neuf minutes également), "Farewell Gig in Amsterdam", seule composition du batteur Stéphan Caussarieu pour toute l'histoire du groupe, jusque-là. Il se prête même au chant, de manière fort sympathique et pour des parties folk acoustiques romantiques, bien belles. Il y a quelques décollages intéressants dont ce final très Santana pour les percussions, bien qu'on perçoit l'influence jazz-fusion en général : Michel Gaucher, un excellent accompagnateur de grands artistes, vient y mouiller un peu son saxophone.

Il y a aussi, sur ce titre, un passage central très proches du son Supertramp, et ça tombe bien, car ensuite "Sad Passion", dans une veine plus directe que d'ordinaire, navigue entre les refrains blues-rock FM à la Status Quo, toutes guitares dehors, et les couplets ponctués de pianos saccadés, typiques de la bande à Rick Davies et Roger Hodgson (Supertramp) donc. "Thirteen Space" est moitié ballade-folk, moitié progressive et reposant d'abord sur les claviers, co-écrite par Khanh Mai et Pascal Wuthrich, mais chantée par Michael Jones. Celui-ci termine l'album avec "How Do You Do", elle aussi perdue entre folk et disco (!) mais écrite pour sa fille Jennifer qui vient de naître, de quoi mettre en valeur son sens mélodique et sa voix.

Si Last Flight n'est pas un chef-d'oeuvre, il est tout à fait valable grâce à sa diversité de ton, chaque membre ayant mis la main à la pâte d'un point de vue création. Le groupe essaie de se donner un air plus dynamique et accessible, plus "jeune" (cette pochette !), à travers des idées comme "Sad Passion", et n'a pas à rougir face à une personnalité plus classique qui reste bien mise en valeur. TAÏ PHONG finit sur de belles notes avant de renaître beaucoup plus tard par l'entremise de Mai et Caussarieu. Jean-Jacques Goldman et Michael Jones (réellement brillant à la basse, écoutez "Last Flight", le titre) se rapprochent pour les années qui suivent et pour plein d'autres surprises...

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   MARCO STIVELL

 
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- Khanh Mai (chant, guitares)
- Michael Jones (chant, basse, guitares)
- Jean-jacques Goldman (chant, guitares)
- Pascal Wuthrich (piano, claviers, synthétiseurs)
- Stéphan Caussarieu (batterie, chant, percussions)
- + Michel Gaucher (saxophone ténor)
- Johnny Sehlhoff (guitare acoustique)


1. End Of An End
2. Farewell Gig In Amsterdam
3. Sad Passion
4. Thirteen Space
5. Last Flight
6. How Do You Do



             



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