Recherche avancée       Liste groupes



      
POP / HOUSE  |  STUDIO

Commentaires (4)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1993 1 Debut
1995 Post
1997 Homogenic
2001 Vespertine
2004 Medùlla
2007 Volta
2011 Biophilia
2015 Vulnicura
2022 Fossora
 

- Style : Bat For Lashes, Emiliana Torrini
- Style + Membre : The Sugarcubes

BJÖRK - Debut (1993)
Par ONCLE VIANDE le 14 Juin 2007          Consultée 7425 fois

En 1993, Björk Gudmundsdottir (nous l’appellerons Björk) n’en n’est pas à son coup d’essai puisqu’elle a déjà publié un album éponyme en 1977. Cette parution évidemment anecdotique (elle avait 12 ans) ne laissera aucune trace significative, et l’on évoquera plus volontiers les Sugarcubes pour établir quelques antécédents probants. Ce groupe islandais proposa une new wave synthétique et vitaminée, plus acidulée que sucrée, et servit à la fois de tremplin et de laboratoire à sa chanteuse vedette. Si son album conservera quelques cristaux de sucre non dissouts, il se voudra avant tout, titre à l’appui, un nouveau départ.

« Debut » est marqué par la vie nocturne londonienne. La house en est l’élément dominant et le choix de la boite à rythme conduit à une dance music largement diffusable (et diffusée) dans les clubs, mais le disque va bien au-delà ; trop fragile pour être électro, trop chic pour être house, trop personnel pour être fabriqué ; ces plages intimistes et cette voix enfantine laissent entrevoir un champ d'action infiniment plus large.
Le parcours de Björk ne pouvait que façonner une artiste éclectique et soucieuse de synthèses. « Debut » surprend par la richesse de ses influences, et en dépit d’une production encore timide, exprime une volonté d’explosion stylistique qui trouvera son aboutissement sur « Post ». Arrangements anodins (percussions samplées d’« Human Behaviour », sitar et cordes arabisantes de « Venus as a boy », orchestre de poche de « Play dead »), mises en scène cocasses (« There’s More To Life Than This » enregistré dans les toilettes, et son épilogue touchant « like someone in love »), rencontres improbables (l'intrusion du jazz en jungle tropicale d’« Aeroplane »), économie des moyens (« The anchor song », pour voix et trois saxos, ou « Like someone in love » pour harpe et aire d’autoroute), new wave synthétique et nonchalante de « Come to me » ou le glacé « Violently happy », vitrine trompeuse d’un disque foisonnant.
Avec « Debut », le grand public découvre une voix au timbre et aux intonations souvent maniérés, pouvant agacer, mais porteuse d'une émotion et d'une sincérité si évidente qu'elle mérite qu’on l’apprivoise. Björk n’hésite pas à forcer les portes soul ou jazzy, s’imagine en chanteuse noire sans risquer le hors sujet ni d'écorner sa crédibilité (« Big time sensuality ») et passe d’un registre à l’autre avec feeling et conviction.
On ne criera pas au génie pour autant. Les compositions sont moyennes et servent souvent de faire valoir aux rythmes. La production signée Nellee Hooper (Massive Attack) sort évidemment ce premier travail de l’ordinaire, mais n’explose pas et manque d’épaisseur au regard de ce qui suivra. Björk n’est pas encore entourée d’une armée de musiciens et la trame sonore, essentiellement informatisée, s’en remet encore trop aux programmations.

L’album n’en demeure pas moins une réussite, et nombreux rêveraient d’une entrée en matière aussi prometteuse. Là où beaucoup se dispersent à trop vouloir montrer, Björk évite l’écueil de l’album-catalogue et pratique l’intégration discrète et sensible, montrant par là une maturité musicale certaine.
C’est donc sous des aspects frais et légers que se présente cette petite synthèse ambitieuse. L’islandaise fait plus que d’y multiplier les propositions, elle y imprime déjà d’une griffe plus de cinquante minutes de musique sans que l’on puisse lui prêter une influence majeure.
L’essentiel du travail qui la mènera à « Homogenic » est déjà accompli. Limité dans la réalisation, mais brillant dans les intentions et la manière. Un très bon début.

A lire aussi en POP :


WOODKID
Iron (2011)
Rencontre avec un multi-instrumentiste de talent!




Joe JACKSON
Beat Crazy (1980)
Dans la lignée des précédents


Marquez et partagez





 
   ONCLE VIANDE

 
   MONSIEUR N

 
   (2 chroniques)



- Björk (chant, claviers)
- Marius De Vrie (claviers, programmation)
- Paul Waller (claviers, programmation)
- Martin Virgo (claviers, programmation)
- Garry Hughes (claviers, programmation)
- Luis Jardim (batterie, percussion)
- Bruce Smith (batterie, percussion)
- Nellee Hooper (batterie, percussion)
- Jhelisa Anderson (chœurs)
- Talvin Singh (harpe)


1. Human Behaviour
2. Crying
3. Venus As A Boy
4. There’s More To Life Than This
5. Like Someone In Love
6. Big Time Sensuality
7. One Day
8. Aeroplane
9. Come To Me
10. Violently Happy
11. The Anchor Song
12. Play Dead



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod