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Alicia KEYS - The Diary Of Alicia Keys (2003)
Par MARCO STIVELL le 31 Mars 2019          Consultée 2122 fois

Avec un démarrage en trombe et pas moins de cinq récompenses pour son premier album Songs in A Minor, la jeune Alicia KEYS est acceptée pour jouer dans la cour des grands, mais ce n'est pas sans mal ni effet secondaire nuisible. En l'occurrence, la pression monte autour d'elle, forte, pour que son deuxième disque remporte autant de succès, sinon plus.

Comme un signe du destin et un pied-de-nez aux hommes (et femmes) d'affaires, The Diary of Alicia Keys ne fait que se rapprocher des records du premier à domicile (4 millions au lieu de 6), tandis que sur le plan mondial, il s'en éloigne largement (8 au lieu de 16). Toutefois, cela reste un beau palmarès, et, sinon pour signaler que le raz-de-marée commence déjà à se tasser, les chiffres froids ne devraient pas trop avoir cours en parlant d'une oeuvre magistrale, plus que la première.

Moins de rap, mais toujours autant de producteurs pour un résultat moins aride, plus appréciable. On croise d'ailleurs les noms de l'ami de KEYS, Kerry Brothers Jr. qui monte en grade (sur Songs in A Minor, il n'était que co-auteur), mais aussi TIMBALAND et Kanye WEST. N'étant pas franchement amateur ni de l'un ni de l'autre, votre serviteur reconnaît que leur empreinte se fond bien dans cet ensemble fort réussi, enregistré entre Paris, Londres, New York et Miami.

Alicia KEYS rappe moins donc, mais elle nous réserve quelques narrations bien placées et surtout, beaucoup, beaucoup de sensualité. Même son chant le plus haut ne tire jamais trop sur la corde, et pareil pour les choeurs, remarquablement gérés. Ce qu'elle voulait prouver à travers son premier album, elle l'améliore ici, jusque dans son jeu de piano. Il suffit d'écouter "Harlem Nocturne", avec des montées et descentes qui deviennent des cascades sur "You Don't Know My Name", les virgules enchanteresses à chaque fin de phrase de "Slow Down", et bien sûr, les triolets descendants de l'introduction merveilleuse, pourtant tellement simple, de "If I Ain't Got You".

Ce dernier morceau est un des poids lourds du disque, un de ceux qui justifient son succès. Alicia KEYS ne déroge pas à son style ballade r'n'b éprise et gorgée de soul, mais le refrain marque le public, mieux que d'autres. Les saxophones apportent une couleur développée ensuite sur le splendide final "Nobody Not Really", un caractère sale et urbain qui s'accorde joliment avec le chant de KEYS dans ses élans les plus doux. Il faut également prêter attention aux parties de guitare, sur tout le disque, avec quelques solos distordus sur les brillants "Diary", "Dragon Days" et "Feeling U, Feeling Me" qui agit comme une respiration presque instrumentale.

KEYS est définitivement une musicienne incroyable, bien entourée aussi certes, mais aux chansons écrites et interprétées avec intelligence, sans rien enlever à l'émotion. Un seul titre ici, "Wake Up", se situe en deçà du reste d'un point de vue qualité, et un autre, "Heartburn", s'en éloigne stylistiquement par son caractère drum'n'bass (mais pas électro) dont TIMBALAND est responsable. Les choeurs massifs, le chant d'Alicia KEYS, très funky, y sont excellents. Un brin isolé, mais réussi ! Tout comme la contribution de Kanye WEST au merveilleux "You Don't Know My Name", de la soul old-school pur jus où John LEGEND fait des choeurs. Ces cordes feutrées, cet esprit fin et distingué, vrai gala musical !...

The Diary of Alicia Keys est encore parcouru de touches exotiques loin d'être kitsch. Un sitar se promène sur "If I Was Your Woman/Walk on By", de quoi nous séduire davantage. Pour "So Simple", ce qui devait être une balade rêveuse de plus est relevé par un rythme funk, de manière très sexy. "Karma", dont le clip remporte un MTV Award dans sa catégorie en 2005, offre une mélodie chaloupée, aspect qui se retrouve à la fin du disque. Un des trésors cachés, "Samsonite Man" nous propose Alicia KEYS en mode zouk biguine, percussions latino et guitare classique, génial. D'autant plus que, qualité de production oblige, le titre de fin reprend cette idée aussitôt après. Un des meilleurs albums de la décennie 2000 dans son genre, un indispensable !

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Alicia Keys (chant, pianos, synthétiseurs, arrangements)
- Kerry Brothers, Jr. (programmations, batterie)
- Elijah Baker, Fred Cash Jr. (basse)
- Artie Reynolds, Steve 'styles' Rodriguez (basse)
- Willie Weeks (basse)
- Ronnie Drayton, Sharief Hobley (guitares)
- Hugh Mccracken, Ricky Quinones (guitares)
- Artie White, John 'jubu' Smith (guitares)
- Paul John, Steve Jordan (batterie)
- Pablo Batista (percussions)
- Dre & Vidal (instrumentations)
- Tim Christian Riley (piano)
- Arcell Vickers (orgue)
- Carl 'rev' Wheeler (piano wurlitzer, orgue)
- Onree Gill (orgue hammond b3, piano fender rhodes)
- Kumasi (programmations, synthétiseurs additionnels)
- D'wayne Wiggins (sitar, basse, guitare)
- Kurt Briggs, Avril Brown (violon)
- Stanley Hunte, Xin Zhao (violon)
- Lori Miller, Alexander Vselensky (violon)
- Marion Pinheiro, Dale Stuckenbruck (violon)
- Sanford Allen (direction, violon)
- Julien Barber, Richard Brice (alto)
- Robert Chausow, Barry Finclair (alto)
- Maxine Roach, Peter Vanderwater (alto)
- Marisol Espada, Eileen Folson (violoncelle)
- Melissa Meell, Caryl Paisner (violoncelle)
- Darryl Dixon, Joe Romano (cuivres)
- David Watson (cuivres, saxophone ténor, flûte)
- Ray Chew (arrangements et direction des cordes)
- Katreese Barnes, Stockley Carmichael (choeurs)
- L. Green, Andricka Hall (choeurs)
- Jessica Wilson, Gwendolyn Laster (choeurs)
- Taneisha Smith, Harold Lilly (choeurs)
- Cindy Mizelle, Jermaine Paul (choeurs)
- Erika Rose, Denise Stoudmire (choeurs)
- John Legend (choeurs)


1. Harlem's Nocturne
2. Karma
3. Heartburn
4. If I Was Your Woman' / 'walk On By
5. You Don't Know My Name
6. If I Ain't Got You
7. Diary (featuring Tony! Toni! Toné!)
8. Dragon Days
9. Wake Up
10. So Simple (featuring Lellow)
11. When You Really Love Someone
12. Feeling U, Feeling Me (interlude)
13. Slow Down
14. Samsonite Man
15. Nobody Not Really



             



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