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HONKY TONK ROCK N ROLL  |  COMPILATION

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Johnny HORTON - Rockin' Rollin' Johnny Horton (1990)
Par LE KINGBEE le 18 Décembre 2018          Consultée 2884 fois

Certains amateurs de Country Music ou de Hillbilly s’étonnent parfois, à juste raison, que la discographie de Johnny HORTON contient plus de compilations que d’albums originaux. Deux raisons viennent expliquer cette anomalie : la première réside dans le fait de publier des disques via les joies du Domaine Public. La seconde, plus évidente, vient du fait que le Sieur Horton est décédé en novembre 1960, des suites d’un accident de voiture alors qu’il revenait d’une tournée avec ses deux accompagnateurs, alors que la gloire commençait tout juste à lui caresser le dos. Soyons honnête, si cet excellent chanteur, roi du Tonk Roll, aurait pu figurer comme le gendre idéal auprès de nombreuses familles américaines (HORTON présentait bien, ne fumait pas, ne buvait pas, contrairement à de nombreuses stars de la Country) le succès viendra tardivement, presque dix ans après des débuts qu’on pourrait qualifier de laborieux et de malchanceux.

Après avoir enregistré pour Abbott et Mercury, Horton connaîtra enfin le succès à partir de 1956 en décrochant un contrat chez Columbia et en s’associant avec le guitariste Tommy Tomlinson, de retour de Corée et du contrebassiste Tillman Franck, un vieux routier du Hillbilly. La légende affirme qu’Elvis PRESLEY aurait financièrement participé à la session Columbia du 12 novembre 1956, lui prêtant pour l’occasion le contrebassiste Bill Black.

Ancien basketteur pour l’Université de Waco, futur étudiant en géologie, Johnny Horton eu pendant longtemps la bougeotte, il deviendra même pêcheur professionnel en Alaska, d’où son surnom de « Fisherman ». Le guitariste aura donc connu un succès tardif qui hélas ne durera guère longtemps vu la tragédie dont il sera victime, mais une chose demeure certaine, l’artiste mais également l’homme n’auront cessé de faire l’unanimité, chose rare dans le milieu de la Country, où de nombreux musiciens n’ont eu de cesse de se tirer dans les pattes, à l’instar des cow boys ou héros de western bien connus. Horton, sans jamais avoir tirer la couverture à lui, pourrait se targuer d’avoir tissé de forts liens d’amitié avec des musiciens aussi variés qu’Elvis PRESLEY, Johnny CASH, Carl PERKINS, Merle Travis, Tennessee Ernie Ford, ou Jerry Rowley.

Si Columbia n’a publié que deux disques du vivant de l’artiste, les autres sont posthumes, le label allemand Bear Family a repris largement la relève avec pas moins de trois énormes coffrets dont « une complete » et six compilations. On notera au passage que deux compiles vinyles furent publiés en 1977 et 1981 sous les intitulés « Rockin’ Rollin’ Horton » et « Rockin’ Rollin’ Johnny Horton ». Le présent CD, agrémenté d’un livret intérieur de 12 pages, est constitué de 20 pistes (durée 44 minutes) issues de 13 sessions s’étant déroulées à Nashville entre janvier 1956 et mars 60 sous la houlette de Don Law♦, le producteur qui aura permis à la Country de prospérer incroyablement et même d’exploser via la firme Columbia.

Parmi ces vingt pépites, un quart provient de la plume du californien, texan d’adoption, le compilateur mettant l’accent sur des titres énergiques, comme le laisse clairement entendre son titre. Si le chant parfaitement reconnaissable via une remarquable diction et un humour proche du second degré, mais jamais méchant, frappent les esprits, ce sont encore et toujours l’orchestration, les arrangements proches du Nashville Sound et des tempos oscillant souvent entre Honky Tonk, Rock n Roll et Rockabilly qui marquent le répertoire d’Horton d’une pierre blanche. Si le chanteur a connu trois Number One avec « North To Alaska », « When It’s Springtime In Alaska » et « The Battle Of New Orleans », tous trois absents, le compilateur nous joint toutefois l’humoristique « Sleepy Eyed John » avec peut être l’acteur Walter Brennan, un ancien comédien de Vaudeville, à l’harmonica. Dans le même genre, figure « Sal’s Got a Sugarlip » un honky Tonk presque parodique mitonné à la sauce nashvillienne.

La patte de Don Law est clairement évidente sur de nombreux morceaux : « Cherokee Boogie », un boogie rockin’ syncopé, « The Electrified Donkey », un Rock n Roll qui viendra orner la bande son du film « Le Grand Sam » ou « I Don’t Like I Did » un vrai Hillbilly Rock. Le registre Honky Tonk, souvent barbant pour l’auditeur européen, prend ici une nouvelle dimension par le biais de tempos accélérés et d’un jeu de guitare plus dur comme en attestent « Honky Tonk Man », « Sugar Coated Baby », morceau sonnant très Louisiane ou bien « Honky Tonk Mind (The Woman I Need) ». On retrouve aussi quelques petites douceurs « I’m Ready If You’re Willing » une ballade texane, « Lover’s Rock », un Rock Slow Down bien bluesy. Mais que serait un disque de Tonk Roll sans quelques Rock n Roll ? « Honky Tonk Hardwood Floor » avec sa grosse ligne de basse et son jeu de piano, « I’m Coming Home » un Rockab dévastateur et sans pitié et « Let’s Take The Long Way Home » un Hillbilly Rock de haut calibre. Mais la grande force de Johnny Horton, Don Law et de ses accompagnateurs (scène et studio) consiste dans l’apport d’une touche de fantaisie, conjuguant Teen Rock et des chœurs féminins bien dans l’esprit du Nashville Sound. « All Grown Up », « Ole Slew Foot » ou « I’m One Woman Man » en sont les plus beaux exemples.

Une compilation sans la moindre pièce faible, les amateurs de Honky Tonk traditionnel ou de ballades, genres dans lesquels Horton pouvait aussi se distinguer, en seront ici pour leurs frais, le compilateur orientant le recueil sur le Rock et les quatre dernières années de ce chanteur guitariste élégant.

♦ Natif d’Angleterre mais immigré aux States à vingt ans, Don Law demeure connu pour avoir enregistré le bluesman Robert JOHNSON en novembre 1936 pour Vocalion. Durant les fifties et sixties, Don Law a collaboré et parfois permis de signer de grands noms de la Country (Lefty Frizzell, Johnny CASH, Ray Price, Little Jimmy Dickens, Flatt & Scruggs, Billy Walker) mais aussi du Rockabilly (The Collins Kids, Carl Perkins). En 1967, après avoir œuvré avec ferveur pour la Columbia et placé le label parmi les places fortes de la Country, Don Law sera mis à la retraite forcée, remplacé par Bob Johnston, l’auteur des sessions de « Blonde On Blonde » de Bob DYLAN. Et oui l’Industrie du Disque est souvent impitoyable.

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- Johnny Horton (chant, guitare)
- Grady Martin (guitare)
- Harold Ray Bradley (banjo 2,guitare 3-4-9-10-11-14-15-16)
- Tommy Tomlinson (guitare 1-2-3-4-5-8-15-16-17-18-19-20)
- Hank 'sugarfoot' Garland (guitare 1-5-8)
- Ray Edenton (guitare 12-13)
- Reggie Young (guitare 6-7)
- Johnny Mathis (guitare 17-18)
- Bill Black (contrebasse 9-10-11-14)
- Floyd 'lightnin'' Chance (basse 6-7-12-13-15-16-17-18)
- Joseph Zinkan (basse 1-2-3-4-5-8)
- Jesse Sparks (basse 19-20)
- Murray 'buddy' Harman (batterie 1-2-3-4-5-6-7-8-17-18)
- Floyd Cramer (piano 1)
- Marvin Hugues (piano 8)
- Allen Harris (piano 19-20)


1. Ole Slew Foot
2. Sal's Got A Sugarlip
3. Cherokee Boogie
4. The First Train Headin' South
5. Sleepy Eyed John
6. All Grown Up
7. Got The Bull By The Horns
8. The Electrified Donkey
9. Honky Tonk Man
10. I'm Ready If You're Willing
11. I'm A One Woman Man
12. Sugar Coated Baby
13. I Don't Like I Did
14. I'm Coming Home
15. Honky Tonk Mind (the Woman I Need)
16. Tell My Baby I Love Her
17. Let's Take The Long Way Home
18. Lover's Rock
19. Honky Tonk Hardwood Floor
20. The Wild One



             



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