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John ENTWISTLE - The Rock (1996)
Par MARCO STIVELL le 28 Octobre 2023          Consultée 299 fois

Pourquoi cet album ? Je veux dire, ouais, pourquoi ? C'est vrai, on a l'impression qu'à part ses tournées avec les WHO une fois par décennie désormais, John ENTWISTLE ne sort de son quotidien au milieu des années 90 que pour dire, bon ben voilà, là j'ai envie de faire un truc. Que ça sonne grassement, avec encore un chanteur pas ou peu connu (souvenir de l'épisodique groupe The BEST), qu'on m'entende bien et puis voilà. Voilà !

C'est The Rock. L'album, avec une bien drôle de pochette, aussi peu avenante que pour la plupart de ses anciens albums solos. Distribué par Griffin Records, un label canadien indépendant lancé par Robert Godwin (sommité british de la littérature rock) et spécialisé dans l'édition d'albums live classic rock depuis la décennie précédente. Enregistré dans la campagne anglaise, avec des musiciens pas connus, un chanteur canadien vieux routier certes mais qui a tout juste eu la chance d'avoir été dans PRISM à la bonne époque sans que cela résonne franchement outre-Atlantique... Seul Zak Starkey, le fils de Ringo Starr, tire son épingle du jeu aux côtés du best of the best bassiste.

Le titre de l'album n'a rien à voir avec le morceau instrumental de Quadrophenia (1973). ENTWISTLE donne l'impression, à cinquante ans et des poussières, de vouloir se redonner un coup de jeune, et propose donc, en 1996, un hard/hair/AOR-rock qui... aurait eu tout à fait sa place au milieu des années 80 ! Le son réverbéré, très haché de la rythmique, le chanteur à la voix perchée point trop haut certes mais tout de même (on lui sait gré de ne pas trop verser dans les cris incessants), tout cela peut trouver difficilement son public entre les dernières vagues rock que sont le grunge et le nu-metal.

Quand débute "Stranger in a Strange Land", on entend un fond d'ambiance planante avec sons de nappes, effets désertiques nous renvoyant au début des années 70. De quoi nous enchanter, pour au final mieux nous prendre à revers avec ce gros hard-rock FM à batterie triggée et n'ayant plus rien à voir ou presque avec l'intro, sauf au moment du pont. Efficace certes, mais très passe-partout si l'on ne note pas l'envie du bassiste génial d'ajouter quelques vrombissantes à ses notes les plus basiques. À noter que, si la plupart des chansons est à mettre au credit du chanteur Henry Small et du guitariste Devin Powers, celle-ci est co-écrite à trois avec Thomas Whitlock qui s'était illustré, entre autres, sur la BO du film Top Gun (1986).

Parmi les autres titres qu'ils écrivent, la funky "Suzie" possède une bonne dynamique au niveau des vocaux comme de la rythmique, mais demeure terriblement passe-partout, jusque dans son arrangement de cuivres des plus anecdotiques sachant que Small y participe autant qu'ENTWISTLE (franchement un comble pour ce dernier, qui faisait encore mieux sur le dernier album en date des WHO). Les parties de guitares sont bonnes sur "Billy", efficace à sa manière sans doute mais notable surtout pour le son extraterreste de Thunderfingers. "Too Much Too Soon", malgré son tempo sixties et "Hurricane" (à laquelle il faut ajouter le délire très court "Country Hurricane" venu clôturer l'ensemble avec indigence) tombent plus ou moins vite aux oubliettes. Leur meilleure compo est décidément "Heartache", épique à souhait et doté d'une intro cosmique superbe.

Celles d'ENTWISTLE ne sont guère plus reluisantes, notamment "Live After Love" et "Bridges Under Water" où il n'est question que de gros son, de musique massive assénée pour plaire. On peut à la rigueur retenir "Love Doesn't Last" pour sa sensualité parcourue de basse fuzz, une tendance borderline propre à ce qu'écrivait le bassiste à une époque. A contrario, le meilleur titre de l'ensemble, en termes d'efficacité comme de solidité, c'est "Last Song" : production 80's puissante, son metallique, diablement 'catchy' jusque dans les attaques de guitares et même les loops, décidément très The WHO ! En dépit des beaux efforts d'Henry Small, impossible de ne pas imaginer ce que cela aurait donné ne serait-ce qu'avec la voix de Roger Daltrey.

Comprenons-nous bien, The Rock, c'est sympa, ça s'écoute, on a vu pire. Toutefois, la finalité pour un nom comme John ENTWISTLE et au milieu de nulle part reste trouble, minime. Surtout qu'on aurait beaucoup aimé l'entendre rechanter, même à moitié, mais au moins, les musiciens sont très bons et cela permet ensuite à Zak Starkey d'intégrer les WHO. Bref, une parenthèse dans son répertoire solo, et hélas déjà la dernière. Ah non, c'est vrai, il y a encore derrière une musique pour dessin animé !

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   MARCO STIVELL

 
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- John Entwistle (basse, trompette, trombone)
- Henry Small (chant, choeurs, trompette, trombone)
- Gene Black, Devin Powers (guitares)
- Zak Starkey (batterie)
- Adrian Cook (claviers)


1. Stranger In A Strange Land
2. Love Doesn't Last
3. Suzie
4. Bridges Under Water
5. Heartache
6. Billy
7. Life After Love
8. Hurricane
9. Too Much Too Soon
10. Last Song
11. Country Hurricane



             



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