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Charlelie COUTURE - Fort Reveur (2011)
Par NESTOR le 15 Mars 2019          Consultée 1698 fois

Cinq années se sont écoulées avant que CHARLELIE ne donne une suite au très Rock New YorCœur (2006), son 19ème album Fort Rêveur dont l'entame exhale une forte odeur de continuité. En effet, dès "Les Statuts de Ma Liberté", le premier titre, nous retrouvons aussi bien la voix nasillarde du Lorrain que la thématique liée à son précédent opus, à savoir sa ville d'adoption, New York. Si l’ambiance aux tonalités bluesy est dans un premier temps un peu plus surprenante, nous avons tout de même le sentiment d’être en terrain connu. Sensation renforcée par un "Phosphorescence" qui, sous des aspects plus modernes (du fait de gimmicks électroniques), et malgré un banjo lancinant, nous renvoie au passé récent du chanteur.

Avec "Les Ours Blancs", nous avons enfin le sentiment de passer dans une autre dimension. Sa voix se fait plus chaude, plus lourde et la musicalité des paroles gagne en intensité. Même si le texte, qui aborde les déséquilibres Nord/Sud et la surconsommation, s’essouffle un peu au final, le morceau se révèle envoûtant et efficace. Cette impression positive est accentuée par "Phenix" qui, au travers de ses plus de 9 minutes, nous berce de sensations diverses. Le propos se fait plus varié et plus énigmatique. On passe d’ambiances hypnotiques et inquiétantes à des passages qui se font plus violents, pour ensuite devenir aériens, le tout avec pour constante de rester captivant de bout en bout.

Les trois titres suivants reprennent plus ou moins la même formule : des mid-tempo nonchalants et très plaisants à écouter. Quelques touches, ici de banjo, là de chœurs féminins, maintiennent continuellement l’intérêt de l’auditeur en éveil, malgré des paroles qui auraient mérité une attention plus soutenue. Avec "Quelqu’un en moi", on se prend à espérer (en vain) un retour massif des guitares électriques. Ce bon morceau s’adosse à des tempos bien plus appuyés et à un groove très palpable. Un passage de guitare slide jouissif contribue à faire de ce titre une réelle réussite. Bien que plus calme, le narratif "Nés trop loin" nous prend doucement par la main pour nous promener sans peine dans une histoire comme l’artiste aimait nous les faire partager il y a quelques années. Sans aucune difficulté, il nous immerge dans les méandres de son récit.

Mais l’intérêt de l’album chute grandement à partir de l’horripilant "Faire Com" qui, malgré un clin d’œil amusant au grand classique historique de CHARLELIE, "Comme un avion sans aile", ne parvient pas à donner corps au propos pourtant intéressant du chanteur. Cette baisse de niveau est telle que lorsqu'il abandonne le Français pour pousser la chansonnette en anglais, on prend alors réellement conscience du fait que sur cette fin de disque, la musique ne se suffit pas à elle-même, et que le résultat s’avère assez quelconque.

Au final, ce long album se révèle tout aussi charmeur que décevant. La grande quantité de matière proposée ici nuit un peu à l’efficacité d’un disque qui, s’il comporte de très bons moments et un charme particulier fait de mélancolie et de douceur, manque parfois de prise de risque au niveau musical. En s’appuyant essentiellement sur des mélodies pop-rock parfois mâtinées de sonorités cajun, CHARLELIE semble trop souvent choisir la solution de facilité. Pourtant, lorsqu'il sort des sentiers battus, il parvient sans peine à nous bousculer, à nous surprendre et à nous émouvoir. En outre, le bonhomme semble ne pas avoir trop forcé son (énorme) talent pour ce qui est des textes. Et si l’on se régale avec la moitié d’entre eux, on reste sur sa faim le reste du temps. Allégé de quatre à cinq titres, et doté d'un morceau supplémentaire vraiment rentre-dedans, nul doute que l’on tenait là un nouveau classique.
Contentons-nous d’apprécier le nouvel album de CharlElie COUTURE, en n’en retenant que la très bonne première partie. Ce n’est déjà pas si mal, mais, au regard du talent du bonhomme, c'est également un peu frustrant, et on aurait pu espérer un tantinet plus.

Il est à noter que, avant sa sortie par les réseaux de distribution classiques, le disque a été proposé sous un format faisant la part belle aux visuels via le site 'Vente-privee.com' au prix modique de 6 €.

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   NESTOR

 
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- Charlelie Couture (chant, claviers, guitares)
- Karim Attoumane (guitares)
- The Chet (guitares)
- Kevin Hunter (guitares)
- Sean Flora (basse)
- Kevin Cerovich (batterie, trombone)


1. Les Statuts De Ma Liberté
2. Ta Phosphorescence
3. Les Ours Blancs
4. Le Phénix
5. Les Gestes Gratuits
6. La Vie Facile
7. Si Légère
8. Quelqu’un En Moi
9. Nés Trop Loin
10. Peintures De Guerre
11. Faire Com
12. Born Again
13. 58th Street
14. Entre Les Lignes
15. Summertime



             



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