Et voilà ! Pour tous ceusses qui avaient suivi avec attention les diverses pérégrinations souvent douteuses de Steve Wold, aka SEASICK STEVE, l'homme au mal de mer, vous aurez compris que ce loustic se moque de nous, en permanence ! Et v'là-t-y pas que rédigeant des éléments autobiographiques du bonhomme, de sérieux journalistes musicaux se sont rendus compte que le gros balèze au look de prospecteur était en fait né dix ans plus tard.... Vous avez bien entendu mesdames et messieurs, l'artiste s'est attribué 10 années de plus au compteur pour se donner un look de grand'pa là où il y avait un jeunot en fait ! Le calcul était excellent puisqu'il a grandement servi ses intérêts. Imaginez un peu l'effort qu'a dû représenter le fait de se créer ex nihilo des grattes à 3 cordes ou même son fameux Stick à une corde ? Hein ? Du flan tout ça ! Mais ce n'est pas tout, nous voici face à son neuvième opus ! Ça commence à en faire des blagounettes ! Vous voilà prévenus !

Nous voilà déjà en compagnie de la trois cordes sur "Here Da Winter" qui introduit l'album. Ca sonne clairement comme du ZZ TOP moins la sophistication cyber, jusqu'à la voix qui singe parfois celle du révérend ! Il faut admettre que malgré la répétition c'est assez jouissif ! Et ce mec qui a vécu des dizaines d'années en Norvège se plaint de l'hiver ! Et mes couilles ?!? Il continue de nous la fourrer bien profond ! "Locked Up and Looked Down Blues" est toute d'impertinence et de gouaille alors que "Company" est plus dynamique, mais elles confirment le job de la même manière.

Et du blues, lent ou mid-tempo dans tous ses états ! On tape du pied à la Johnny Lee HOOKER sur "Shady Tree" et "Ain't Nothin But A Thang". "Can U Cook" est un rock teigneux composé avec le stick de Steve, un brin frustre à mon goût. "Chewin ON Da Blues" est lent et dénudé, alors qu'on tressaute sur "Down De Road". "Lay" avec son beat presque hip-hop voit une atmosphère plutôt smoothy prendre le pouvoir, de manière assez moderne alors que le genre est tout de même... Roots... On imaginerait presque les cowboys alternatifs de PUSCIFER pondre de telles lignes.

Au final, je garde trois titres qui ont belle allure à vous conseiller : "Last Rodeo", une véritable histoire de rodéo et de cowboys, ça sonne donc western comme il se doit, avec un joli harmonica et la voix claire du vieil hurluberlu, très sympa. C'est à nouveau fort simpliste sur "Get My Drift" : quelques notes égrenées sur lesquelles les divers éléments s'agrègent peu à peu. Ca rend bien car l'animal sait y faire, pas de doutes, on y salue à nouveau sa voix particulièrement mise en valeur. En définitive, le titre le plus remarquable à mon sens s'avère le moins blues du lot. En effet, avec "Sun On My face", nous sommes de retour sur le perron d'une maison toute pourrie à la peinture écaillée, c'est là que le vieux Steve chasse la belette qui s'assoit à ses pieds. Une petite merveille d'ambiance crépusculaire du sud... Ce titre mi-blues mi-folky est absolument génial !

Allez-vous vous faire avoir une nouvelle fois par notre oiseau de mer ? Il est indéniable qu'il nous prend pour des ahuris prêts à croire à ses élucubrations sur ses histoires à le mord-moi-le-nœud. En revanche, il fait toujours preuve de certaines fulgurances, et les compos sont de bon aloi, parfaites pour distiller une petite ambiance bluesy pour vos soirées entre amis... Comme dab quoi, les bobos n'y verront que du feu !