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John ENTWISTLE - Mad Dog (1975)
Par MARCO STIVELL le 7 Avril 2020          Consultée 978 fois

Tout le monde a le droit de vouloir faire autre chose, même John ENTWISTLE, dieu de la basse, meilleur musicien des WHO, groupe mythique. C'est ce qu'il s'est dit après deux albums solo et au moment de penser au troisième. Il en va de même pour la diversité.

En revanche, quand c'est sur la longueur d'un album, il faut que la sauce prenne, que l'ensemble fonctionne. Et là, c'est une autre paire de manches... Après Rigor Mortis Sets In (1973), après une période Quadrophenia harassante, c'est au tour de Mad Dog (1975) de permettre à ENTWISTLE d'explorer des idées plus simples.

Personne n'est dupe, The Ox, le boeuf, ça reste lui avant tout, et il était assez maladroit de vouloir appliquer ce nom à celui d'un groupe, que dis-je, d'un big band, éphémère qui plus est. Un groupe rock avec le bassiste pour chanteur, section de choristes et de cuivres. Parmi les musiciens employés, l'excellent batteur Graham Deakin (présent depuis 72) et le guitariste américain Robert A. Johnson, deux parmi ceux présents en tournée également ; ensuite, Jim Ryan aux guitares, le pianiste Tony Ashton (Roger Glover's Butterfly Ball), les soeurs Chanter comme choristes. Au saxophone baryton - non soliste -, Dick Parry (PINK FLOYD) et pour un titre en invité, Eddie Jobson (CURVED AIR, ROXY MUSIC).

Rien qu'au niveau des instrumentistes, il devient difficile de parler de cohésion vu le nombre d'intervenants. Pas de reprises cette fois-ci, mais avec des chansons comme "Lady Killer" et "I Fall to Pieces", John ENTWISTLE poursuit dans un rock vitaminé, plutôt blues que rock'n'roll. On reconnaît bien le style de basse qu'on adore et qui n'hésite pas à se muscler, c'est la qualité première, tout comme la prod' à l'ancienne.

Ces chansons ne sont pas folles, même "Cell Number 7", nouvelle référence aux WHO et à leurs démêlés avec les hôtels. La guitare d'ailleurs y pose des attaques à la Townshend sur les refrains, au milieu d'un piano bastringue et de réponses sympathiques entre ENTWISTLE et les choristes. Quand arrive "Lady Killer", ce ton de récréation peut apparaître vite monotone, même avec des trompettes mariachi. "I'm So Scared" emploie un sax furieux mais John ne fera jamais aussi bien dans le style qu'avec les WHO ("The Quiet One", "One at a Time" durant les années 80).

Alors pour pallier, on joue la carte de diversité. Il y a les slow années 50 plein de cordes de "doo-wop" et de "shalala", appelés "Drowning" et "You Can Be So Mean", jolis et bien chantés par ENTWISTLE mais qui tournent en rond. Le rockabilly "Who in the Hell?" met en valeur le violon d'Eddie Jobson, à écouter au moins pour cela et la grosse rythmique. "Jungle Bunny" est un instrumental où se mêlent percussions, basse (géniale), clavinette, cordes et cuivres, ENTWISTLE s'amusant avec les synthés comme il le fera sur "905" en 1978 avec les WHO.

Enfin, il y a la curiosité de taille, le morceau qui donne son nom à l'album. "Mad Dog" est un titre chanté, mais pas par ENTWISTLE. Les choristes, Irene & Doreen Chanter avec Juanita Franklin, se réservent cette ballade pop sucrée qui commence comme de la Motown. Puis l'on se souvient que nous sommes en 1975 et il est difficile de ne pas se souvenir de ABBA. Le saxophone de Howie Casey est torride tout le long, les multiples relances participent à l'ambiance magique du morceau, véritable bijou gracieux pour lequel on peut remercier John ENTWISTLE.

Le problème vient justement de la même raison : on parle d'un album de John ENTWISTLE. Même sans regarder en arrière, la période 1971-72 et son duo d'albums "killers", originaux, homogènes, le résultat est assez décevant sur ce Mad Dog, à cause de chansons moyennes, et d'autres à retenir mais qui passent mal dans un ensemble décousu. La notion de big band semble peu maîtrisée et convaincante, l'artiste donne l'impression de ne pas trop savoir où il va. À écouter par curiosité et pour l'amour de ce musicien fabuleux, mais cela ne va pas plus loin.

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   MARCO STIVELL

 
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- John Entwistle (chant, basses, synthétiseurs)
- Graham Deakin (batterie, percussions)
- Tony Ashton (piano)
- John Mealing, Mike Deacon (piano)
- Eddie Jobson (piano, violon)
- Jim Ryan, Robert A. Johnson (guitares)
- Mike Wedgwood (guitares, arrangements des cordes)
- Howie Casey (saxophone ténor)
- Dave Caswell (trompette)
- John Mumford (trombone)
- Dick Parry (saxophone baryton)
- Doreen Chanter, Irene Chanter (choeurs)
- Juanita 'honey' Franklin (choeurs)


1. I Fall To Pieces
2. Cell Number 7
3. You Can Be So Mean
4. Lady Killer
5. Who In The Hell?
6. Mad Dog
7. Jungle Bunny
8. I'm So Scared
9. Drowning



             



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