Recherche avancée       Liste groupes



      
POP-PUNK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style + Membre : +44

BLINK 182 - Dude Ranch (1997)
Par T-RAY le 4 Décembre 2017          Consultée 1587 fois

En 1997, BLINK-182 explose enfin sur le sol américain puisque plusieurs centaines de milliers d’exemplaires de "Dude Ranch", son deuxième véritable album, seront vendus dans son pays natal. Le disque sera même certifié Platinum par la RIAA. Et ni la pochette parodiant les cowboys, ni le titre même de l’album n’y sont pour quoi que ce soit. Ce succès s’explique avant tout par sa distribution de qualité, la montée en gamme de la production du groupe et… des tubes purs et simples. Le trio a vécu un an et demi sur les singles issus de ce disque ! Presque autant de temps qu’il ne s’en est écoulé entre "Dude Ranch" et l’incontournable "Enema Of The State" ! "Apple Shampoo", "Dammit", "Dick Lips", "Josie" : quatre titres qui resteront longtemps dans les setlists Live de BLINK-182.

Mais revenons d’abord à la distribution de l’album, qui a bénéficié à fond du deal passé par le groupe avec son label, Cargo Records, et la major MGA, qui a flairé le bon filon après le succès d’Hoppus, DeLonge et Raynor en Grande Bretagne et surtout en Australie. Avec de gros moyens, la formation s’est offert une visibilité inédite et des clips sur MTV… Forcément, ça aide à vendre chez l’Oncle Sam. D’autant que BLINK-182 est devenu plus audible avec Mark Trombino derrière la console, un producteur plutôt en vue à l'époque et qui aura fait ses armes avec JIMMY EAT WORLD, entre autres. Avec lui, nombre d’approximations qui caractérisaient "Cheshire Cat" ont disparu. Le son est devenu plus propre, plus clair, et les deux chanteurs se sont améliorés, en particulier Tom DeLonge, qui a toujours sa voix pincharde mais a éliminé un certain nombre de fausses notes qui sortaient de ses cordes vocales.

Il est plus agréable d’entendre le garçon s’époumoner sur un "Pathetic" que sur pas mal de titres de "Cheshire Cat". Le travail sur les voix, de manière générale, est bien mieux soigné ici et les harmonies vocales commencent enfin à ressembler à de vraies harmonies vocales, "Waggy" ou "Enthused", parmi d’autres, peuvent en témoigner. "Pathetic", dès l’attaque de l’album, montre un BLINK-182 en pleine forme et sur la lancée de son album précédent. La fougue toute Punk est toujours présente et mieux canalisée qu’auparavant, et cette propreté supplémentaire dans le son permet à la mélodicité inhérente au style du trio de s’exprimer comme jamais jusqu’ici. Les riffs très mélodiques sont déjà légion sur "Dude Ranch" : "Boring", "Apple Shampoo", "Emo", "Josie", "A New Hope", "I’m Sorry"... Surtout, lesdites mélodies coulissent mieux qu’avant.

L’on regrettera, de temps à autre, le petit côté râpeux qui rendait plus agressifs des hits comme "Carousel" ou "Touchdown Boy" sur l’album précédent, mais en règle générale, le son plus clean sied mieux à BLINK que la saturation pure et simple. D’ailleurs c’est ici, sur cet album, que Pop-Punk commence à faire vraiment sens pour décrire la musique du power trio. Quel meilleur terme pour évoquer LA pépite de ce disque, "Dammit", qui reste à mon sens l'un des meilleurs morceaux de la carrière du groupe ? Et un témoignage de leur talent de composition de tubes plus matures, moins puérils mais offrant un regard pertinent sur le “coming of age”, le passage à l'âge adulte par le biais de l’expression des dilemmes de la rupture amoureuse. Des morceaux de ce genre, il y en aura d’autres dans la carrière de BLINK-182 mais d’aussi fulgurants, tant musicalement que textuellement, assez peu.

C'est Mark Hoppus qui chante ce titre et c’est presque logique tant sa voix à lui est celle d’un homme, en comparaison de la voix de gamin de Tom DeLonge. D'ailleurs, par la suite, le bassiste entonnera l’essentiel des morceaux les plus mûrs du combo, y compris sur les albums suivants. Néanmoins, les deux zozos ne se sont pas refilé le micro équitablement sur le disque, puisque c’est tout de même le guitariste qui interprète environ 60% des titres, ancrant un peu plus le disque dans la jeunesse du combo. Ce qui ne signifie pas qu’Hoppus soit incapable de chanter les boutades d’ado que sont "A New Hope", hommage aux rêves humides suscités par la Princesse Leïa chez les deux grands gamins, et "Josie", véritable ode à la petite amie rêvée… mais qui n'existe pas.

La place que prend la thématique amoureuse et les déceptions sentimentales dans les paroles de "Dude Ranch" est énorme, et certaines sont parfois mordantes, voire cruelles. Mais elles sont exprimées avec une limpidité qui permet de comprendre d’autant mieux la résonnance que de tels Pop-Punkeries flashy (que d’aucuns qualifieront de lénifiantes) ont pu avoir sur les générations d’ados et de jeunes adultes qui constituaient alors l'essentiel du public de BLINK-182. Véritable pas en avant dans la carrière du groupe en termes de professionnalisme pur, "Dude Ranch" n’en est pas moins exempt de défauts, avec la tendance à se ressembler de pas mal de suite d’accords, et toujours cette fâcheuse tendance de gaver l’album jusqu’à la gueule, partagée par presque tous les Punks made in California dans les 90’s.

Quel intérêt peuvent vraiment revêtir des titres comme "Lemmings", "Degenerate", "Emo" ou même "Waggy", qu’on oublie illico lorsque déboulent les vrais tubes du disque ? Certains de leurs textes ne sont pas si nuls, pourtant, mais en se voyant administrer le traitement musical de base du Pop-Punk BLINKien, il n’y avait aucune chance qu’on les garde en mémoire… Certes, il y a là de quoi faire sautiller de plaisir des légions de teenagers, mais pas encore assez pour réjouir le fan de Pop-Punk vraiment exigeant, car il y en a et vous en lisez un à l'heure qu'il est. Les ingrédients qui feront de "Enema Of The State" l’énorme succès commercial et artistique (j’insiste) que l’on sait sont déjà là, pour partie, mais ni le trio, ni son management, ni son producteur ne sont parvenus à concentrer les saveurs capables de rendre la recette BLINK-182 imparable tout du long.

A lire aussi en PUNK ROCK par T-RAY :


BLINK 182
Blink-182 (2003)
Un album pour clore le débat Blink-182




SCOTT SELLERS
The Judge (2018)
Jugé coupable de filer le smile !


Marquez et partagez





 
   T-RAY

 
  N/A



- Tom Delonge (guitares, chant)
- Mark Hoppus (basse, chant)
- Scott Raynor (batterie)


1. Pathetic
2. Voyeur
3. Dammit
4. Boring
5. Dick Lips
6. Waggy
7. Enthused
8. Untitled
9. Apple Shampoo
10. Emo
11. Josie
12. A New Hope
13. Degenerate
14. Lemmings
15. I'm Sorry



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod