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SAVOY BROWN - Hellbound Train (1972)
Par LE KINGBEE le 11 Décembre 2018          Consultée 1499 fois

SAVOY BROWN ne chôme pas, on n’est en 1972 et la formation empile son 8ème album avec Hellbound Train. Pour une fois, Kim Simmonds (l’âme de SAVOY BROWN) garde la même équipe, des accompagnateurs au producteur Neil Slaven. Seul le lieu d’enregistrement change, Decca et Slaven décident de rester à Londres mais d’aller cette fois à Soho au Trident Studios. C’est là que FREE enregistra son Fire and Water, AMERICA son premier disque, les STONES Let It Bleed. Un studio phare auquel on doit aussi Nursery Crime de GENESIS, Space Oddity de David BOWIE, le Transformer de Lou REED et une partie des titres de l’album blanc des BEATLES.

Derrière les consoles, on retrouve Roy Thomas Baker, un ingé-son producteur rentré chez Decca à 14 ans qui a déjà collaboré avec TEN YEARS AFTER, FREE, NAZARETH, T. REX ou le Keef Hartley Band. Un bonhomme qui se fera connaitre plus tard auprès de QUEEN, des CARS ou de JOURNEY. Tout semble réuni pour faire de Hellbound Train une réussite, jusqu'à la pochette dont l’illustration est confiée au dessinateur David Anstey, déjà auteur de deux pochettes du groupe. Avec sa double pochette s’ouvrant sur une bande dessinée pleine de monstres et sept nouvelles compositions (la totalité du disque), Hellbound Train* semble avoir toutes les cartes en main pour se positionner tout en haut des charts, toutes les cartes sauf celle d’un hit capable de propulser le groupe en tête de gondole. L’histoire de SAVOY BROWN semble se répéter.

Ce disque sorti en mars 1972 diffuse aujourd'hui la même impression 46 ans après sa sortie : on a le sentiment que Kim Simmonds traverse une période de fatigue ou plutôt de lassitude face au manque de succès. Le disque diffuse une tonalité beaucoup moins bluesy que ses prédécesseurs, certains titres se démarquent du ton général. En fait, ce disque marque le début d’une sonorité qui aurait tendance à s’américaniser. Rien d’étonnant à cela, le groupe connaissant curieusement une plus grande notoriété Aux States que sur ses terres. Il faut dire que l’excellent chanteur Dave Walker est à moitié américain, son père aviateur pour l’USAAF ayant péri lors d’une mission à la fin de la Seconde Guerre. Tout n’est cependant pas à jeter dans ce disque. En ouverture, "Doin’Fine" (rien à voir avec le titre homonyme de NINE BELOW ZERO) tient autant des BEATLES, via la basse d’Andy Silvester, que d’un Boogie Blues classique avec un élégant passage de piano.

Changement de cap avec "Lost And Lonely Child", un titre plus lent patiné de zestes psychédéliques lorgnant sur TRAFFIC et SPIRIT, n’ayant plus grand-chose à voir avec le répertoire Blues des débuts.
Retour au Boogie Blues mid tempo avec "I’ll Make Everything Alright" dans lequel les claviers de Paul Raymond s’offrent la meilleure part du gâteau. Même impression avec "If I Could See An End" qui tient autant d’un riff à la STATUS QUO que d’un tempo à la FLEETWOOD MAC ou au Downchild Blues Band. Cette tonalité éclectique se retrouve sur la ballade "Troubled By These Days And Times" qui tient plus d’une Pop Psy à la T. Rex que du British Blues. Avec "It’ll Make You Happy", on se demande si Kim Simmonds tient encore les rennes du groupe ; là c’est encore une fois l’orgue et la basse que l’on remarque, certaines touches d’ivoires se rapprochant de BOOKER T. JONES. Le groupe reprend enfin ses prérogatives sur Hellbound Train qui donne son nom au disque. Un Blues qui monte crescendo pendant près de 9 minutes, la guitare de Simmonds reprenant le leadership pour finir par se perdre en route, le titre s’arrêtant d’un coup, de manière abrupte.

Alors si intrinsèquement, chaque morceau s’écoute plus ou moins agréablement, force est de constater que le disque manque cruellement d’équilibre, d’envie et surtout d’une ligne directrice concise. Kim Simmonds semble ici au bout du rouleau, incapable de retenir notre attention avec un répertoire cohérent et consistent. Malgré sa pochette représentant une locomotive en furie, on a l’impression de le groupe a parfois du mal à suivre les rails et que malgré la fumée et la vapeur il va bientôt manquer d’eau et de charbon. Ce 8ème disque demeure, pour l’instant, le moins passionnant de la longue discographie du groupe.

⃰ En 2009, le groupe DELTA MOON était l’auteur d’un CD homonyme.

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   LE KINGBEE

 
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- - Kim Simmonds (guitare)
- - Paul Raymond (claviers)
- - Dave Walker (chant)
- - Andy Silvester (basse)
- - Dave Bidwell (batterie)


1. Doin' Fine
2. Lost And Loney Child
3. I'll Make Everything Alright
4. Troubled By These Days And Times
5. If I Could See An End
6. It'll Make You Happy
7. Hellbound Train



             



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