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SAVOY BROWN - City Night (2019)
Par LE KINGBEE le 7 Juillet 2019          Consultée 1409 fois

SAVOY BROWN, le groupe de Kim Simmonds l’un des plus gros consommateurs de line-up, est toujours actif 55 ans après sa création. D’après son site, il s’agirait du quarantième album du groupe. Cela laisse rêveur ou pantois, car en fait quatre disques semblent avoir disparus des écrans radars et les doubles albums ne sont ici comptabilisés que pour un. Citoyen américain depuis le début des eighties, le gallois a connu une étonnante résurrection en 2011 via la publication de cinq albums par Ruf Records, un label allemand spécialisé dans le Blues et le Blues Rock.

Première surprise : la petite manie du père Simmonds qui consistait à changer de line-up sitôt l’apparition d’un disque dans les bacs semble avoir pris du plomb dans l’aile. En effet le bassiste Pat DeSalvo (ex Jukin’Bone et Backbone Slip) collabore avec le gallois depuis dix ans, même chose pour le batteur Garnet Grimm engagé à la même période mais qui avait participé à l’album Blues Life Midnight remontant à 2001.

Seconde remarque, alors qu’on pouvait s’attendre à retrouver le trio sur le label de Thomas Ruf, c’est Quarto Valley Records, propriété de l’entrepreneur californien Bruce Quarto, qui édite le disque. Quarto n’est pas totalement un inconnu, il a publié des disques, des DVD et divers documents sur Paul RODGERS, Edgar WINTER.
Simmonds qui passe plus la moitié de son temps aux States a enregistré les douze titres au Showcase Studios, un petit studio d’enregistrement de Dover (New Jersey), endroit où se sont illustré Leslie WEST, Albert CASTIGLIA, Robert GORDON, la chanteuse de Blues Janiva Magness et même Hubert Sumlin.

Dernier constat, Kim Simmonds qui ne composait que très peu en début de carrière nous propose ici un disque entièrement écrit de sa main.

Le premier titre indique indirectement ce à quoi le guitariste nous invite : Une marche bluesistique sur des charbons ardents ou des braises, en clair une escapade oppressante entre un Blues Rock New Orleans et un Blues entre vaudou et marécages ! Si le rythme ralentit un chouya sur "Don’t Hang Me Out To Dry", la voix introspective se fait déclamatoire et vient en contrepoint de gros breaks de guitare. Si "Payback Time" se dévoile comme un Blues Rock comme on en entend par wagon, sauf que le titre se démarque légèrement par une influence un brin Ska en direct des Caraïbes et des Barbades. Au cours de sa carrière, Savoy Brown a eu l’occasion d’ouvrir plusieurs fois pour ZZ TOP. On retrouve une sonorité texane sur plusieurs pistes "Red Light Mama", l’excellent "Conjure Rhythm" dans lequel le chanteur évoque son intérêt pour le Voodoo et la sorcellerie en provenance de la Nouvelle Orleans. Coupure judicieuse avec "Selfish World", un blues lent qui pourrait lui s’inscrire dans une galette du Splinter Group de Peter Green.

Chassez le naturel, il revient inlassablement au galop. "Wearing Thin" se dévoile comme un blues urbain bien épais, la guitare nous trempe avec une cascade de notes dans la lignée de JJ Cale ou Mark Knopfler. Même chose avec "City Night", un long blues urbain de plus de six minutes dans lequel le guitariste donne l’impression de nous faire la conversation. "Hang In Tough" est une combinaison de Blues Rock texan et de jungle beat à la Bo DIDLEY, alors que le mystique "Superstitious Woman" nous expédie a travers un tempo mêlant torpeur et moiteur en territoire Voodoo, les sorcières et les gris-gris vaudou étant les dadas du gallois. A soixante dix ans, Kim semble plus jeune et plus rebelle que jamais, la preuve avec "Ain’t Gonna Worry", un bon Blues Rock enrobé d’une sauce piquante en provenance du Texas qui malgré sa dureté nous laisse plusieurs arômes en bouche, tel un bon chocolat. Mention au sombre "Neighborhood Blues", titre pouvant s’apparenter à du Chicago Blues et dans lequel Simmonds émet quelques craintes sur son quotidien, aussi bien au niveau social que politique.

S’il est difficile voir impossible de réinventer quelque chose de bien nouveau et donc de créatif après une quarante de disques et 55 ans de carrière, Kim Simmonds prouve ici qu’il a encore la patate et que la passion est toujours bien chevillée au corps. Un disque de Blues Rock qui se range dans le dessus du panier par rapport à la production actuelle. Kim Simmonds demeure un musicien qui est toujours resté fidèle à ses principes. Signalons que la section rythmique avec une basse en brise lame n’a qu’une envie : que le leader place ses solos ou ses notes imparables. Dernière chose, si le guitariste faisait appel en début de carrière à plusieurs chanteurs, c’est désormais lui qui se charge du micro et son vocal n’a probablement jamais été aussi bon alors que le bonhomme avoisine les 70 ans. Terminons par le design de la pochette, si certains risquent d’y voir des immeubles peints lors d’une nuit de pleine lune, d’autres y verront des bouteilles et un verre posés sur le rebord d’un comptoir, une peinture du guitariste. Pour une meilleure visibilité, le disque est classé en Blues, alors que la case Blues Rock lui tendait les bras.

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   LE KINGBEE

 
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- Kim Simmonds (chant, guitare)
- Pat Desalvo (basse)
- Garnet Grimm (batterie)


1. Walking On Hot Stones
2. Don't Hang Me Out To Dry
3. Payback Time
4. Red Light Mama
5. Conjure Rhythm
6. Neighborhood Blues
7. Selfish World
8. Wearing Thin
9. City Night
10. Hang In Tough
11. Superstitious Woman
12. Ain't Gonna Worry



             



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