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TALKING HEADS - Stop Making Sense (1984)
Par WALTERSMOKE le 18 Juillet 2018          Consultée 1917 fois

Quel est le meilleur album des TALKING HEADS ? La réponse évidente est Remain in Light (1980). Dansant et intelligent à la fois, avec une musique métissée du plus bel effet, il constitue clairement le pinacle du groupe étasunien, aidé ici par une ribambelle de musiciens de divers horizons et Brian Eno. Mais s'il fallait vraiment choisir un et un seul album des TALKING HEADS, la réponse est encore plus évidente : True Stories (1986) !... bon d'accord, c'était pas drôle. Non, la réponse, c'est Stop Making Sense.
Curieux de retenir un film live, non ? Et pourtant, à son visionnage, le choix paraît des plus évidents. Réalisé en 1984 par Jonathan Demme (Le Silence des Agneaux, c'est lui), il ne se contente pas de suivre l'âge d'or des TALKING HEADS et de précéder la sortie de deux albums studio lamentables (plus le sous-estimé Naked), il est aussi un précieux témoignage de toute la grandeur du groupe sur scène. Osons même le dire : c'est sans doute la meilleure oeuvre des TALKING HEADS, ni plus, ni moins.

Pour qui voudrait se focaliser sur la musique, pas de panique même à l'époque : Stop Making Sense existe en format audio uniquement. Mais tout comme pour The Name of this band is Talking Heads (1982), il vaut mieux se procurer la réédition CD, le vinyle d'origine ne retenant que 9 des 16 morceaux interprétés par le groupe – et en les raccourcissant qui plus est, pour former un album de 39 minutes ; ce qui est d'autant plus absurde qu'il y avait moyen à l'époque de faire un double album, mais passons. Et comment dire... Dès le début, c'est le festival de riches idées et de génie musical. Stop Making Sense est connu pour son premier tiers où le nombre de musiciens augmente au fil des morceaux : on commence ainsi avec "Psycho Killer", grand classique des TALKING HEADS, où David Byrne affronte seul la scène, nanti de sa guitare et d'une beatbox. Un minimalisme au service d'une interprétation non seulement originale, mais aussi rafraîchissante. À ce départ paradoxalement riche succède "Heaven", où le duo basse/guitare offre cette fois une interprétation poignante, touchante. Et ainsi de suite jusqu'à un "Burning Down the House" explosif à l'énergie contagieuse.

Le constat est bien simple : rien que pour les morceaux de Speaking in Tongues, Stop Making Sense vaut le coup tant il parvient à les dynamiser encore plus (et le son de batterie de Chris Frantz...). Tout juste peut-on trouver le temps long sur "Swamp" et "This Must be the Place", mais on reste encore loin au-dessus du studio. "Burning down the House", "Slippery People", "Girlfriend is better"... c'est comme pour Made in Japan (1972), on ne peut dès lors plus revenir en arrière avec les albums studio – encore que Machine Head (1972) est médiocre mais ceci est une autre histoire. Quant aux extraits des albums précédents, ils « subissent » à peu près le même traitement, permettant ainsi d'avoir la version ultime de "Life during Wartime", ou bien une version encore plus décapante de "Once in a Lifetime".

Mais Speaking in Tongues, c'est aussi deux incartades qui font plaisir. La première, c'est "What a Day that Was", extrait de The Catherine Wheel (1981), première véritable œuvre solo de Byrne. Le morceau marche du feu de Dieu avec son support visuel (cf. chronique du DVD), mais même privé de l'image, on ne peut que s'incliner devant une performance unique et incroyablement percutante, au service d'un génie et d'un talent (collectif) débridé. L'autre incartade, c'est "Genius of Love", le tube de Tom Tom Club. Autant la version présente sur le premier album du groupe de Tina Weymouth et Chris Frantz est sympathique mais a mal vieilli, autant l'épreuve du live rend cette chanson vraiment solide.

Stop Making Sense est un album vraiment superbe, qui permet de (dé)montrer toute l'étendue des TALKING HEADS à pouvoir jouer une musique atypique et originale, en plus d'être une compilation courte mais concise. Il n'est pas dans l'absolu meilleur que Remain in Light, mais de par sa capacité à synthétiser la musique du groupe et à achever ce que "I Zimbra" avait démarré, il mérite amplement son titre de « meilleur album des Talking Heads ».

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- David Byrne (chant, guitares)
- Tina Weymouth (basses, chant sur 13, guitare sur 11)
- Jerry Harrison (claviers, guitares, choeurs)
- Chris Frantz (batterie, choeurs)
- +
- Bernie Worrell (claviers)
- Alex Weir (guitares, choeurs)
- Steve Scales (percussions)
- Ednah Holt (choeurs)
- Lynn Mabry (choeurs)


1. Psycho Killer
2. Heaven
3. Thank You For Sending Me An Angel
4. Found A Job
5. Slippery People
6. Burning Down The House
7. Life During Wartime
8. Making Flippy Floppy
9. Swamp
10. What A Day That Was
11. This Must Be The Place (naïve Melody)
12. Once In A Lifetime
13. Genius Of Love
14. Girlfriend Is Better
15. Take Me To The River
16. Crosseyed And Painless



             



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