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BLINK 182 - California - Deluxe (2017)
Par T-RAY le 11 Juillet 2017          Consultée 1875 fois

Cette chronique ne concerne que le deuxième CD que contient l’édition "Deluxe" de "California", initialement sorti en 2016.

Cela fait toujours un peu flipper lorsqu’un groupe ou un artiste que l’on apprécie annonce qu’il va sortir un double album. Surtout quand l’album, à la base, n’était qu’un simple. On se souvient de "Load", sixième opus studio de METALLICA, qui devait être un double avec tout le contenu du futur "ReLoad" sur la deuxième galette, avant que leur producteur Bob Rock ne conseille fort intelligemment aux Four Horsemen de ne garder un format d’album simple. Malheureusement, "ReLoad" est finalement sorti un an plus tard pour entériner l’échec artistique et commercial que l’on connaît, et entretenir le mauvais procès fait à "Load" dès sa sortie.

Donc, lorsqu’une formation que l’on aime prend la décision de produire un album double en surenchère de ce qui devait être un album simple, on espère toujours qu’elle garde à l’esprit la jurisprudence METALLICA. Dans le cas de BLINK-182, "California" ne devait être à la base qu’un album simple. Mais le trio ayant composé trop de matériel pour un seul disque, il a gardé le surplus pour une deuxième rondelle… Qu’il a préféré ajouter à sa grande sœur dans une édition "Deluxe" de "California", sortie dix mois après l’original. Et en cela, BLINK-182 a bien fait.

Car l’effort de composition et d’enregistrement du power-trio durant les sessions de "California" a été suffisamment uniforme pour que ce deuxième CD fasse passer "California – Deluxe" pour un authentique double album. Non, le passage d’un disque à l’autre n’affiche aucun écart en termes de qualité, ni d’esprit. L’énergie est la même. L’efficacité des morceaux est la même. L’écriture est la même. Et la nostalgie qui se dégage de bon nombre de morceaux est la même que celle qui se dégageait déjà du premier disque. Je l’avais souligné dans ma précédente chronique : cette nostalgie est le sentiment fondateur de "California".

Nostalgie de l’amitié révolue entre Mark Hoppus et Tom DeLonge, nostalgie d’une jeunesse insouciante entre nanas, musique et "parties", nostalgie de la Californie de l’enfance, fantasmée plus que souvenue. La plupart des morceaux de "California – Deluxe" sont marqués par la nostalgie. Et même quand Mark, Travis et Matt nous fignolent des hymnes Pop-Punk teenage à l’ancienne, hyper énergique, avec la même fougue qu’autrefois et la même maîtrise totale des power-chords et du palm-muting de basse, cela donne un "Parking Lot" qui laisse poindre une pointe de regret d’une adolescence révolue.

La nostalgie, donc, est la trame de "California" jusque sur son deuxième disque. "Good Old Days" en témoigne et il suffit de lire les paroles pour s’en convaincre. Pop-Punk tout ce qu’il y a de plus classique, mais avec un petit côté détendu sur les couplets qui tranche avec le côté souvent tendu comme un string du punk à roulettes, ce morceau ne peut pas cacher les sentiments qui l’habitent. Nostalgie et regret, encore, au programme de "Hey, I’m Sorry", lorsque la vie d’adulte et ses difficultés rattrapent finalement l’adolescent potache. Ce titre, qui condense certains tics du Pop-Punk que BLINK dénonçait ou parodiait autrefois (les “woho”), parvient à transmettre la désillusion du teenager insouciant devenu parent sans emploi.

Quand, à la grande époque du BLINK-182 au sommet des charts, le groupe chantait principalement l’insouciance, mais avec toujours quelques morceaux pour rappeler à son auditoire la triste réalité du divorce, de la rupture amoureuse, des difficultés sociales et familiales, le BLINK de 2016/2017, lui, chante avant tout la désillusion ("Misery", "Don’t Mean Anything"), le regret (triste "Last Train Home") et l’innocence perdue (l’agréable ballade "Long Lost Feeling"). Même les titres foncièrement Pop-Punk, avec l’énergie qui va bien, respirent cette crainte des difficultés de la vie, comme le prouvent les paroles de "Wildfire", marquées du syndrome de Peter Pan.

A côté de cela, les morceaux coussin-péteur comme "Can’t Get You More Pregnant" font plouf plutôt que prout. Il est loin, le temps ou BLINK-182 pouvait décemment se permettre ce genre de fantaisies sans qu’elles paraissent ringardes : au contraire, c’est en adulte que le groupe compose aujourd’hui ses meilleurs titres Pop-Punk. L’album éponyme de 2003 puis l’ennuyeux "Neighborhoods" n’étaient pas parvenus à montrer ce degré de maturité tout en conservant l’esthétique et l’esprit du Punk à roulettes. Avec "California", le trio y est enfin parvenu, même si ça n’est pas parfait.

Ce qui n’est pas plus parfait, ce sont les titres qui tentent autre chose, sur le plan musical. "6/8", notamment, est un morceau de Rock totalement contemporain, et se rapproche en cela du "Los Angeles" du premier disque. En donnant tout de même moins l’impression d'entendre LINKIN PARK. "Bottom Of The Ocean", lui, marche clairement sur les plates-bandes d’un LINKIN PARK, en plus punky mais avec des sonorités similaires et un habillage sonore proche. Cette étonnante direction, déjà ébauchée sur le premier disque, apparaît peut-être moins surprenante si l’on considère le rapprochement entamé entre les deux groupes lors de leur tournée 2017 commune, intitulée "Welcome To Blinkin Park".

Pas parfait, donc, mais pas inutile, cette façon de considérer une certaine évolution dans sa musique, pour le trio californien. L’évolution que l’on aimerait davantage entendre, cependant, c’est celle, acoustique, que propose le groupe sur la version live de "Bored To Death" le single issu du premier disque. Pleine de feeling, riche du passage de la voix de Mark à celle de Matt d’un couplet à l’autre, ce titre laisse imaginer sans mal le potentiel fédérateur d’un BLINK-182 interprétant ses tubes avec guitare, basse, batterie, voix, sans aucune saturation… De quoi donner encore plus de relief à la nostalgie exprimée sur tout cet album. A l’écoute de ce morceau, on se laisse emporter, et l’on se dit que, décidément, BLINK reste doué pour composer des petites pépites de chansons naturellement pop. Un plaisir pour conclure le second disque de ce "California – Deluxe", qui tient sans trop de problème la comparaison avec le premier. Ouf, l’écueil du double album est évité.

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- Mark Hoppus (basse, chant)
- Travis Barker (batterie)
- Matt Skiba (guitares, chant)


1. Parking Lot
2. Misery
3. Good Old Days
4. Don't Mean Anything
5. Hey I'm Sorry
6. Last Train Home
7. Wildfire
8. 6/8
9. Long Lost Feeling
10. Bottom Of The Ocean
11. Can't Get You More Pregnant
12. Bored To Death (live And Acoustic)



             



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