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- Membre : Alva Noto + Ryuichi Sakamoto, Ryuichi Sakamoto

YELLOW MAGIC ORCHESTRA - Technodelic (1981)
Par WALTERSMOKE le 21 Août 2019          Consultée 1070 fois

1981 a été une année importante, charnière même, pour la musique électronique. C'est notamment l'année où l'échantillonnage (ou sampling) connait un sérieux coup d'accélérateur, entre autres grâce au Fairlight, un clavier australien (alors très cher, 75 000 $) aux possibilités sinon infinies, au moins formidables. Côté sortie d'albums, on note My Life in the Bush of Ghosts de Eno et David Byrne, mais il ne faudrait pas oublier Les Chants Magnétiques de Jean-Michel JARRE, et bien évidemment, BIEN ÉVIDEMMENT, Computerwelt de KRAFTWERK – bon, je pourrais aussi citer les Chariots de Feu par VANGELIS mais lui il est nul. Bref, une riche année rien qu'en grattant la surface.

Mais j'ai oublié un nom et pas des moindres : YELLOW MAGIC ORCHESTRA.

Le fameux groupe japonais, à l'origine simple side-project de Haruomi Hosono devenu un vrai groupe au long cours, a aussi son mot à dire dans le vaste monde de la musique électronique. Et en cet an de grâce 1981, après un BGM faisant la part belle aux nouveaux instruments tels le légendaire TR-808 de Roland, Y.M.O. sort Technodelic, autrement nommé « la foire aux samples ». Grâce au Fairlight ? Non, grâce au LMD-649, un échantilloneur encore plus performant et à l'origine spécialement conçu pour Y.M.O. Et autant dire qu'il aura su s'en servir et pas qu'un peu.

Technodelic est donc un festival de samples. Chants, percussions, effets sonores... rien n'est épargné par Ryuichi Sakamoto, Haruomi Hosono et Yukihiro Takahashi. Mais pour un album-pionnier, ce qui est encore plus savoureux de prime abord, c'est que le trio nippon utilise directement les dernières innovations en date pour faire des morceaux limites acceptables en tant que singles, et qui sont donc autre chose que des démos techniques – on est en somme déjà bien loin de Morton Subotnick, pour ceux qui connaissent. Les choses commencent fort avec "Pure Jam", d'ailleurs exploité en 45 tours, et qui impressionne par son alliance si cohérente entre samples vocaux certes parfois irritants et mélodies captivantes. Quant à "Neue Tanz", au nom si « rigueur germanique », il répond brillamment à la question « mais quel est l'apport de Yellow Magic Orchestra dans le monde rap/hip-hop ? », bien plus que "Rap Phenomena" sur BGM. Mais plus on avance, et plus les morceaux sont géniaux – c'est le mot.

Je parlais au début de la chronique de KRAFTWERK, qui a brillé en 1981 avec Computerwelt. Mais vous savez quoi ? Y.M.O. le prend à revers avec "Key", le véritable tube de Technodelic, déboulant sur une cavalcade techno (logique) portant sur ses frêles épaules un morceau synthpop au chant très néo-romantique. Dans un registre encore plus pop, il y a également "Taiso" qui peut être vu comme très intéressant... si l'on ne connaît pas les TALKING HEADS, tant le refrain de cette chanson taillée pour la gym ressemble à celui de "Once in a Lifetime". D'ailleurs, elle a bénéficié d'un clip réalisé par le fameux groupe, même si je soupçonne en fait David Byrne de l'avoir fait tout seul – et on a là un début de réponse à la B.O. du film Le Dernier Empereur, mais ceci est une autre histoire. Personnellement, je trouve que c'est le point faible de Technodelic, même si d'aucuns seront rebutés par la lourdeur mécanique de "Stairs" ou la répétitivité de "Gradated Grey". Et puis, il y a "Seoul Music", un autre déluge de samples, mais aussi et surtout une chanson traînant une forme de mélancolie, notamment dans les paroles signées Peter Barakan. Qui dit encore que la musique électronique n'a aucune âme ?

Technodelic est un pas de géant pour la musique électronique, qui aura rapidement séduit aussi bien d'autres chantres du même genre que des gonzes adeptes de musiques urbaines (rap/hip-hop). Mais c'est aussi un album composé par des musiciens chevronnés, et sortent (ou continuent de sortir pour être plus juste) des morceaux capables de plaire au grand nombre. On peut aller jusqu'à dire que c'est l'album le plus inventif de la carrière de Y.M.O. mais pas le meilleur. Le meilleur, il arrive deux ans plus tard.

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- Haruomi Hosono (claviers, basse, chant)
- Ryuichi Sakamoto (claviers, chant)
- Yukihiro Takahashi (claviers, chant, batterie)
- +
- Peter Barakan (transmetteur-récepteur sur 1)


1. Pure Jam
2. Neue Tanz
3. Stairs
4. Seoul Music
5. Light In Darkness
6. Taiso
7. Gradated Grey
8. Key
9. Prologue
10. Epilogue



             



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