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John ENTWISTLE - Rigor Mortis Sets In (1973)
Par MARCO STIVELL le 6 Avril 2020          Consultée 1050 fois

Au printemps 1973, tandis que les sessions d'enregistrement de Quadrophenia, la nouvelle épopée opéra-rock des WHO, ont commencé depuis longtemps, le processus s'étalant sur un an environ, à la fin de l'année 72, ENTWISTLE boucle son troisième disque solo en moins de deux mois. Rien à voir !

On sait le bassiste très occupé à habiller les chansons de Pete Townshend en matière d'arrangements sophistiqués, avec les cuivres, les synthétiseurs... Ce qui peut expliquer pourquoi il n'en joue pas une note ici, des cuivres. Et il n'y a pas que ça, dans ce que l'on peut comprendre (ou pas) !

Rigor Mortis Sets In a beau succéder aux deux premiers albums solos d'ENTWISTLE, il est radicalement différent. D'abord, Keith Moon n'est plus invité ; chacun semble soit concentré autour de Quadrophenia, soit occupé à consommer excessivement dans son coin.

Ensuite, l'équipe change et la manière d'arranger aussi. Prenez "Gimme That Rock'n'Roll", vous comprendrez. Le titre ne pouvait pas mieux tomber pour un morceau comme celui-ci. Il y a une énergie vive, une batterie lancée sur un tempo rapide, un saxophone fou furieux, un solo de guitare très carré... Trois critères qui n'ont absolument rien à voir avec les deux disques précédents. Du pur rock'n'roll, dansant, chanté par John ENTWISTLE, et pas de la meilleure façon, même s'il se défend bien.

En réalité, l'artiste revient à la source, aux années 50 qui ont forgé les oreilles du musicien en herbe. Pas de cuivres à la THE WHO, pas de basse grondante ; non en revanche, du "walk" (rythme de marche rapide) et du sax, beaucoup de sax sur "Gimme That Rock'n'Roll", "Do the Dangle" et "Hound Dog". Cette dernière est bien une reprise du standard de Leiber & Stoller, aux versions déjà multiples (Big Mama THORNTON, Elvis PRESLEY, LITTLE RICHARD, même John LENNON un peu avant The Ox), tout comme plus loin "Lucille" de B.B. KING, on ne peut rien vous cacher !

Le caractère festif de "Hound Dog", les choeurs féminins (préfigurant l'album suivant) de "Do the Dangle" et le slow blues "Roller Skate Kate", autant gorgé de sax que de sucre, c'est quand même fort de café quand on sort d'un Whistle Rymes (1972) tout sauf propre, conventionnel ! Les disques d'ENTWISTLE dans les années 70 marchent par deux, et là il entre clairement dans sa période "légère". Sur "Hound Dog", il ne chante pas trop mal et "Roller Skate Kate", contre toutes attentes, lui sied fort bien. Quant à la basse, sur "Gimme..." comme sur "Big Black Cadillac", elle garde son sel unique mais inhabituel. Dans cet univers, elle révèle même quelque chose d'electro avant l'heure.

L'auditeur même mordu de John The Ox peut facilement se perdre, notamment sur la première face en comptant l'humoristique "Mr Bassman", son piano saloon et ses onomatopées pour chant (la voix fait penser aussi à Paul SIMON mais bon...). C'est qu'après, à partir de "Made in Japan", on revient aux années soixante, aux débuts des WHO, au son folk-rock. Une vraie bouffée d'air frais, avec des choeurs féminins superbes, et pour la modernité, des synthés qui jouent sur le caractère exotique, promenade au Japon oblige.

Amusant (retour de la voix crooner grave compris à la fin), et pas de quoi enlever au meilleur titre de l'ensemble, plutôt isolé même s'il y a "Peg Leg Peggy" après. Début humoristique avec rire forcés, mais on se rassure, un esprit twist survient avec des guitares mordantes à la Townshend (au moins, Jim Ryan n'est pas en cause si le disque est médiocre, à aucun moment). On retrouve les attaques de cuivres à la "My Wife", doublées aux synthés, bien pensées.

"My Wife" justement, classique de Who's Next, plus carré ici, moins rugueux, même un brin Quadrophenia avant l'heure. Pas une reprise indispensable, tout comme "Lucille" avec ses choeurs léchés. À la fin du disque, on a droit à une cacophonie sans l'effet positif de "Nightmare" (morceau final du disque précédent), et juste un peu, histoire de. Cet album américain-anglais de 34 minutes paraît bien bavard, hésitant trop entre années 50 et 60. Le collage est laborieux, John "Thunderfingers" a bien calmé son jeu au sens propre, et en tant que chanteur de rock'n'roll, il ne convient qu'à moitié. Cela dit, nous ne sommes pas au bout de nos (mauvaises) surprises...

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   MARCO STIVELL

 
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- John Entwistle (chant, basse, guitare électrique, claviers)
- Alan Ross (guitares, piano, accordéon, trompette, synthétise )
- Graham Deakin (batterie)
- Tony Ashton (claviers, orgue hammond, piano)
- Bryan Williams (trombone, orgue)
- Howie Casey (saxophone ténor)
- Gloria George, Maggie Stredder (choeurs)
- Marian Davies (choeurs)


1. Gimme That Rock'n'roll
2. Mr Bassman
3. Do The Dangle
4. Hound Dog
5. Made In Japan
6. My Wife
7. Roller Skate Kate
8. Peg Leg Peggy
9. Lucille
10. Big Black Cadillac



             



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