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Nolwenn KORBELL - Bemdez C'houloù (2005)
Par MARCO STIVELL le 13 Juin 2019          Consultée 784 fois

Nolwenn KORBELL revient trois ans après son premier album, et avec une équipe assez ressemblante. Il y a juste un nouveau venu, Didier Dreo aux guitares et sitar. Frédérique Lory garde la direction artistique, tandis qu'Antonin Volson ajoute la batterie à son jeu de percussions. Celles-ci, complétées par les modèles "à lamelles" (marimba, vibraphone, glockenspiel) de Hugo Le Hénan, conservent une grande importance dans le spectre sonore.

Néanmoins, l'arrivée de Didier Dreo change la donne et de fait, grâce au sitar, les arrangements de Frédérique Lory et pour deux titres, Antonin Volson, versent davantage dans une couleur orientale, africaine, disons world pour donner un terme grossier mais qui au moins parle aux gens. D'un point de vue personnel, Bemdez C'houloù (phonétiquement "bemdé roulou", chaque jour de lumière, vraiment un titre superbe dans son message comme ses sonorités) est d'un impact moins grand que son prédécesseur, d'une qualité légèrement moindre, tout en proposant de fort belles idées.

Comment ne pas s'émouvoir dès le morceau-titre, que Nolwenn CORBEL dédie à une personne proche, en y mettant d'autant plus de profondeur, de douceur. Mélodie lumineuse, débordante de chaleur et d'affection, de même que la progression instrumentale, piano conducteur d'abord, refrain blues avec basse et batterie, percussions africaines et claps de mains...

Le soin apporté aux arrangements n'est pas qu'une question de style donc. KORBELL et ses musiciens ont voulu profiter davantage d'une telle osmose (ils restent ensemble pour quelques années encore, jusqu'à la fin de la décennie 2000) et fournir des titres plus longs, avec la spontanéité et l'envie de faire durer le plaisir inhérente aux improvisations, jazz ou non.

"Yannig ha Mai", Yannick et Marie, est un chant dialogué entre deux paysans amoureux d'enfance qui se retrouvent et veulent continuer à "jouer" mais avec tout ce que l'âge adulte amène de difficultés. La progression blues est belle une fois encore, KORBELL est impériale dans ses envolées sur un final long et fortement dynamisé par la batterie, le piano et le sitar. Il y a ce chant "Ololé !" utilisé autrefois pour communiquer de colline en colline qui résonne fortement ici, et une reprise en fin d'album nous ramène au temps de Yannig et Mai enfants, avec des bruits de nature pour seul ornement musical (ces vocaux en canons...).

De même, "Termaji", "bohémien", plus court dans sa durée, offre une prestation de KORBELL assez théâtrale pour un texte viscéral. On reconnaît là une grande chanteuse capable de s'adapter en révélant une certaine folie et qui lui va très bien, mais l'exercice se trouve complètement isolé. Comme pour la couleur donnée au fameux "Ololé !", on apprécie l'apport musical yiddish, juif... Toutefois, l'usage frénétique de relances, sur "Termaji" et le final de "Yannig ha Mai", reste un effort qui passerait mieux en concert que sur disque.

L'artiste trouve plus d'aisance et d'unité dans les chansons lentes, douces, pour ne pas dire celtes dans leur consonances. "News From Town for My Love Who Stayed Home" est un air galant, tout ce qu'il y a de plus poétique, vraiment très beau et pourvu d'une simple guitare - de quoi amorcer la transition avec le début de "Yannig ha Mai", acoustique également -, en sachant que les arrangements sont de KORBELL pour ce titre.

Avec autant de force et de pureté, elle reprend un traditionnel gallois, "Dafydd y garreg wen", "David De la Roche Blanche", hommage au harpeur aveugle David Owen (XVIIIème siècle) qui aurait composé la mélodie sur son lit de mort. Une marche lente vers l'au-delà, dont la spiritualité funeste est renforcée par le choeur d'hommes de Bretagne, Mouezh Paotred Breizh, avant de se trouver enrichie du marimba et de la caisse claire écossaise. Un bijou, à l'image de la valse "Un petit navire d'Espagne", traditionnel où Dame Nolwenn se rapproche de son père Hervé qui l'avait collectée lui-même en pays Goëlo (de Plérin et Pordic jusqu'à Paimpol). Une ambiance intime et splendide où l'effet de répétition ne crée aucune gène cette fois.

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   MARCO STIVELL

 
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- Nolwenn Korbell (chant, guitare sur 5)
- Frédérique Lory (piano, arrangements, direction musicale)
- Antonin Volson (batterie, percussions, contrebasse, arrangeme)
- Hugo Le Hénan (marimba, glockenspiel, vibraphone)
- Didier Dreo (guitares, sitar)
- Tangi Le Doré (basses)


1. Bemdez C'houloù
2. Termaji
3. Dal
4. Valsen Trefrin
5. News From Town For My Love Who Stayed Home
6. Yannig Ha Mai
7. Pardon An Dreinded
8. Dafydd Y Garreg Wen
9. Un Petit Navire D'espagne
10. Olole



             



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