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Bill HALEY AND HIS COMETS - Strictly Instrumental (1959)
Par ERWIN le 21 Juin 2020          Consultée 741 fois

Cela fait maintenant plusieurs albums que notre Bill HALEY, brillamment secondé par ses COMETS, rame pour trouver de la matière pour ses albums ; une analyse peu poussée suffit toutefois à comprendre le souci : la musique jouée par le groupe est par trop passéiste et cela ne pourra pas perdurer lors de sixties qu'on n'imagine pourtant pas si révolutionnaires. Et le filon semble sur le point de s'essouffler définitivement. Des talents de compositeur finalement secondaires, des choix artistiques peu judicieux pour une jeunesse à l'aube de la rébellion, des physiques de pas jeune premier du tout...La tache n'est pas aisée. Alors Decca comprend qu'il faut agir dans une certaine demi-mesure, et la décision est prise de proposer un album uniquement instrumental, comme le laisse supposer ce titre pragmatique et modeste.

Comme l'attention ces derniers temps se portait sur les COMETS, musiciens émérites et capables, l'accent est donc mis sur les instrumentistes. Rassurez-vous, plusieurs biographes s'étant penchés sur la présence de Mr HALEY sur cet album, il en ressort qu'il y tient bel et bien la guitare rythmique.

Des trois titres issus de la besace des COMETS, deux sont cosignés par Beecher et Williamson : "The Catwalk" est tout à la gloire du guitariste qui s'en donne à cœur joie ; comme précédemment, j'y retrouve pas mal de correspondance avec le jeu d'Eddie COCHRAN. "Shaky" avec son rythme binaire simpliste mais efficace présente une ambiance plus moderne qui préfigure les VENTURES. Le troisième composé par Williamson et Johnny Grande le pianiste s'intitule "Two Shadows". Le son clair et l'ambiance smooth annoncent clairement les SHADOWS. Est-ce un heureux hasard ? Il faudra vérifier cela. Et un solo bien chaleureux de Pompilli.

Trois morceaux d'obédience hispanique initient une nouvelle direction musicale et géographique qui se confirmera au cours des années à venir. En effet, on roule des hanches sur "Chiquita Linda", drivé par le sax de Pompilli, et nanti d'un joli solo distorsionné de Beecher. On est carrément passé dans la calypso sur "Puerto Rican Peddler", rien de bien étonnant ni de bien extraordinaire d'ailleurs. Enfin, Frannie dans "In A Little Spanish Town" tricote fort bien un jeu plus jazzy que rock ! "Drowsy Water" aussi sonne caribéen, et c'est de nouveau les deux guitaristes qui lui donnent tout son relief. Le petit thème de "Joey's Song", sympa mais pas révolutionnaire, sonne comme une B.O des années trente. L'éponyme et très smooth "Strictly Instrumental" s'avère plus jazzy, alors que "Music ! Music ! Music !" sonne swing avec son piano presque ringard.

Le meilleur instant de cet opus est probablement à mon sens "Shokiaan", tiré du répertoire du Zimbabween August MUSARURWA – à l'époque c'était encore la Rhodésie ! -, un grand succès en Afrique Australe en 1954. On retrouve peu ce genre de référence dans le rock'n'roll des origines, seul Bo DIDLEY aimait à reprendre des percussions tribales africaines dans ses chansons. Pompilli y tient la dragée haute aux autres COMETS, très sympa. Le standard jazzy "Mack The Knife" reste en revanche un exercice de style exigeant de la personnalité. Bobby DARIN l'a compris, lui qui l'a repris sous des atours assez pop avec un succès considérable en cette année 59, possiblement la raison de cette reprise. On y remarque le travail de Frannie Beecher à la guitare.

Si tout ceci est loin de produire un grand album instrumental, il a toutefois le mérite de confirmer tout le bien que l'on pense des talents d'instrumentistes des COMETS. Bill HALEY y est totalement invisible, mais qu'importe. Les années cinquante s'achèvent pour le groupe créateur de "Rock Around The Clock". Elles ne se terminent pas comme elles ont commencé, la décennie qui débute s'annonçant beaucoup plus difficile. Vous allez voir que les méandres des carrières sont étonnants. On attribue donc un trois équilibré à cet album en retenant définitivement le talent de Frannie Beecher, injustement oublié des premiers grands guitaristes de Rock'n'roll.

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   ERWIN

 
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- Bill Haley (rhythm guitare)
- Franny Beecher (lead guitare)
- Billy Williamson (steel guitare)
- Johnny Grande (piano)
- Ralph Jones (batterie)
- Rudy Pompilli (saxophone)
- Al Rappa (basse)
- Al Rex (basse sur 1&11)
- Al Pompilli (basse sur 6&12)


1. Joey's Song
2. Music ! Music ! Music !
3. Mack The Knife
4. In A Little Spanish Town
5. Two Shadows
6. Shaky
7. Strictly Instrumental
8. Shokiaan
9. Puerto Rican Peddler
10. Drowsy Waters
11. Chiquita Linda
12. The Catwalk



             



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